PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Ingrid Tucci, Yasmine Siblot, Cris Beauchemin, et al.
Paru dans la revue Hommes et migrations, n° 1341, avril-juin 2023, pp. 3-82.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Migration, Approche historique, Union européenne, Statistiques, Minorité culturelle, Stéréotype, Femme, Mobilité professionnelle, Travailleur immigré, Europe
Les migrations très anciennes qui ont construit l’Europe jusqu’à la fin du XXe siècle restent encore aujourd’hui invisibles, peu documentées et sous-estimées au regard des migrations extra-européennes qui occupent toute l’attention. La crise sanitaire de la Covid, le Brexit et la guerre en Ukraine rendent nécessaire le réexamen du système migratoire interne de l’Europe. Réalisé à l’issue d’une journée scientifique organisée par l’unité Migrations internationales de l’Ined dans le cadre d’un partenariat avec le Musée national de l’histoire de l’immigration, ce numéro entend déconstruire les formes et les enjeux contemporains de la libre circulation des Européens. Il permet ainsi de mettre au jour les frontières entre mobilités de travail et migrations d’asile qui caractérisent les circulations internes en Europe, alors qu’elles s’avèrent de plus en plus poreuses, voire interconnectées.
Article de Myriam Léon, Jérémie Rochas, Camille Schmoll
Paru dans la revue Lien social, n° 1337, 11 au 24 avril 2023, pp. 18-24.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Femme, Immigré, Exil, Violence, Abus sexuel, Viol, Trafic d'être humain, Accompagnement, Vulnérabilité, Soutien psychologique, Genre, Droit d'asile, Voyage, Précarité, Niger
Les femmes représentent la moitié des personnes exilées qui arrivent en Europe et elles ne suivent pas forcément des hommes. Isolées, elles sont particulièrement vulnérables pendant le voyage. Arrivées à destination, elles n’échappent pas à la précarité. En fait, tout au long de leur parcours, elles subissent des politiques qui favorisent les violences de genre.
-Femmes en exil : péril d’une rive à l’autre
-Esclavage moderne : libérer la parole des femmes exploitées
-Entretien avec Camille Schmoll : le projet de changer de vie
Article de Benoît Hervieu Léger, Adelina Miranda, Léopoldine Leuret, et al.
Paru dans la revue Projet, n° 392, janvier 2023, pp. 10-69.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Exil, Femme, Emploi précaire, Regroupement familial, Traumatisme, Mineur isolé étranger, Mineur non accompagné
Les migrations féminines sont longtemps demeurées à l’ombre des gros titres et de l’attention générale dans les pays dits d’accueil. Pourtant, elles représentent aujourd’hui plus de la moitié des personnes migrantes. A-t-on enfin dépassé l’angle mort ? Un pan du voile a certes été levé au début de la pandémie du Covid-19. L’utilité sociale de certains métiers (caissières, aide à domicile, employées d’entretien, etc.) a jeté une lumière neuve sur celles qui les occupent : très souvent, des citoyennes de pays tiers, notamment africains.
Paru dans la revue Recherche sociale, n° 239, juillet-septembre 2021, pp. 2-129.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Femme, Immigré, Migration, Immigration, Méthodologie, Enquête, Biographie, Logement, Emploi, Socialisation, Conditions de travail, Histoire familiale, Enfant, Vieillissement, Retraite, Représentation sociale, Relation familiale, Isolement, Précarité, Conditions de vie, Revenu, Accès aux soins, Accès aux droits, Non-recours, Autonomie, Langue, Naturalisation, Discrimination, Racisme, Pays d'origine, Retour au pays, Invisibilité sociale, Lien social
A travers la réalisation d’une quinzaine d’entretiens qualitatifs portant principalement sur leur mode de vie, leur santé et leurs difficultés économiques et sociales, cette étude vise à mettre en lumière les difficultés rencontrées par les femmes immigrées âgées les moins visibles aux yeux des institutions et des associations avec, in fine, la volonté d’interroger l’hypothèse selon laquelle les liens sociaux contribueraient à améliorer leurs conditions de vie.
Article de Camille Schmoll, Linda Guerry, Violaine Husson, et al.
Paru dans la revue Hommes et migrations, n° 1331, octobre-décembre 2020, pp. 3-220.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Femme, Implication personnelle, Militantisme, Approche historique, Recherche en sciences sociales, Discrimination, Emploi précaire, Épidémie, Mutilation sexuelle, Accompagnement, Prostitution, Mouvement social, Féminisme, Représentation sociale, Littérature, Cinéma, Musique, Engagement, CIMADE, Maghreb, France, Mexique
Le rôle des femmes immigrées dans les mouvements sociaux des sociétés où elles vivent en exil émerge comme nouveau domaine de recherches.
L’engagement de ces femmes s’affirme sur tous les fronts. Ce numéro analyse la chronologie de leurs mobilisations depuis les années 1970, à la suite d’un travail de politisation des enjeux rattachés à leurs réalités migratoires et montre comment les luttes des jeunes générations font des identités multiples le terrain de leur émancipation.
