Les nombreux rapports qui analysent la pauvreté et la précarité des familles monoparentales passent sous silence une réalité qui mérite attention, celle qui concerne les mères solos d'origines étrangère. Pourtant celles-ci aux difficultés d'être femme, d'être en situation de monoparentalité, s'ajoutent encore les discriminations dont font l'objet à différents niveaux les personnes d'origine étrangère.

La monoparentalité touche un famille sur 4 en Wallonie. Cette catégorie sociale importante de la société est souvent parmi les plus fragilisées, que ce soit au niveau économique, social et psychologique. La monoparentalité touche principalement les femmes, dont la situation précaire les amène à demander de l'aide auprès des CPAS. En 2018-2019, le CPAS de Mons participe au projet Miriam, visant l'empowerment des mères monoparentales à travers un accompagnement individuel et collectif intensif.

Les services de santé mentale (SSM) accompagnent des publics précarisés, cumulant souvent des difficultés d'ordres psychologique, financière, social, relationnel etc. Pour ce faire, ils ont pour points communs de s'appuyer sur une équipe pluridisciplinaire, d'être accessibles financièrement et de na pas avoir de limite de temps pour leurs suivis. L'observatoire à rencontrer Stéphane Haxhe, psychologue au sein de l'antenne famille du SSM de Verviers, dont l'équipe se compose également de deux autres psychologues et d'une assistante sociale. Régulièrement amenée à y recevoir, seuls, ensemble ou séparément des enfants et parents en situation monoparentale, elle propose une analyse des dynamiques relationnelles au sien de ces familles et des difficultés qui peuvent y advenir.

Attendre un enfant est souvent source de stress, d'angoisse et de difficultés pour les familles, encore plus lorsqu'on est une maman seule. Bébé accueil, service d'accompagnement périnatal (SAP) situé à Bertrix, offre un soutien psychologique et social à ces familles à travers un service d'aide à domicile destiné aux futurs parents de la province du Luxembourg. L'intervention est totalement gratuite et s'effectue pendant la grossesse et jusqu'à trois ans après la naissance.

Le nombre de familles monoparentales ne cesse d'augmenter dans notre pays. Ces familles ont toutes des risques plus accrus de précarité, d'épuisement ou d'isolement. Afin d'essayer de pallier cette réalité et pour permettre aux enfants de passer des moments d'activités qualitatifs ainsi qu’aux parents de souffler, le projet "Bulles de répit" va voir le jour en plein centre de Liège. Le but ? créer un espace dédié à ces familles monoparentales avec une prise en charge personnalisée.

Être parent solo implique de devoir faire face seul.e à des problématiques diverses et parfois spécifiques. Dans ce contexte, surgissent souvent de nombreux doutes et questionnements, auxquels il est parfois compliqué de trouver des réponses. En février 2019, un nouvel onglet voit le jour sur le portail de l'action sociale du service public de Wallonie, avec pour but la centralisation d'informations concernant les familles monoparentales : questions de logement, finances, soutien juridique ou psychologique, scolarité, mobilité, accès à la culture...

Miriam 2.0 est le deuxième projet que le SPP intégration sociale a mis en place avec le Vrouwenraad (conseil des femmes néerlandophones) pour soutenir les femmes monoparentales bénéficiant du RIS (ou équivalent). Dans 6 CPAS, une case manager a été nommée et a passé une année entière avec un groupe de femmes volontaires à travailler leur "empowerment" tant individuel que collectif. L'équipe recherche du CIRTES, chargée de l'évaluation scientifique du projet, nous livre ici ses constats.

La Maison Ouverte est une halte-accueil sociale créée en 1990 pour accueillir les enfants de 0 à 3 ans en journée à Marchiennne-au-pont dans le quartier de La Docherie. L'ABSL se veut un lieu de socialisation et de développement en collectivité pour les enfants, mais dirige également son action vers les parents, en favorisant les rencontres, en offrant un soutien dans leur rôle parental et en leur permettant de se former ou de rechercher un emploi. Pour les parents solos, ce soutien est d'autant plus précieux.

Martin Wagener, sociologue, a notamment mené une thèse de doctorat sur les trajectoires de monoparentalité à Bruxelles et plus récemment une recherche sur le projet Miriam mis en place au sein de différents CPAS du pays pour soutenir les femmes monoparentales bénéficiant d'un RIS. Il se penche ici sur les diverses épreuves auxquelles les parents solos sont confrontés, et sur le rôle majeur des inégalités sociales et de genre à cet égard. Il en retire des pistes d'action et de changement dans divers domaines parmi lesquels la justice et l'accompagnement des séparations conjugales, le logement, l'emploi, la formation, l'activation ou encore l'accueil de la petite enfance.

Les familles monoparentales constituent une population très souvent touchée par la pauvreté. En Belgique, plus d'une famille monoparentale sur 3 (35%) subsiste avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté. Néanmoins, plus que la monoparentalité en elle-même, ce sont les coûts engendrés par les enfants associés à des revenus plus faibles qui expliquent ce risque accru. En s'appuyant sur des données statistiques, cet article analyse cette réalité en Wallonie.