PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
En septembre dernier, la Première ministre a dévoilé le dernier plan de lutte contre le harcèlement scolaire. Il prévoit de nouvelles mesures de prévention mais également des sanctions plus fermes à l’égard des auteurs.
Alors qu’à l’école, les équipes pédagogiques peinent à prévenir les situations de harcèlement et à protéger les victimes, des éducateurs spécialisés apportent leur soutien en allant à la rencontre des jeunes et des familles.
Article de Cécile Peltier, Catherine de Coppet, Marie Duru Bellat, et al.
Paru dans la revue Sciences humaines, n° 351, octobre 2022, pp. 23-56.
Mots clés : Ecole-Enseignement, École, Élève, Égalité des chances, Laïcité, Harcèlement moral, Enseignant, Technologie numérique, Orientation scolaire, Milieu rural, Intégration scolaire
Résultats en baisse, élèves stressés, enseignants en crise d’identité… Longtemps considéré comme l’un des meilleurs au monde, le système scolaire français serait-il en panne ? Outre ses piètres performances, les évaluations internationales ont aussi mis le doigt sur sa difficulté à faire réussir les jeunes issus de milieux populaires et son manque de bienveillance. Dans le même temps, la France n’a jamais autant misé sur son école pour affronter les défis à venir. Comment lutter contre les inégalités ? Quelles sont les conditions d’une laïcité apaisée ? Comment redonner du sens au métier d’enseignant ? Quelle place pour le numérique à l’école ? Tour d’horizon des grands « chantiers » au programme de la rentrée.
Chaque année, un élève sur dix est victime de harcèlement à l’école. Si le phénomène est enfin reconnu par les pouvoirs publics, comme en témoigne la mise en place toute récente du dispositif pHARe, il n’en reste pas moins préoccupant, car il est amplifié de manière exponentielle par les réseaux sociaux, au point que certaines, victimes envisagent le suicide. Comment expliquer cette violence spécifique ? Quelles en sont les nouvelles formes, le cyberharcèlement notamment ? Comment lutter contre ces comportements, aux conséquences si lourdes, y compris à long terme ? Faut-il mettre les pairs à contribution, au risque de trop les responsabiliser ? Sur le terrain, des enseignants et des associations sont à l’œuvre depuis une dizaine d’années, inspirés, souvent, par les pratiques des pays nordiques. Ce numéro de L’école des parents dresse un état des lieux de la situation et propose des pistes pour en finir avec ce fléau.
Le harcèlement entre élèves en milieu scolaire est toujours plus représenté comme un phénomène de groupe. Plus particulièrement dans une logique systémique, l'utilisation d'agressions répétées à l'encontre d'un.e ou des camarades jugé.e.s comme "différent.e.s" est une solution trouvée par les élèves pour réguler leurs relations et, plus généralement, maintenir l'homéostasie au sein de leur système des pair.e.s. Trois mille deux cent soixante élèves âgé.e.s de 12 à 14 ans ont été interrogé.e.s par e-questionnaire et focus groupes afin de mieux appréhender le contexte de groupe duquel émerge le harcèlement et la place accordée aux élèves témoins dans ces situations. Les résultats montrent, entre autres, que ces élèves préfèrent renforcer ou imiter les violences exercées envers un.e ou des pair.e.s stigmatisé.e.s, plutôt que de les soutenir ou de les aider. Ils/elles peuvent également relativement facilement devenir auteur.rice.s ou victimes dans une même situation de harcèlement ou au fil de leur scolarité.
Ce numéro de Rhizome questionne la manière dont l’école relève les missions et défis liés à la question de l’inclusion. De manière plus générale, il problématise la place du soin et du « prendre soin » à l’école. Dans un contexte de fragmentation sociale, ce numéro invite les lecteurs à prendre toute la mesure du rôle de l’école et à soutenir ceux qui s’investissent pour qu’elle permette le partage des savoirs, l’inclusion sociale, la reconnaissance de la diversité cognitive, l’émancipation et l’épanouissement des élèves.
Nous naissons naturellement agressifs car il n’est nul besoin de nous apprendre à nous mettre en colère : la morphologie de cette émotion primaire est d’ailleurs déjà présente chez le foetus de 25 semaines. Il appartient à notre entourage de décourager l’agression physique et de promouvoir les alternatives pacifiques. Si l’éducation est défaillante, le contrôle des émotions négatives s’organise difficilement. Or l’environnement social offre de nombreuses occasions d’agresser sous des formes diverses, dont l’une consiste à nuire de façon continue à une personne choisie pour cible d’agression : il s’agit du harcèlement. On l’a reconnu récemment au niveau professionnel et il prend des formes particulièrement violentes à l’école, parmi lesquelles le cyberharcèlement. Il était urgent qu’Enfance explore, dans un numéro thématique, les origines, les formes et les effets du harcèlement scolaire. Dans cet objectif, le professeur Roger Fontaine, coordinateur du numéro, a réuni les contributions complémentaires d’un expert international et de spécialistes de divers pays européens, y compris français, afin qu’en offrant leurs connaissances et les résultats de leurs travaux, ces auteurs contribuent à mieux prévenir le harcèlement et ses effets dévastateurs. Un numéro tout public, à destination des développementalistes, des professionnels de l’enfance et de l’adolescence… et des parents.