PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Nadyah Abdel Salam, Christophe Dupont, Benoît Eyraud, et al.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 43, janvier 2024, pp. 123-137.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Établissement social et médicosocial, GEM, SAVS, Personne handicapée, Autonomie, Inclusion, Changement, Organisation, Pratique professionnelle, Infirmier, Care, Droits de l'homme, Logement d'abord, Lyon
Cette contribution présente une réflexion sur les transformations de l’offre médico-sociale à partir d’expériences et de pratiques partagées par quatre professionnels qui ont nourri le livret contributif Capdroits sur l’autonomie de vie comme droit humain. Il s’agit de mieux comprendre d’où vient la force transformatrice de l’offre médico-sociale et comment elle nécessite une incarnation par des professionnels, une actualisation et une traduction des idéaux dans des dispositifs visant à changer les pratiques.
Article de Guillaume Macaire, Claire Marchand, Aurore Margat
Paru dans la revue Recherche en soins infirmiers, n° 153, juin 2023, pp. 7-23.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Ecole-Enseignement, Dyslexie, Étudiant, Infirmier
Introduction : le nombre d’étudiants en situation de handicap augmente dans l’enseignement supérieur. La dyslexie en constitue la forme la plus fréquente. Peu de communications sur ce sujet ciblent les formations en santé en France.
Objectifs : l’enquête menée cherchait à caractériser et à comprendre l’accompagnement mis en place en instituts de formations en soins infirmiers (Ifsi) au regard de la dyslexie.
Méthodes : une enquête mixte a été réalisée en 2022 principalement auprès de référents handicap en Ifsi. Un questionnaire national a recueilli 113 réponses de métropole et d’Outre-Mer, puis trois focus groups ont réuni 28 participants originaires de dix régions différentes.
Résultats : au moment de l’étude, les mesures les plus fréquentes concernaient les évaluations et la communication institutionnelle. Cependant, elles manquaient de structuration. Des zones lacunaires persistaient, notamment en stage professionnel.
Discussion : au-delà des référents handicap, l’ensemble des acteurs doivent être sensibilisés aux besoins des étudiants avec une dyslexie. Une plus grande visibilité du handicap pourrait également faire évoluer les mentalités dans le milieu soignant.
Conclusion : l’accompagnement spécifique concernant la dyslexie est initié en Ifsi. Son développement nécessite un changement de regard des parties prenantes. Il pourra secondairement se prolonger à d’autres formations en santé.
Paru dans la revue Recherche en soins infirmiers, n° 150, septembre 2022, pp. 89-102.
Mots clés : Santé-Santé publique, IST, Représentation sociale, CHU, Infirmier
Introduction : les représentations sociales (RS) des infirmières sur la maladie VIH-sida et les soins fournis aux personnes vivant avec le VIH sont diverses et différentes selon les contextes. L’étude vise la compréhension des RS des infirmières sur la maladie et sur les soins dispensés.
Méthode : il s’agit d’une étude qualitative réalisée en 2018 auprès de 50 infirmières pratiquant dans 11 services spécialisés, relevant de sept hôpitaux universitaires marocains.
Résultats : les RS des infirmières ont rappelé les débuts de l’émergence de la maladie VIH-sida avec certaines prises de positions sur sa conception clinique. Les soins prescrits ont été au cœur des représentations professionnelles, avec un intérêt néanmoins peu marqué pour les soins relationnels. Plusieurs conduites et émotions ont été représentées également autour de la relation soignant/soigné des infirmières face aux personnes vivant avec le VIH.
Discussion : en milieu de soins, les RS sur la maladie VIH-sida et les soins dispensés donnent naissance à des modèles de soins et des relations qui vont au-delà des connaissances et capacités techniques.
Conclusion : des actions d’engagement individuel portant sur les rencontres professionnelles et multidisciplinaires peuvent changer ces représentations et accompagner les infirmières dans l’intégration des soins de sensibilité, portant sur des affects positifs envers les patients.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 55-75.
Mots clés : Santé-Santé publique, Chirurgie, Hospitalisation, Care, Infirmier, Secteur privé, Inégalité, Économie, Réforme hospitalière
À travers l’étude d’un programme de réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC), nous souhaitons illustrer les effets que le virage ambulatoire peut produire sur le travail des infirmières. En analysant la mise en œuvre de ce programme dans une clinique à but lucratif, nous montrerons comment l’intrication entre innovation médicale et innovation organisationnelle permet d’opérer une nouvelle division du travail entre plusieurs fonctions infirmières, les patients et leur entourage. L’externalisation sur les patients et leurs proches des tâches d’organisation, des activités de care à faible valeur ajoutée et à forte dimension individuelle et relationnelle, ainsi que le fait qu’ils devront les réaliser en dehors du temps de l’hospitalisation permet de réduire la variabilité des prises en charge hospitalières et, ainsi, de garantir un raccourcissement significatif de la durée de séjour. Du côté des infirmières, la déprofessionnalisation du travail de care et le raccourcissement des séjours génère un appauvrissement du travail et une augmentation des cadences. Plus largement, le déploiement de ce type de programmes dans des cliniques privées à but lucratif pose la question de leur généralisation dans le cadre des réformes portées par l’action publique et du risque de production d’inégalités sociales.
