Article de Claire Vivès
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 60-1, janvier-mars 2019, pp. 71-92.
Mots clés : Travail-Emploi, Évaluation, Dispositif d'insertion, Chômeur, Légitimation, Procédure, Accompagnement, Politique de l'emploi
À partir de l’étude approfondie d’un cas d’évaluation randomisée de deux programmes d’accompagnement renforcé de demandeurs d’emploi, cet article interroge l’objectivité de cette méthodologie d’évaluation et ses effets sur la conduite de l’action publique. Nous étudions les différentes phases de cette évaluation (de son élaboration à l’usage des résultats en passant par leur production) en les analysant au regard des logiques institutionnelles à l’œuvre au moment où les dispositifs évalués se déploient. Parce que ces résultats d’évaluation ne sont pas une mesure mais le produit de conventions et parce qu’en réagissant à l’évaluation les acteurs transforment l’objet observé, ceci conduit à relativiser l’objectivité de la randomisation. L’analyse de l’usage partiel et partial des résultats permet de documenter les ressorts de la légitimation de l’action publique par les chiffres.
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Article de Joël Zaffran
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 3, septembre 2015, pp. 247-266.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune en difficulté, Éducation spécialisée, Internat, Insertion professionnelle, Sociologie, Évaluation, Dispositif d'insertion, Motivation, Projet professionnel, Armée, Discipline, Décrochage scolaire, EPIDE (Etablissement public d'insertion de la Défense)
L’Établissement public d’insertion de la Défense (Épide) est un dispositif public d’insertion professionnelle des jeunes majeurs sans diplôme ni qualification [1]. Son originalité est l’accompagnement socio-éducatif de ces jeunes en internat d’inspiration militaire. Faire de l’Épide un objet sociologique amène à comprendre pourquoi ils optent pour ce dispositif contraignant et comment ils s’y accrochent. Pour cela, on s’appuie sur les données issues d’une monographie d’un Épide afin de saisir le contenu de la « socialisation épidienne » puis de construire une typologie d’« épidiens » à partir du croisement de la vocation militaire et du projet professionnel. On voit alors que l’adhésion au dispositif est irréductible au projet de carrière militaire puisqu’elle dépend des conditions du décrochage scolaire et d’un dosage plus ou moins maîtrisé de la logique vocationnelle et la logique professionnelle.
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