L’interrogation autour de l’éthique, puisqu’elle relève de l’existence, peut être conçue sous deux angles : celui de l’essence, comme règles instituées, et celui de l’être en devenir. Ma réflexion relève surtout de cette dernière catégorie puisqu’elle se réfère à l’existence. Je montrerai, par exemple, que la morale entend donner des règles a priori, mais après ces règles, il y a cette expérience de l’existence qui nous déborde et nous surprend. Ainsi l’interrogation éthique fonde la l’existence sur ce qui relève essentiellement de l’insaisissable et de l’irrésolu.

Qu’est-ce que l’éthique, et serait-elle « fonctionnelle » ? L’article interroge les limites des « bonnes intentions », en termes d’incidence relationnelle ; en ce sens, elles ne vaudraient que comprises et partagées. Mais l’attitude éthique ne s’exprime pas en fonction d’une réciprocité attendue, même si l’on ne peut qu’en espérer une harmonie interpersonnelle. Celle-ci étant incertaine, c’est alors qu’il faut se préparer à être moins déçu ; c’est de lucidité et de sens des responsabilités dont il s’agit. Il est dans cet article question de notre rapport au réel.

La psychologie sociale est la discipline par laquelle nous allons rendre compte, dans un premier temps d’un hiatus entre intention éthique et comportement « bienveillant » en rendant saillant l’impact des situations face à celui d’un élan d’une « nature » altruiste. Dans un second point, nous voulons démontrer qu’une intentionnalité morale ou bien-pensante se substitue potentiellement à l’éthique du lien. Pour terminer, nous développons l’idée du tiers (comme personne ou dispositif ), lequel permet de passer de l’illusion éthique à la démarche inachevée tendant vers des comportements éthiques.

L’intention ne semble jamais comprise pour elle-même, elle est presque toujours qualifiée : qu’elle soit bonne, mauvaise, pure ou inavouable. De là les considérations morales ne manquent presque jamais d’affleurer et de se transposer de l’action à l’individu qui agit. Pourtant, au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, la réflexion philosophique tend à extraire l’intention de la morale et en fait un élément central de la compréhension de l’action. C’est alors en faisant détour par celle-ci que l’on peut enrichir nos manières de comprendre l’action, pour la sortir de la simple interprétation et utiliser la description afin de l’examiner plus finement.

L’accompagnement de publics fragilisés vers l’insertion socioprofessionnelle confronte les formateurs aux « expériences négatives » des participants. La méthode d’Activation du développement vocationnel et personnel préconise de ne pas les aborder. Cet article clarifie le concept « d’expérience négative », relève la contradiction de ce renoncement avec le but même de la méthode et invite à revoir la tâche prescrite aux praticiens de l’accompagnement.

Ce texte intitulé « L’autre, cet enfer ? Réflexion chez le boulanger » ne porte pas sur une approche théorique de « la conscience de l’Autre » que de nombreux philosophes ont dans leurs œuvres respectives largement développée, mais sur une réflexion vagabonde sur « l’inconscience de l’autre » appuyée sur des éléments reposants sur un vécu direct, imaginaire ou la vision bigarrée de différents auteurs ou créateurs connus. Dans la file d’attente chez son boulanger, l’auteur se laisse aller à réfléchir… sur le double thème de « l’inconscience de l’Autre » et de « l’enfer » qui lui est attribué.