Article de Audrey Bujold, Pierre Pariseau Legault, Francine de Montigny
Paru dans la revue Recherche en soins infirmiers, n° 141, juin 2020, pp. 17-37.
Mots clés : Santé-Santé publique, Psychiatrie, Infirmier, Enseignement professionnel
Dans toute population et région du globe, les besoins en santé mentale sont nombreux et grandissants. Par leur formation et leur vaste champ d’expertise, les infirmiers sont un levier important afin d’aborder cette problématique d’accessibilité dans ces milieux de soins. Notamment, la masse grandissante de nouveaux diplômés en sciences infirmières devait atténuer cet enjeu. Or des données récentes démontrent que la pénurie d’infirmiers dans ces milieux de soins s’accentue fortement. Cette revue systématique des écrits (n=40), réalisée à partir des bases de données CINAHL, MEDLINE, PsycArticles et Scopus, vise à explorer ce phénomène d’impopularité des milieux psychiatriques et de santé mentale par la relève infirmière. Guidée par la théorie de l’humain en devenir de Parse, cette revue des écrits a permis d’identifier trois thématiques : (1) les perspectives des étudiants en sciences infirmières envers les enjeux relatifs à la santé mentale, (2) l’influence des interventions éducatives sur ces perspectives et (3) les facteurs facilitants et contraignants à une carrière dans ces milieux pour la relève. Ces résultats favorisent donc une meilleure compréhension de ce qui peut contribuer au recrutement de la relève infirmière en santé mentale/psychiatrie, tout en proposant divers leviers d’intervention permettant de répondre spécifiquement à cet enjeu.
Des séminaires interdisciplinaires réunissent, depuis 2006, à l’initiative de la Haute École Léonard de Vinci (Bruxelles, Belgique), des étudiants de 3e année en soins infirmiers et des étudiants de 5e année en médecine. L’objectif est d’encourager ces étudiants au processus de délibération éthique, tout en déconstruisant les stéréotypes véhiculés entre disciplines. Les résultats issus des autoévaluations mises en place chaque année montrent que les bénéfices de ce dispositif sont multiples : démystification du rôle du médecin par les étudiants infirmiers, renforcement de l’identité infirmière, reconnaissance par les étudiants en médecine des difficultés vécues par les infirmiers, identification de la complexité d’une situation éthique, perception de la richesse de combiner les perspectives, et appropriation d’outils pour faciliter la collaboration interdisciplinaire – et plus particulièrement le processus de prise de décision éthique clinique.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3154, 3 avril 2020, pp. 28-29.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Souffrance psychique, Travail social, Aide soignant, Infirmier, Adulte en difficulté, Femme, Relation soignant-soigné
Paru dans la revue Actualité et dossier en santé publique, n° 110, mars 2020, pp. 11-60.
Mots clés : Santé-Santé publique, Qualité de la vie, Travail, Établissement de santé, Hôpital, Management, Conditions de travail, Accompagnement, Équipe soignante, Infirmier, Qualité, Soin, Organisation du travail, Souffrance psychique, Innovation
Finalisé en janvier 2020, ce dossier souhaite mettre en lumière l’importance d’un accompagnement favorable à la qualité de vie au travail des professionnels de santé. Entre-temps, la pandémie de la Covid-19 s’est installée, mettant à l’épreuve l’ensemble de la population et de notre système de soins. En soi, la difficulté de l’épidémie n’est peut-être pas tant de gérer le risque (les professionnels y sont préparés et formés), mais davantage d’inventer in vivo un management de l’incertitude liée à un risque inconnu, contraignant à décider malgré des informations contradictoires, parcellaires, fluctuantes. Nous avons eu peur collectivement du chaos. Il ne s’est pas produit grâce à l’intense mobilisation des acteurs de la santé, confrontés en première ligne à un afflux massif de patients. Dans l’urgence, les professionnels ont fait émerger des coopérations interprofessionnelles insoupçonnées, ont innové pour établir des plans de continuité des soins, ont trouvé des solidarités auprès de la réserve sanitaire, de l’armée, des entreprises (appels aux dons) et des citoyens (« protégez les soignants, restez chez vous ! »). Cette épreuve « hors norme » est un révélateur des capacités individuelles de résistance de nos professionnels, mais aussi des capacités collectives de résilience de nos organisations de santé en dépit de conditions initiales souvent défavorables.
Notre responsabilité commune est d’engager dès à présent une sortie par le haut de cette crise sanitaire. Créer rapidement des espaces de retour d’expérience est une priorité afin de comprendre les erreurs tant conjoncturelles que structurelles de nos politiques et choix organisationnels en matière de santé. Prendre le temps de l’échange avec chacun pour qu’il puisse exprimer son vécu du travail est une exigence humaine à défendre. Des épisodes aigus d’engagement peuvent redonner du sens au travail autant qu’accoucher de désillusions. Adopter un regard bienveillant est une posture nécessaire pour tirer parti des succès obtenus et des obstacles organisationnels levés. Au final, il est vital pour notre système d’enclencher cette discussion « thérapeutique » sur le travail, ses ressources et ses conditions d’exercice. N’est-ce pas là le b.a.-ba du « prendre soin des professionnels de santé » ?
Ce dossier sur la qualité de vie au travail et ses modalités d’accompagnement arrive donc à point nommé pour le « Ségur de la santé » afin de nourrir cet effort salutaire de reconstruction du travail de nos professionnels de santé.