PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Daniel Frandji, Jean Yves Rochex, Serge Ebersold, et al.et al.
Paru dans la revue Revue française de pédagogie, n° 220, 2023-3, pp. 9-117.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Éducation, Sociologie, Norme, Démocratie, Inclusion, Participation, Accès aux droits, Handicap, Santé, Formation, Intégration
Ce dossier s’attache à poursuivre la construction du modèle des « droits pédagogiques » esquissé par le sociologue britannique Basil Bernstein. L’heuristique du modèle tient au fait que celui-ci, tout en défendant une conception tridimensionnelle de la justice en matière d’éducation, intègre à cette dernière un axe central de réflexion sur les conditions de possibilité du développement culturel, individuel et collectif, des pouvoirs d’agir et de penser (le développement de la normativité, comme le dossier propose de reformuler le premier des trois droits). De fait, ce questionnement constitue une dimension intrinsèque de la justice ici posée, de manière complémentaire aux deux autres dimensions relatives aux enjeux d’inclusion et donc de « prendre place » (deuxième droit), comme aux possibilités de participation, et donc de « prendre part » (troisième droit), dans les dispositifs, structures et formations sociales. De ce point de vue, le dossier montre comment le modèle des droits pédagogiques permet d’engager le débat avec les plus connues des actuelles théories de la justice qui se réfèrent difficilement aux trois droits (en majorant ou en se concentrant sur l’un d’eux uniquement) dans la lignée des problématiques de la redistribution et de la reconnaissance. Et comment il forme surtout les bases d’un instrument de travail susceptible de renforcer l’analyse empirique des pratiques comme des doxas et des politiques éducatives et de leurs évolutions.
Sommaire :
Justice, éducation, démocratie : dans le chantier théorique et empirique des « droits pédagogiques »
Daniel Frandji
Au-delà du débat utilitarisme vs reconnaissance : développement de la normativité et individuation par les épreuves
Jean-Yves Rochex
Société inclusive, droits pédagogiques et fonctions de l’accessibilité
Serge Ebersold
Contrepoint. Les « droits pédagogiques » de Bernstein confrontés au droit de l’éducation
Philippe Raimbault
La participation dans les pratiques pédagogiques aux « frontières » de l’école. Le cas d’une activité extrascolaire au prisme des droits pédagogiques
Sidonie Souvignet
Quand les droits pédagogiques se muent en devoirs professionnels. Hiatus dans la formation continue pour la réforme des pratiques professionnelles en santé
Sophia Stavrou, Célia Poulet, Iris Loffeier
Contrepoint. Comprendre l’école contemporaine au travers des « droits pédagogiques » : mises au point, longue focale et hors champ
Anne Barrère
Démocratie et Participation. Observations sur le thème de l’éducation et la démocratie
Basil Bernstein
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 2022/1, n° 93, janvier-juin 2022, pp. 229-244.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Accompagnement de la personne et identité, Genre, Identité sexuelle, Enfant, Adolescent, TRANSSEXUALISME, Établissement scolaire, Discrimination, Accueil, Accompagnement, Acteur scolaire, Formation, Cyberharcèlement, Inclusion
Si les questions de genre et de sexualité ont fait leur entrée, parfois timides, dans les politiques éducatives françaises, celle plus spécifique des élèves trans en est encore à ses balbutiements. À travers une série de participations observantes dans plusieurs établissements scolaires accueillant des jeunes trans n’ayant pas atteint la majorité et par l’analyse périodique des rares politiques en la matière, cet article vise à comprendre quelles sont les réticences à l’inclusion réelle des élèves trans dans les écoles françaises (de l’école primaire au lycée).
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 2022/1, n° 93, janvier-juin 2022, pp. 163-175.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Ecole-Enseignement, Handicap mental, Foyer de vie, Illettrisme, Compétence, Formation, Communication, Langage, Expression orale, Partenariat, AESH, Participation, Estime de soi, Représentation sociale
Dans cette contribution, les auteurs décrivent et analysent une action de formation dont ils ont été acteurs, destinée à des adultes travailleurs handicapés hébergés dans un foyer. Il s’agit d’accompagner ces travailleurs afin de les inscrire dans un processus de maintien et de développement de savoirs traditionnellement associés au scolaire dans le domaine du langage pour penser et communiquer. À partir d’une présentation du contexte de l’établissement, du partenariat engagé avec un enseignant et un Accompagnant éducatif et social (AES) est décrit comment l’entrée, voire l’irruption de ces savoirs dans le quotidien de l’établissement a modifié le regard des usagers, du personnel et des partenaires.
