PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 562-563, mars-avril 2023, pp. 95-109.
Mots clés : Travail social : Établissements, Établissement social et médicosocial, Contrainte, Économie, Rémunération, Valeur, Travail, Sens, Éthique, Autonomie, Projet, Reconnaissance
L’un des effets de la pression économique libérale sur les institutions du secteur social et médico-social est le développement progressif d’une grave « torsion éthique » au sein des établissements du secteur. Le questionnement en cours pourrait se formuler ainsi : comment survivre matériellement et psychiquement à l’ensemble des contraintes externes ?
Article de Benoît Roche, Amélie Thomas, Isabelle Rigoni, et al.
Paru dans la revue Les Cahiers du travail social, n° 98, décembre 2020, pp. 3-182.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Mineur non accompagné, Immigration, Intégration, Droit des étrangers, Prise en charge, Accompagnement, Travailleur social, Adaptation, Temps, Hébergement temporaire, Autonomie, Savoir, Expérience, Scolarité, Formation professionnelle, Âge, Test, Évaluation, Clandestinité, Politique sociale, Contrainte, France, Allemagne, Italie
En avril 1972, la revue Esprit, dans un numéro intitulé « Normalisation et contrôle social (Pourquoi le travail social ?) », bousculait le monde encore balbutiant de la professionnalisation du travail social en interrogeant le rôle de ses acteurs. La question centrale était alors la suivante : les travailleurs sociaux, en apportant leur soutien aux plus démunis, contribuaient-ils réellement à l’émancipation de ces derniers, et ce faisant tentaient d’influer la société qui les excluaient, ou se contentaient-ils, en soulageant les aspects les plus délétères, d’accompagner le « contrôle social » des populations les plus marginalisées ? À partir de l’année 2015, l’arrivée massive de jeunes gens, provenant en grande partie de l’Afrique de l’Ouest, et considérés alors comme des « mineurs isolés étrangers », sur le territoire français est venu relancer un débat qui n’avait jamais réellement disparu du champ du travail social. En effet, devant l’urgence d’une situation inédite par son ampleur, les pouvoirs publics ont dû créer des dispositifs visant à prendre en charge et accompagner un public alors considéré comme particulièrement vulnérable. Attendue par de nombreux acteurs du travail social, la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant venait, à la suite de la circulaire du 31 mai 2013, clarifier le rôle de chacun (Préfecture, Conseils départementaux, associations, etc.) dans la « mise à l’abri, l’évaluation et l’orientation spécifique aux mineurs non accompagnés ». L’affaire semblait entendue : bien qu’étrangères, ces jeunes personnes étaient de prime abord considérées comme « enfants en danger », et devaient de fait bénéficier de la protection des services de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Si la question des moyens alloués n’était pas clairement définie, au moins ces enfants semblaient être mis à l’abri de la « gestion des flux migratoires » qui concernait et concerne encore les migrants ayant atteint l’âge adulte. Sont-ils pour autant « pleinement » reconnus comme des individus relevant de la Protection de l’enfance ? La réponse n’est pas si simple… […] « Ubuesque », « kafkaïen » sont des adjectifs que l’on croisera régulièrement dans les textes présentés dans ce numéro. […] Si, à l’instar de l’anthropologue Michel Agier, nous pouvons considérer que la mobilité est devenue, et deviendra un phénomène incontournable de notre civilisation, il semble en effet urgent de repenser la place que l’on accorde à l’étranger, quels que soient son origine, son âge ou les raisons de son exil. De cette réflexion dépendra sans doute le monde que nous préparons aux adolescents d’aujourd’hui, d’ici et bien entendu d’ailleurs.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 33, 2021, pp. 197-214.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Mineur non accompagné, Autonomie, Consentement, Contrainte, Émancipation, Stigmatisation, Altérité, Accompagnement, Recherche, Enquête
Le présent article est construit sur les résultats d’une recherche de terrain menée au sein d’un dispositif de semi-autonomie, accompagnant des MNA. Il s’attache à illustrer les tensions existantes dans le travail social, entre plusieurs couples notionnels tels que les rapports protection/autonomie, liberté/contrainte, consentement/injonctions institutionnelles et émancipation/normalisation. Il s’agit alors de comprendre la manière dont ces rapports constituent des paradoxes qui conditionnent l’accompagnement proposé et imposent ainsi un véritable questionnement éthique sur les objectifs du travail social, sa finalité et ses méthodes. Dans cette même perspective, l’intérêt est d’interroger le rôle et le positionnement du professionnel dans ces processus.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 33, 2021, 29-46.
