PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L’objectif de notre recherche est l’analyse prospective des modifications du mythe familial et de la structure de la famille durant la période de la crise du post-partum conduisant à une hospitalisation mère-enfant. Dans la perspective de faire une esquisse du mythe familial, nous optons pour l’utilisation des blasons de famille. Les résultats indiquent que la crise du post-partum nécessitant une hospitalisation conjointe est caractérisée par l’absence de représentations du bébé, du père, des grands-parents, du rôle parental et de la différenciation familiale. L’hospitalisation et le processus thérapeutique périnatal permettent à ces mères d’intégrer des éléments dyadiques dans leur réseau de signifiants familiaux, alors que l’intégration triadique est moins présente dans notre population. Nous avons constaté une amélioration significative des scores de fonctionnement familial dans tous les groupes de diagnostic à la sortie de l’hôpital et six mois plus tard. Les scores relatifs aux relations mère-bébé et aux symptômes se sont également améliorés de manière significative.
L'objectif de notre article est d'enrichir la compréhension de l'évolution de la coparentalité postrupture conjugale. En essayant de comprendre "le rôle de l'enfant dans la qualité de la relation coparentale après la séparation parentale", nous avons analysé le témoignage de huit professionnels habitués à intervenir auprès des familles en situation de coparentalité hautement conflictuelle (HC). L'analyse thématique théorique (Braun et Clarke, 2006) nous a permis d'approfondir nos précédents résultats (Stolnicu et Hendrick, 2019) au regard des connaissances théorico-cliniques mais aussi du savoir d'expérience des experts. Nos résultats visent à promouvoir la conceptualisation des processus familiaux impliqués dans l'évolution de la coparentalité à travers une meilleure compréhension du caractère bidirectionnel des relations parents-enfants.
L'accueil constitue l'amorce de tout processus thérapeutique. Cet instant fugace convoque les espoirs et les craintes des protagonistes de la relation de soin, mobilise les préjugés, amorce la dynamique transférentielle, provoque - ou pas - les résonances, et ouvre ou ferme les portes d'une possible rencontre. Malgré toute l'importance de ce premier instant qui balisera la rencontre, l'accueil fait relativement peu l'objet d'études approfondies. Notre recherche part de la question suivante : "Qu'est-ce qu'accueillir dans le champ de la santé mentale ?". Elle vise à proposer une conceptualisation en explorant le sens donné par des professionnels au sein de services d'urgences psychiatriques. L'analyse par théorisation enracinée (Glaser et Strauss, 1967) a permis de dégager quatre catégories conceptuelles : (1) processus singulier ; (2) intentionnalité ; (3) entre je(u) ; (4) ritualisation de l'accueil.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 42, n° 3, septembre 2021, pp. 203-223.
Mots clés : Enfance-Famille, Divorce, Séparation, Recherche, Approche historique, Famille recomposée, Idéologie, Déviance, Littérature, Beau-parent, Relation enfant-parents, Approche clinique
"De la déviance à la variance", nous empruntons cette formule à Neyrand (2001) parce qu'elle résume en quelques mots l'évolution de la recherche à propos des foyers post-divorce. Elle-même, sans aucun doute, tributaire de l'évolution sociale. Nous proposons ici de discuter les grandes tendances qui ont fait la recherche sur les foyers post-divorce depuis la seconde moitié du XXe siècle jusqu'à nos jours. Après avoir connu une mise en avant des déviances de ces foyers, il est aujourd'hui essentiel d'en comprendre les variances. Au passage, nous questionnons ici la perte de sens de l'approche par comparaison déficitaire et le danger des recherches issues de la clinique.
Notre équipe a mis en place il y a quelques années une recherche visant à évaluer l’effet thérapeutique de pratiques de réflexivité, standardisées sous forme d’une interview réflexive semi-structurée (cf. Auberjonois et al., 2011). Dans ce texte, nous souhaitons rendre compte de la manière dont la pratique de cette interview a été vécue par les thérapeutes impliqués dans la recherche. Pour ce faire, nous nous appuierons sur les données d’une séance de focus group réalisée avec ceux-ci. Nous souhaitons également suggérer, au travers d’un bref rappel historique, que le questionnement sur la réflexivité en thérapie, bien que promu et souvent associé au courant dit « postmoderne », est présent dès les origines des thérapies familiales systémiques.
A la recherche des interactions qui pourraient être décisives pour le développement ou non de psychopathologie et à la recherche de comment modifier ce sort, des concepts fondamentaux de la systémique sont soumis à la démarche de déconstruction et sont confrontés aux concepts de philosophes récents tels que Lacan et Žižek. Le désaveu-exclusion est mis en avant comme concept clé. Il passe facilement inaperçu, il perturbe le moment structurant de l’Œdipe et a un effet destructeur pour le développement psychique et les interactions futures. Il ouvre aussi des possibilités psychothérapeutiques en confrontant le thérapeute à un choix éthique.
Article de Yves de Roten, Claudio Carneiro, Camille Imesch, et al.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 3, septembre 2018, pp. 257-270.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie de couple, Parents, Approche systémique, Approche clinique, Recherche, Conflit, Parentalité
La littérature clinique systémique a beaucoup thématisé l’impact du conflit conjugal sur la coparentalité et sur les problèmes de l’enfant, mais peu l’effet de la coparentalité sur les deux autres sous-systèmes. Cet article présente un modèle d’intervention clinique pour les couples parents développé à Lausanne depuis quelques années, l’intervention systémique brève intégrative (ISBI), issu d’un projet de recherche construit autour de l’intégration des perspectives conjugales et coparentales dans la prise en charge thérapeutique de couples parents. Des exemples de données de recherche permettent d’illustrer l’intérêt d’intégrer ces perspectives dans la pratique clinique avec des couples parents.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 38, n° 4, décembre 2017, pp. 415-435.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Séparation, Couple, Parents, Entretien, Recherche, Maintien du lien, Conflit, Intérêt de l'enfant, Statut, Responsabilité, Respect, Coopération
Notre étude est la première d’une démarche plus vaste visant l’élaboration d’un modèle d’intervention vers une coparentalité coopérative après la séparation conjugale. En essayant de répondre à la question suivante : Comment les parents séparés expliquent la « bonne entente » au sein de leur relation coparentale ?, nous avons analysé le vécu de quatre participants issus de deux couples parentaux hétérosexuels qui estiment avoir négocié avec succès leur séparation conjugale. L’analyse phénoménologique interprétative (IPA) (Smith, Flowers et Larkin, 2009) nous a permis de dégager trois idées clés qui gouvernent les comportements parentaux post-séparation : rester des parents à vie, agir dans l’intérêt de l’enfant et gérer les désaccords.
Muriel Meynckens-Fourez est pédopsychiatre et thérapeute familiale systémique au Service de Santé Mentale de Louvain-la-Neuve. Elle est responsable du Centre de Formation et de Recherche en Systémique et thérapie familiale (CEFORES) et du groupe « Institutions » (supervisions d’équipes), au Centre Chapelle-aux-Champs (Bruxelles) de l’Université Catholique de Louvain. Elle est l’auteur de nombreux articles et a coécrit et codirigé plusieurs ouvrages, parmi lesquels : Les Ressources de la fratrie (Érès, 1999), Dans le dédale des thérapies familiales (Érès, 2005), Éduquer et soigner en équipe (De Boeck, 2011)...