PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 241, septembre 2023, pp. 95-110.
Mots clés : Enfance-Famille, Intervention psychosociologique, Relation enfant-parents, Conflit de loyauté, Divorce, Parentalité, Soutien à la parentalité, Accueil enfant-parents, Rencontre, Visite médiatisée, Maintien du lien, Contre-transfert
Les situations de séparation conflictuelle entre parents peuvent provoquer une rupture du lien entre l’enfant et un de ses parents. L’espace de rencontre (ER), en mettant en place des droits de visite encadrés, est alors le dernier recours de ces parents pour retisser un lien. Dans l’ER dont il est question dans cet article, les visites concernent principalement le père, la mère étant alors le parent gardien. Dans ce cadre ont été rencontrés des enfants qui affichaient une volonté de rompre tout lien avec leur père, ce refus massif s’apparentant à un clivage de loyauté. Pour comprendre cette attitude, l’article interroge, à travers le cas de Marie, la dimension psychosociale de la fonction paternelle, la dimension intrapsychique et la dynamique relationnelle dans cette triade père-mère-enfant afin d’envisager le dispositif à mettre en place dans les situations de conflit de loyauté.
Article de Gwenaëlle Andro, Frédérique Briens Fouqué
Paru dans la revue Dialogue, n° 241, septembre 2023, pp. 53-64.
Mots clés : Enfance-Famille, Culture, Psychiatrie infantile, Interprétariat, Migration, Parentalité, Périnatalité, Approche clinique, Contre-transfert, CMP, Soutien à la parentalité, Échec scolaire, Souffrance psychique
L’accueil dans les services de soin de personnes issues de la migration est un enjeu de santé mentale et éthique et relève d’une réflexion sur la prise en compte de leur vulnérabilité, a fortiori quand des enjeux de parentalité s’en mêlent. Cet article est un témoignage de l’équipe de pédopsychiatrie de Caen qui a adapté ses dispositifs de soins pour mieux accueillir ces publics spécifiques que sont les familles migrantes. Après un rappel sur les notions de migration, de culture et de périnatalité en contexte migratoire, les deux dispositifs seront présentés et explicités au regard de leur fondation théorique qu’est la clinique transculturelle.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 245-259.
Mots clés : Enfance-Famille, Exil, Parentalité, Droit d'asile, Témoignage, Émotion, Séparation, Genre, Santé mentale, Paternité, Maternité, Thérapie, Contre-transfert, Anxiété, Pauvreté, Maintien du lien, Technologie numérique
Se séparer de ses proches, vivre loin d’eux et d’elles : l’exil de la plupart des demandeurs et demandeuses d’asile en France est indissociable de l’éloignement physique de membres de leurs groupes sociaux et familiaux, de leurs « proches ». Parmi ces séparations, celles qui concernent les enfants sont souvent évoquées dans le discours des personnes exilées, et nommées comme particulièrement douloureuses. Elles provoquent chez l’interlocuteur ou l’interlocutrice – médecin, chercheur·euse, psychologue, assistante sociale, avocat·e – des émotions contrastées et des représentations complexes : de la perplexité à la sidération, du jugement moral à l’empathie. Ces émotions et représentations – les miennes et celles dont ont pu me faire part des collègues – ont aiguillonné l’écriture de cet article : elles étaient le signe d’un impensé qui, en tant que tel, pouvait faire obstacle au processus thérapeutique.
Les mères exilées ont, pour certaines d’entre elles, dû laisser un ou plusieurs enfants au pays dans des conditions incertaines, voire obscures. Cet article propose d’explorer les mouvements psychiques de la situation clinique d’Amélia, mère angolaise de quatre enfants, dont deux sont restés là-bas. C’est au sein de la rencontre clinique avec cette femme à l’appareil psychique englué dans les traumatismes que certains enjeux de la « parentalité à distance » émergent. Sentiment de culpabilité, angoisses de mort impensables et clinique de l’enfant absent au travers de celui présent seront abordés tout au long de la situation d’Amélia. La place du thérapeute, son observation et son accueil des traumatismes montreront comment, jusque dans le travail contretransférentiel, l’absence potentiellement traumatique de l’enfant « effracte » une parentalité qui tente d’y survivre.
Paru dans la revue Dialogue, n° 225, septembre 2019, pp. 35-54.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Grossesse, Adolescent, Transfert, AEMO, Parentalité, ASE, Éducateur spécialisé, Filiation, Contre-transfert
Cet article interroge le sens du passage par la grossesse à l’adolescence dans le cadre d’un accompagnement éducatif de type AEMO intensive. À l’aide de la situation clinique d’une jeune fille à tendance antisociale sera mis au travail l’enjeu d’un dispositif en double portage afin de soutenir l’analyse du vécu contretransférentiel des éducateurs. Une discussion s’engagera autour de l’importance de mobiliser le réseau, de constituer un appareil psychique de suppléance, une fonction pare-excitante et pare-désinvestissante à même de contenir et soutenir l’évolution du sujet.
L’article propose une réflexion clinique à partir de l’expérience de la consultation thérapeutique auprès de parents adoptifs et de leur enfant. Se fondant sur deux récits de ces rencontres, l’auteur remet en question le sens de la rupture de chacun de ces suivis en s’interrogeant sur ce qui a pu dans son positionnement participer à leur échec. L’analyse du contretransfert montre ici que plusieurs enjeux fantasmatiques liés non seulement à l’adoption mais aussi à la stérilité des parents ont pu contribuer à provoquer ces effets et à fragiliser l’alliance thérapeutique : il apparaît dès lors que le clinicien doit se méfier des projections et fantasmes qui peuvent le traverser, ces derniers pouvant avoir trait à sa propre curiosité sexuelle vis-à-vis de la sexualité de ces parents, à la tentation d’évaluer de façon toute-puissante leurs compétences en termes de parentalité, voire de leur prêter des intentions latentes malveillantes au cœur de la procédure d’adoption...
Article de Jean Louis Le Run, Marie Laure Léandri, Marie Pierre Blondel, Myrna Gannagéet al.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 74, 2017, pp. 6-125.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Traumatisme, Nourrisson, Adolescent, Jeune enfant, Terrorisme, Génocide, Psychisme, Névrose, Contre-transfert, Résilience, Abandon, Parentalité, Cancer, ITEP, Trouble du comportement, Psychologie du développement, Prise en charge, Agression, Abus sexuel, Mineur isolé étranger
Dans le champ de la petite enfance, de l’enfance et de l’adolescence, les circonstances traumatiques ne manquent pas. Les attentats terroristes bien sûr, mais aussi les agressions sexuelles (attentats à la pudeur), la maltraitance, le harcèlement, les séparations et les deuils sont à l’origine de traumatismes qui affectent la vie des enfants et des adolescents. De façon moins bruyante, les interactions précoces, lorsqu’elles sont chaotiques, peuvent aussi générer des microtraumatismes dommageables au développement psychique. Certains enfants ou adolescents cumulent les traumatismes : les mineurs isolés étrangers en sont un exemple édifiant, mais aussi les enfants adoptés marqués par l’abandon, les circonstances du début de leur vie ou leur statut particulier.
Du côté des prises en charge, les réponses se sont diversifiées. L’actualité récente interroge aussi l’organisation logistique des soins qui doivent répondre dans l’urgence alors qu’en temps ordinaire les services sont déjà débordés et affichent des listes d’attente. Pensons l’impensable et interrogeons théorie et pratique pour mieux répondre aux effractions du Réel sur nos patients fragiles, enfants et adolescents.