Mots clés : Action sociale : cadre institutionnel et juridique, État, Droit, Liberté, Autonomie, Urgence, Politique sanitaire, Crise, Consentement, Contrainte
La construction de l’État de droit, fondé sur la séparation des pouvoirs et la garantie des droits fondamentaux, a été une longue patience. Face aux situations de crise, c’est le régime de l’État de droit qui prévoit lui-même des dérogations, avec des « régimes d’exception » fortement encadrés par la loi ou la jurisprudence, comme l’état de siège ou l’état d’urgence, voire l’article 16 de la Constitution de 1958. Ce contrôle est redoublé sur le plan international, dans la recherche d’un équilibre fragile entre ordre public et autonomie individuelle. La jurisprudence européenne met en avant les principes de légitimité, de légalité, de nécessité et de proportionnalité. Malgré ces garde-fous juridiques nés de l’expérience des crises du siècle dernier, afin d’éviter toute improvisation dictée par l’urgence, la tentation des pouvoirs publics semble être aujourd’hui celle de la fuite en avant, en modifiant les règles au moment même de les invoquer. Après « l’état d’urgence », lié à la menace terroriste, la crise de la Covid-19 a entraîné la création d’un « état d’urgence sanitaire » inédit, tandis que certains réclament un « état d’urgence climatique ». La multiplication des contraintes de plus en plus arbitraires, nées de tels régimes spéciaux, fragilise le libre consentement qui est à la base de l’autodiscipline collective dans des démocraties en bonne santé.
Paru dans la revue Lien social, n° 1281, 13 au 26 octobre 2020, pp. 16-17.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Autonomie, Liberté, Contrainte
"J'ai pas choisi d'être ici, moi !". Quelques mots lancés, revendiqués, réaffirmés. Voici comment les jeunes viennent parfois signer et interpeler la question du choix, de la liberté, de l'adhésion et de la place qu'ils occupent.
Paru dans la revue Empan, n° 115, septembre 2019, pp. 50-56.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Protection juridique, Majeur protégé, Mandataire judiciaire, Autonomie, Contrainte, Accompagnement, Éthique, Information, Mandat judiciaire, Vulnérabilité, Consentement
La protection juridique des majeurs est un droit subtil qui s’éprouve sur le terrain et le mandataire judiciaire à la protection des majeurs est à la recherche constante d’un juste équilibre entre protection-autonomie et protection-contrainte. Ses fonctions, définies par la loi de 2007, sont en constante évolution, à la recherche des modalités les plus justes, respectueuses de la personne, de ses droits et de son autonomie. Cette protection est d’ordre juridique et ne doit pas définir des valeurs et des choix de vie à la place de la personne protégée.
Paru dans la revue Métiers de la petite enfance, n° 269, mai 2019, pp. 10-11.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Environnement, Contrainte, Autonomie, Psychologie du développement, Besoin, Tolérance, Sanction, Éducation
L'enfant a besoin de bornes contraignantes dans la mesure ou celles-ci assurent sa sécurité, et des limites dès lors qu'il doit intérioriser un certain nombre de contraintes liées à la vie sociale et aux valeurs morales. Mais ce qui l'aide le plus à grandir et à explorer son environnement, c'est le cadre qui met en valeur ce qui se passe à l'intérieur. C'est pourquoi la valeur du cadre qui est posé à l'enfant ne tient qu'au processus qu'il rend possible.
Au nom de la solidarité, le recours aux recommandations ou aux contraintes dans le champ de la santé publique, fait régulièrement débat comme entrave possible à l’autonomie des personnes et à la liberté de consentir ou de refuser. L’exemple de la vaccination est emblématique : le choix d’un individu peut entrer en conflit avec les impératifs de sa propre protection ou, plus grave, avec ceux de l’ensemble de la population.
Article de Eve Gardien, Eve Gardien, Jean Yves Barreyre, Ciril Desjeuxet al.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 17, mars 2017, pp. 83-157.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfant, Adolescent, Handicap, Accompagnement, Contrainte, Loi, Qualification professionnelle, Union européenne, Autonomie, Assistance, Soin, Personne âgée, SAAD (Service d'aide et d'accompagnement à domicile), SPASAD (Service polyvalent d'aide et de soins à domicile)
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 482-483, juillet-août 2016, pp. 167-179.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Travail social, Relation travailleur social-usager, Évolution, Liberté, Autonomie, Contrainte, Individu, Handicap, Supervision, Hôpital, Projet d'établissement, Projet individualisé, Foyer d'hébergement, Usager
Cette étude tente de décrire l'évolution des relations entre usagers et professionnels dans le cadre du travail social. La mise en exergue de rapports complexes et paradoxaux s'appuie sur deux interventions menées par l'auteur : la première réalisée au sein d'une association d'aide à des personnes handicapées physiques ; la seconde prenant la forme d'une supervision auprès d'une équipe de travailleurs sociaux évoluant dans un hôpital public. L'ensemble des questions posées par ces deux interventions en milieu social et médico-social en pose d'autres quant au devenir largement indéterminé de ce secteur.