PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Bernard Fusulier, Chantal Nicole Drancourt
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 1 & 2, juin 2018, pp. 76-93.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Travail-Emploi, Organisation sociale, Changement social, Travail, Genre, Évolution, Rôle social, Action collective
La notion de société multiactive renvoie à un régime d'activité de type nouveau. L'ancien est celui dans lequel nous vivons encore aujourd'hui : c'est un régime qui se caractérise par l'adossement de la définition de l'activité sur un et un seul signifiant : l'emploi. Ce référentiel d'organisation du régime d'activité a permis de construire la société salariale, mais il montre aujourd’hui ses limites dans un contexte structurel et culturel en changement profond. Face à la nécessité d'une réelle disruption, les auteurs proposent, à partir d’une approche genre, un scénario alternatif de l'organisation
sociétale : la société multiactive, qui s'enracine dans des pratiques individuelles et institutionnelles innovantes déjà à l'œuvre. Il s'agit alors de repenser le logiciel social en vue de reconnaître la contribution de chacun.e aux activités productrices à la fois de biens communs et de bien-être, sans qu'aucune ne soit distribuée en fonction du genre.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 1 & 2, juin 2018, pp. 58-64.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Travail-Emploi, Économie sociale et solidaire, Démocratie participative, Utopie, Changement social
Cet article tâche de réfléchir sur cette utopie du possible que propose l’économie solidaire. La dimension utopique de l’économie solidaire s’enracine dans la Renaissance, prend force dans le dix-neuvième siècle, et réapparaît avec la résurgence des vingt dernières années du vingtième siècle lorsqu’elle ne se reconnaît pas dans l’économie sociale traditionnelle. Cette dimension utopique se constitue comme un horizon du possible qui s’éloigne au fur et à mesure que l’on s'en approche. C’est une utopie qui « sert à marcher » aux milliers d’expériences qui foisonnent partout en tâchant de construire une nouvelle façon de concevoir la société et l’économie. Il s’agit bien d’une utopie du possible qui veut devenir une Eutopia, car elle tient à avoir une place au sein des acteurs qui veulent transformer le monde.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 1 & 2, juin 2018, pp. 34-44.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Indicateur économique, Idéologie, Concept, Développement durable, Changement social
Cet article revient sur la construction du PIB et le fait qu’il est devenu l’indicateur universel de référence pour comparer les performances des pays. Par construction, cet indicateur censé représenter la richesse d’une société et son progrès occulte pourtant toute une série d’activités essentielles à la reproduction de celle-ci – de même que les éventuels dégâts apportés aux patrimoines essentiels (social et naturel) par le processus de croissance. Après avoir rappelé les limites du PIB et les dégâts de la croissance, l’article s’interroge sur les reconceptualisations préalables nécessaires à l’adoption de nouveaux indicateurs de richesse.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 77ème année, n° 1 & 2, juin 2017, pp. 10-24.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Économie politique, État, Rôle social, Précarité, Libéralisme, Ordre social, Changement social
À l’ambition d’un État social succède maintenant, depuis une trentaine d’années, un État de droit qui délègue systématiquement au Droit la charge de résoudre les problèmes sociaux. C’est particulièrement le cas dans le domaine des protections sociales, où cette évolution est la plus significative. Aussi, en raison de la grave crise sociale que cette tendance annonce et de la montée inéluctable de l’exclusion sociale que cela provoque déjà, il importe de situer et de comprendre historiquement ce qui est à l’origine de cette transformation sociale; puisque l’enjeu de la nouvelle politique de ciblage des populations les plus pauvres, non seulement entraîne de façon surprenante un accès inégal aux protections fondamentales de l’Etat social, mais aussi dévoile une nouvelle dualisation sociale dangereuse pour l’avenir de la démocratie. Sous prétexte de stimuler l’économie, nous assistons en fait, d’un côté, aux pires régressions sociales, et de l’autre, à la montée en puissance des multinationales.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 31, n° 4, pp. 375-403.
Mots clés : Répression, Sociologie, Criminalité, Déviance, Délinquance, Prévention de la délinquance, Peur, Justice, Droit pénal, Changement social, Contrôle social, Culture, EVITEMENT
The Culture of Control procède à une étude historique des changements et des adaptations sociales, pénales et politiques intervenues au cours de la période allant des années 1960 aux années 1990, période qualifiée de «postmodernité». Les causes de ces transformations sont à chercher dans des forces structurelles sous-jacentes (l'arrivée de la modernité tardive, la liberté du marché, des politiques conservatrices, etc.) qui ont abouti à la reconfiguration de la justice pénale, du type welfare à un type nettement plus répressif, mais aussi à des changements sociaux et comportementaux. Ainsi les gouvernements des pays occidentaux, soutenus par leurs opinions publiques, ont développé des politiques pénales répressives, à l'instar des Etats-Unis et du Royaume-Uni, alors même que se structure, au sein de ces sociétés, un «complexe du crime».