Cet article est issu d’une recherche réalisée, au cours et à l’issue de leur formation, auprès d’un groupe de professeurs des écoles stagiaires ayant à mi-temps la responsabilité d’une classe d’école primaire. L’étude s’appuie à la fois sur des questionnaires écrits et sur la retranscription d’entretiens individuels portant sur la relation de ces jeunes enseignants avec les parents d’élèves. Il ressort de l’analyse du matériau de recherche que le ressenti d’une relation constructive évolue favorablement au cours de la formation en même temps que le sentiment de compétence professionnelle, mais que certains obstacles résistent à cette construction et génèrent une incertitude posturale chez des professionnels de l’éducation débutants, ces obstacles étant notamment en lien avec l’existence de divergences interculturelles et éducatives entre l’école et les familles.
Article de Lisa Sanchez, Sara Creissen, Nathalie Blanc
Paru dans la revue Enfance, vol. 73, n° 2, avril-juin 2021, pp. 161-175.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Pédagogie, École, Théâtre, Enseignement, Élève, Formation, Enseignant, Éducation artistique, Développement cognitif, Apprentissage, France, Québec
Quelle est la place du théâtre dans le système scolaire français, en tant qu’outil pour contribuer aux apprentissages et au bien-être des élèves ? Cet article vise à répondre à cette question en prenant appui sur une étude menée au Québec (Dubois & Tremblay, 2015) dans le but d’établir la place du théâtre dans les pratiques enseignantes. Reprenant leur méthodologie d’analyse appliquée au cas français, la première contribution de cet article réside dans le décalage observé entre les recommandations ministérielles et les formations proposées aux enseignants les préparant à l’utilisation du théâtre en milieu scolaire. Partant de ce constat, la deuxième partie de l’article est consacrée à la présentation des résultats de travaux en faveur de cette mobilisation du théâtre en contexte scolaire. Les pratiques d’utilisation du théâtre à l’école sont envisagées dans toute leur diversité, avec des travaux qui rapportent des bénéfices pour les élèves, tant sur le plan cognitif que motivationnel. Forte des résultats déjà disponibles, la pratique du théâtre en milieu scolaire est avancée comme une ligne de recherche prometteuse au service d’un meilleur développement des élèves.
Cet article défend une conception de la didactique des langues et des cultures qui s’approprie les postures et les outils des approches socioanthropologiques, tout en les articulant avec le terrain de la formation initiale des enseignants de langues et cultures. Le propos est illustré par l’exemple de la recherche-action-formation Didactique de la mobilité (mise en place à titre exploratoire de 2016 à 2019 au sein de la Pädagogische Hochschule PHBern), qui propose un encadrement avant, pendant et après des expériences de mobilité, en région francophone, d’étudiants suisses germanophones en formation initiale au métier d’enseignant du primaire. Si la question du devoir d’engagement du chercheur envers son terrain dépasse largement le domaine de la didactique des langues et des cultures, elle ramène néanmoins aux nécessaires réflexions concernant l’articulation entre posture scientifique – sur laquelle s’appuie une conception du champ – et instruments méthodologiques – mis en place pour la recherche ou le développement des dispositifs.
La formation interroge de façon paradigmatique les croisements entre réalité interne/réalité externe et entre le sujet et le groupe. La formation convoque ainsi les processus de transmission censés permettre une véritable appropriation par le sujet. Il peut exister une forme de violence intrinsèque dans ce processus, éventuellement majorée par des fonctionnements institutionnels défavorables. Le socius pouvait partiellement les contenir en permettant leur inscription. Avec l’affaiblissement des métacadres, la violence se renforce plus qu’elle ne se lie. L’université, avec ses groupes d’appartenance, ses conflits de territoire, ses impasses administratives…, peut être, au moins partiellement, une illustration de cette perte de sens.