PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3-4, automne 2023, pp. 59-70.
Mots clés : Lien social-Précarité, Accompagnement de la personne et identité, Intervention sociale, Éducateur spécialisé, Travailleur social, Interaction, Peur, Émotion, Expérience, Vie quotidienne, Posture professionnelle, Compétence professionnelle, Relation d'aide
Cet article s’appuie sur un exemple empirique analysant une situation professionnelle dans laquelle des travailleurs sociaux sont confrontés au doute de ce qui peut advenir. Tout en œuvrant à la constitution de rapports de confiance, ils soutiennent une posture calme dans une temporalité en devenir. Il s’agira de comprendre ce qui se trame dans les interactions, ce qui les constitue et comment ces professionnels aguerris développent leur capacité à travailler avec l’imprévu. Pour ce faire, nous nous appuierons sur des extraits d’autoconfrontation croisée qui révèlent des savoirs d’action en miroir, comme la magnanimité d’une présence face à l’incertitude, ou la peur qui prévaut en certaines situations en regard d’une posture tranquille, malgré l’impondérable part de risque engagé dans l’intervention.
Article de Josepha Moriau, Odile Dayez, Martin Wagener
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3-4, automne 2022, pp. 25-36.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Recherche en sciences sociales, Recherche universitaire, Coopération, Méthodologie, Partenariat, Association, Intervention sociale, Belgique
L’objectif de cette contribution est de mettre en lumière les enjeux qui se dégagent d’une recherche collaborative menée en travail social, et de comprendre la portée qu’elle peut avoir pour les professionnels, le monde scientifique, mais également à un niveau sociétal. Pour ce faire, nous reviendrons dans un premier temps sur la nature de la recherche sociologique et son ancrage quant aux acteurs impliqués. Dans un second temps, nous mettrons en avant les différents enjeux qui se dégagent d’une recherche partenariale dans le domaine du travail social et de l’économie sociale. Enfin, nous essaierons de mettre en lumière la portée que peut avoir ce genre de recherche, et son inscription dans une vision globale de l’objectif qui consiste à faire de la sociologie publique selon Burawoy.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3-4, automne 2022, pp. 85-97.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Intervention sociale, Innovation, Recherche, Coopération, Créativité, Méthodologie, Belgique
L’obligation de se réinventer, d’innover, de « faire mieux », d’être plus efficace, avec comme visée une meilleure compréhension des besoins et des personnes, devient pour les professionnels un impératif. Comment renforcer les expérimentations en cours ? Nous proposons un essai sur le développement des recherches collaboratives intégrant les méthodologies de design thinking afin de renforcer les capacités d’innovation des intervenants sociaux. Ce retour se fonde sur nos expérimentations en cours avec des intervenants des secteurs de l’insertion socioprofessionnelle et du social-santé en Région de Bruxelles-Capitale.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3-4, automne 2022, pp. 48-60.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Intervention sociale, Recherche, Recherche en sciences sociales, Coopération
Construit dans le prolongement d’une recherche menée à Lille par une équipe réunissant des acteurs de l’intervention sociale et des chercheurs en sociologie, cet article s’intéresse aux dynamiques de construction de connaissances qui se développent dans les espaces au sein desquels se rencontrent Intervention sociale et Recherche. Quel sens les acteurs impliqués donnent-ils au trait d’union qui relie recherche et action dans le champ de l’intervention sociale ? Quelles sont les logiques qui peuvent faire émerger ce souci du travail ensemble autrement – c’est-à-dire en plaçant le dialogue entre recherche et action au centre de nouvelles coopérations ? Considérant de quelle manière le décloisonnement des « mondes » conduit inévitablement à un déplacement, cet article souligne la centralité de la rencontre sociale dans cette recherche qui se fabrique ensemble. Notre proposition s’appuie sur un travail réflexif visant à analyser le processus de construction et les effets de cette pratique collaborative. Celle-ci invite à penser ces espaces intermédiaires comme des espaces éphémères, communs, sources de savoirs et d’expérimentation, mais aussi porteurs de dynamiques mobilisatrices, démocratiques et solidaires.
Article de Myriam Leleu, Fabienne Defert, Yann Le Bossé
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 1-2, printemps 2022, pp. 15-30.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Empowerment, Émotion, Participation, Gestion, Relation travailleur social-usager, Intervention sociale, Groupe, Autodétermination
Le dernier ouvrage de Yann Le Bossé s’intéresse à la Régulation Stratégique des Emotions. « Accueillir sans recueillir » après « Soutenir sans prescrire », deux expressions qui renvoient aux fondements de l’approche centrée sur le DPA-PC. Il ne s’agit pas tant en effet de prescrire une action que d’accompagner la personne - ou un groupe de personnes - dans son cheminement vers un changement qui fait sens et s’inscrit dans l’ici et maintenant. De même, en accueillant sans recueillir, l’intervenant du champ psycho-social inclut les émotions dans l’interaction avec la personne accompagnée. Celles-ci sont considérées comme un élément de contexte, s’imposant comme frein ou incitant au développement du pouvoir d’agir. Ressentir et observer les émotions dans une forme de mise à distance permet de s’en libérer et de vivre ce difficile exercice qui consiste à ne pas être contraint par leur absence ou leur présence.