Article de Virginie Halley des Fontaines, Dominique Kerouedan
Paru dans la revue Actualité et dossier en santé publique, n° 111, juin 2020, pp. 14-62.
Mots clés : Santé-Santé publique, Immigration-Interculturalité, Santé, Santé mentale, Immigré, Droit d'asile, Statistiques, Statut juridique, Pathologie, Femme, Enfant, Mineur non accompagné, Politique sanitaire, Prise en charge, Grossesse, Union européenne, Accès aux soins, Assurance maladie, Aide médicale, Hôpital, Traumatisme, Psychopathologie, Soin, Équipe soignante, CIMADE
Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 8 % des personnes vivant en Europe sont des personnes migrantes. En 2012, la section Europe de l’OMS lance le projet Phame. Phame (Public Health Aspects of Migrations in Europe, Migration et santé publique en Europe) soutient les services de santé publique des pays soumis à d’importants flux migratoires. Ses objectifs sont au nombre de trois : compenser l’impact négatif du parcours migratoire, réduire les inégalités des états de santé en facilitant l’accès aux soins, et garantir les droits à la santé des personnes migrantes. En recensant les meilleures pratiques et les éventuelles lacunes des services de santé publique, le projet sollicite la coordination des interventions et l’établissement de plans d’urgence adaptés. Certes, les services de santé ne peuvent, à eux seuls, assurer une prise en charge globale de la santé des personnes migrantes et agir sur l’ensemble des déterminants sociaux tels que le logement, l’éducation, l’emploi et la protection sociale. L’OMS Europe insiste donc sur la nécessité de mettre en place des actions intersectorielles en réponse aux enjeux spécifiques à la santé de ces personnes, d’autant que l’ensemble des déterminants sociaux ont un impact sur l’état de santé des personnes. [...]
Cette contribution porte sur les processus et les résultats d’une recherche-action menée sur les dispositifs de prise en charge psychosociale de jeunes femmes migrantes à Vérone, dans le nord-est de l’Italie, entre 2011 et 2016. La recherche, qui a impliqué des professionnels de santé, des travailleurs sociaux et des médiatrices culturelles, visait à élaborer des pratiques et des outils nouveaux face à l’échec constant des institutions sociosanitaires, surtout dans la prise en charge des jeunes filles nigérianes, victimes de la traite des femmes. En effet la majorité de ces jeunes femmes qui s’adressaient aux services sociaux subissaient des violences institutionnelles ; une fois mères, elles étaient fréquemment hospitalisées en psychiatrie et, par conséquent, leurs enfants étaient éloignés et confiés à des foyers pour être ensuite adoptés.
Afin de comprendre les raisons des évaluations négatives de la capacité maternelle et ensuite des éloignements, cette recherche a exploré les imaginaires des professionnels sociosanitaires sur la prostitution et les limites de l’utilisation des dispositifs de médiation culturelle. En outre par l’introduction d’outils de cartographie, il a été possible d’enquêter sur les géographies institutionnelles impliquées dans les prises en charge de ces usagères nigérianes. La valorisation des lieux informels d’accueil a modifié les réseaux de cette prise en charge grâce à la figure de l’usagère experte. Un dispositif nouveau, qu’on appellerait « multisitué », a donc été expérimenté grâce à l’implication de plusieurs terrains de recherche (institutionnels et informels) dans le dessin de l’accompagnement.
Parce qu’elles sont femmes et souvent seules, les migrantes sont confrontées aux risques de violences sexuelles : harcèlement, agressions, viols, prostitution, traite des êtres humains… Sur la route de la migration, le corps de la femme devient une marchandise que tous cherchent à exploiter sexuellement.
Dans ses déclinaisons institutionnelles, spirituelles ou sociales, la religion – et singulièrement l’islam – est au coeur des débats de société dans de nombreux pays européens et outre-Atlantique. La crispation à l’égard de l’islam en France se lit dans de nombreux faits divers, dans les déclarations de certains commentateurs politiques et essayistes, et dans les sondages d’opinion. Le dernier sondage sur « les fractures françaises» réalisé en juillet 2018 par Ipsos pour la Fondation Jean Jaurès, Sciences Po et le journal Le Monde montre que, si 92 % des personnes interrogées pensent que la religion catholique est compatible avec les valeurs de la société française et 81 % pensent de même pour la religion juive, elles ne sont plus que 42 % à le penser pour l’islam. Les enquêtés sont également 73 % à trouver que la religion musulmane cherche à imposer son mode de fonctionnement aux autres alors qu’ils ne sont respectivement que 22 % et 21 % à le penser pour le catholicisme et le judaïsme. Ces perceptions relativement négatives de l’islam sont bien entendu influencées par le débat sur la laïcité, et la vague récente d’attentats qui a renforcé l’amalgame entre musulmans et terroristes, et plus généralement la conviction que l’intégrisme et la radicalisation à fondement religieux est propre à l’islam (47 % des personnes interrogées considèrent que l’islam «porte malgré tout en lui des germes de violence»).