Les stéréotypes de genre exercent une influence considérable sur l'enfant et continuent de la faire à l'âge adulte. Le fait d'être un garçon ou une fille n'est pas censé déterminer ce que l'on est ni ce que l'on aime,, ni nous réfréner dès l'enfance. Or, différents aspects éducatifs participent à véhiculer l'idée que certains jeux, livres, couleurs, mots ou vêtements devraient correspondre à l'un des deux genres. Les professionnels de la petite enfance jouent un rôle primordial dans l'endiguement de ces stéréotypes, qui sont présents avant même la naissance de l'enfant. Malgré le début d'une prise de conscience collective le chemin à parcourir reste encore long. Il est important de comprendre les conséquences que ces stéréotypes peuvent avoir.

En tant que professionnels de la petite enfance, nous avons tous un projet éducatif pour le jeune enfant que nous accueillons. Cela témoigne de notre engagement envers lui et de notre désir de l’accompagner au mieux dans son développement. Qu’il soit implicite ou très formalisé, ce projet est toujours façonné par nos valeurs éducatives et nous guide dans la tâche à la fois délicate et merveilleuse que représente l’éducation. Néanmoins, pour qu’il remplisse sa mission au regard des attendus en matière d’accueil, d’accompagnement et d’éducation du tout-petit, il est essentiel que ce projet soit construit sur des valeurs et des objectifs éducatifs conformes à sa personne et qu’il s’appuie sur des outils pédagogiques adaptés à son développement.

La pénurie actuelle de professionnels a modifié le niveau d’exigence demandé pour travailler dans les établissements d’accueil du jeune enfant, entraînant une perte de qualité préjudiciable pour l’ensemble du secteur. Un entretien d’embauche tel que celui relaté ici n’est sans doute pas une fiction pour nombre de recruteurs qui n’ont pas le choix et doivent engager des candidats ne correspondant pas forcément au poste à pourvoir s’ils souhaitent que leur structure reste ouverte.

Derrière le handicap invisible se cache un cheminement fait de questionnements, de doutes et de combativité. Face aux troubles manifestés et aux difficultés vécues par son propre enfant, les tumultes parentaux sont nombreux et donnent lieu à des confrontations dans les sphères familiale et sociale. Voici le témoignage d’une maman, puéricultrice de profession, qui s’est trouvée désemparée malgré ses ressources.

Lorsque l’on évoque le mot “handicap” dans le cadre de l’accueil de la petite enfance, on pense directement aux tout-petits et aux familles, à comment l’équipe va ou doit les accueillir, aux conditions nécessaires pour le faire correctement. On oublie que les professionnels peuvent aussi être touchés. Cela est d’autant plus vrai pour les handicaps invisibles qui, par définition, ne se voient pas. En effet, autant les professionnels de la petite enfance en fauteuil roulant doivent être rares, autant les personnes en dépression ou en burn-out sont nombreuses dans ce milieu. Pourtant, le handicap généré par ces pathologies demeure du côté des non-dits.

La souffrance des enfants orphelins liée au deuil d’une personne chère constitue un événement majeur aux répercussions lourdes. Repérer cette situation de handicap invisible ainsi que les modalités possibles de prise en charge permet de participer à l’apaisement de ce contexte dramatique douloureux.

Régulièrement, il est important pour les professionnels de partir sur de nouveaux projets afin de se mobiliser ou de se remobiliser. Pourquoi alors ne pas relancer l’observation dans les structures ou à domicile, et surtout réfléchir au sens à y donner ? Pourquoi observer, comment, dans quel but ? Quels outils ou démarches sont nécessaires ? L’observation questionne, intéresse, mais a toujours des difficultés pour faire sa place, devenir un outil régulier, pratiqué par tous, sans distinction de places ou de diplômes. Une réflexion à poursuivre pour améliorer la qualité d’accueil des enfants et des parents.

Enfance et différences : le témoignage d'une maman
Le tabou de la dépression chez les professionnels de la petite enfance
Le handicap invisible des enfant orphelins

Accompagner les tout-petits dans leur éducation est un métier passionnant. Il s’agit d’organiser un environnement à la fois sécurisant et stimulant, permettant aux jeunes enfants d’être toujours étayés dans leurs apprentissages, et aux professionnels de pouvoir déployer les savoir-être et savoir-faire nécessaires, qui feront de cette vérité une réalité. [Présentation de l'éditeur]

Fin 2022, deux colloques importants ont eu lieu à Paris au sujet de l’éveil culturel et artistique : “Bébés au musée”, à la Cité des bébés, et la “Rencontre nationale de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants”, au centre Pompidou. Ces deux événements ont présenté les actions menées en partenariat avec des artistes, des professionnel(le)s de la petite enfance et des acteurs culturels. Ils ont permis de mettre en lumière les bénéfices qu’apportent la culture et les arts aux très jeunes enfants. Ce sujet est au cœur de la lutte contre la pauvreté, les discriminations et le déterminisme social. [Présentation de l'éditeur]