Article de Jérôme Musseau, Mylène Zittoun, Yves Clot
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 1-2, printemps 2022, pp. 53-63.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Empowerment, Intervention sociale, Établissement social et médicosocial, Durée, Fin de la prise en charge, Relation professionnelle, Travail d'équipe
La pratique d’intervention en milieu de travail, dans de nombreux champs disciplinaires, se heurte souvent au problème de la pérennisation de ce qui a été construit. Cet article traite de la fin d’une intervention en clinique de l’activité dans un établissement médicosocial, qui s’est déroulée sur plusieurs années. Le dispositif, coconstruit avec les professionnels, est centré sur de nouvelles possibilités de dialogue entre les niveaux hiérarchiques, en s’appuyant sur la fonction de « référent-métier ». Il s’attache à analyser les ressorts présents dans la situation d’intervention, qui concourent à maintenir la vitalité des processus dialogiques à même de résoudre les problèmes du quotidien. Il montre que le pouvoir d’agir dans l’organisation ne saurait être définitivement institué, mais qu’il peut être durablement soutenu par des cadres d’intervention qui expérimentent, en cherchant à l’instituer, une certaine performance dialogique entre agents de première ligne, encadrement et direction.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 1-2, printemps 2022, pp. 31-41.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Travail social, Accompagnement, Pratique professionnelle, Intervention sociale, Concept, Posture professionnelle
Dans l’accompagnement, la posture est déterminante. Elle résulte de la conjugaison d’au moins trois figures essentielles. Deux sont relativement comprises : la figure clinique, qui suppose de « s’incliner » au-devant d’autrui pour recueillir de lui ce qu’il vit, et la posture maïeutique, qui justifie d’interagir avec autrui sur le mode socratique d’un questionnement dialogique. La troisième figure est bien moins conscientisée que les deux autres : il s’agit de la figure du passeur, qui est l’objet de cette contribution. On procédera tout d’abord à saisir comment la figure du passeur participe de la posture d’accompagnement, avant de rappeler quelques contributions sur le sujet et d’esquisser ce que cette figure enseigne pour penser ce qu’accompagner veut dire.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3 & 4, décembre 2021, pp. 58-67.
Mots clés : Travail social : Métiers, Cannabis, Intervention sociale, Relation travailleur social-usager, Jeune, Confiance, Pratique professionnelle, Belgique
Les institutions installées à Bayemont inaugurent en 2009 un projet commun destiné aux 12-25 ans. Une coexistence pas toujours évidente se développe entre regroupements juvéniles, et elle se caractérise notamment par l’apparition de nouveaux usages au sein du dispositif. Nous porterons le regard plus spécifiquement sur l’un d’entre eux : la consommation de cannabis. Par l’intermédiaire de cette pratique singulière, il sera question de montrer que la fabrication de l’intervention sociale débouche sur une coconstruction de l’action au quotidien, impliquant non seulement les agents de terrain mais aussi les jeunes, voire le quartier. Le travail social fabriqué quotidiennement passe par l’élaboration de compromis, le maintien du dialogue, ou engage une réflexion sur ce qui édifie l’échange entre professionnels et usagers.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3 & 4, décembre 2021, pp. 47-57.
Mots clés : Travail social : Métiers, Intervention sociale, Travailleur social, Éducateur spécialisé, Pratique professionnelle, Relation travailleur social-usager, Accompagnement social, Bruxelles
À partir de la situation de la famille Demol, tirée des résultats d’une recherche doctorale en cours, je propose dans cet article de montrer comment les intervenants sociaux d’un service d’accompagnement socioéducatif (SASE) de Bruxelles s’emploient à intervenir auprès d’un public qui ne l’a pas (vraiment) demandé. Je confronte la thèse d’une « autonomie-condition » (Ehrenberg, 2012) à la façon dont elle est pratiquée en situation. Pour cela, je montre d’abord comment les pratiques des intervenants sociaux sont affectées par la nature de la relation qui les lie à leur public ; j’expose ensuite comment ils cherchent à intervenir pour induire un changement chez les bénéficiaires, en (ré)interprétant en permanence à qui ils ont affaire ; je présente enfin, à l’aide de la métaphore d’un match de football mobilisé par Norbert Elias, comment par ce travail de repérage ils se repèrent en fait au sein d’une « configuration ».
Article de Olivier Vallerand, Amélie Charbonneau, Kévin Lavoie, et al.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 1 & 2, juin 2020, pp. 117-127.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Intervention sociale, Genre, Atelier, Recherche, École, Évaluation, Qualité, Montréal
Depuis 1994, le Groupe de recherche et d’intervention sociale de Montréal (GRISMontréal) réalise des ateliers de démystification de la diversité sexuelle et de genre dans les écoles primaires et secondaires. L’expérience acquise avec le temps et les recherches menées par l’organisme ont permis d’améliorer sa méthode d’intervention, entre autres en outillant ses bénévoles afin que leur intervention mette davantage l’accent sur la déconstruction des stéréotypes de genre. En utilisant l’exemple de l’évaluation qualitative d’un projet de semaine d’activités pour les écoles primaires, cet article présente comment l’organisme utilise la recherche communautaire afin d’adapter son travail aux besoins des populations rencontrées.