Paru dans la revue Enfances & psy, n° 70, 2016, pp. 6-108.
Mots clés : Enfance-Famille, Jeunesse-Adolescence, Ecole-Enseignement, Ennui, Nourrisson, Enfant, Adolescent, Désir, ELEVE SURDOUE, École
Une part de vérité habiterait-elle l’ennui, qu’il faille le tromper ? Par une organisation des loisirs et de l’école ou encore une occupation de l’adulte, au-delà de toute mesure. Car l’ennui génère de l’inquiétude : quelque chose ou quelqu’un, qui répondait, ne répond plus. C’est pourquoi, peut-être, l’ennui appelle prioritairement la figure de l’adolescent, aux prises avec un travail de deuil d’abord, puis de réappropriation lente de ses pensées. Imagine-t-on une vie sans l’ennui ? Sous l’étymologie réelle de l’ennui – in odio esse, être dans la haine –, perce une référence à la nuit, à l’insomnie, au désœuvrement, c’est-à-dire au désir d’autre chose. Mais ne peut-on s’ennuyer à mourir ?
D’un ennui dont l’indifférence à tout, le désintérêt, la dépression ou la mélancolie seraient les autres noms ? C’est alors qu’il conviendrait non seulement d’entendre l’ennui dans sa valeur de signe, mais d’en préciser – de l’ennui de l’enfant précoce à celui de l’enfant suicidaire – les caractéristiques annonciatrices au regard du trouble qui le sous-tend.
Accès à la version en ligne
Article de Aurélie Lefebvre, Florence Lafine
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 70, 2016, pp. 109-119.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Justice-Délinquance, Détention, Détenu, Socialisation, Enfant, Éducateur de jeunes enfants, Nourrisson
Cet article se donne pour but d’aborder les mécanismes de pré-socialisation qui s’opèrent chez les bébés restés en prison auprès de leur mère détenue. En s’appuyant sur une approche ethnographique de 20 mois menée dans une nurserie carcérale d’une maison d’arrêt pour femmes (maf), mêlant observations concrètes, analyses de pratiques, nous voudrions insister tout particulièrement sur le rôle de l’éducatrice jeunes enfants, dont la présence découpe la journée en séquences et distribue les temps d’affects, et montrer comment elle participe à la construction d’une architecture socio-affective de laquelle émerge un processus de socialisation spécifique du couple mère-enfant.
Accès à la version en ligne
Article de Grégoire Thibouville, Jeannette Wamowe
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 70, 2016, pp. 142-153.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Enfance-Famille, Immigration-Interculturalité, Polyhandicap, TED, Violence, Conte, Groupe thérapeutique, Interculturel, Enfant, Adolescent, Nouvelle Calédonie
Cet article est le fruit d’un travail collectif, celui d’un atelier « Contes » auprès de quatre enfants en situation de polyhandicap, âgés de 6 à 10 ans, présentant des troubles du comportement et des traits autistiques.
Nous abordons ce dispositif expérimental initié par des collègues océaniens désireux de montrer l’importance d’un contage plurilinguistique en langues kanak, ainsi qu’en wallisien et en français. L’usage de la langue maternelle en alternance avec d’autres a un effet de transmission familiale et générationnelle ainsi que des effets de contenance des comportements violents.
Ce bain plurilinguistique et le « holding » interculturel des professionnels permettent à ces enfants turbulents, étranges et parfois dérangeants de vivre une expérience bénéfique dans cet espace d’enveloppement psychique et physique.
Accès à la version en ligne
Article de Ludovic Faure, Charlotte Wagenaar
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 68, 2015, pp. 131-140.
Mots clés : Enfance-Famille, Séduction, Rééducation, Enfant, Anxiété, Orthophoniste
La relation entre l’orthophoniste et l’enfant peut voir émerger différents comportements de séduction de la part de ce dernier, qui font, tout autant que les comportements d’opposition, obstacle à la prise en charge. Cet article les interroge en décrivant leurs formes, en questionnant ce qui les motive et ce qui peut amener l’enfant à s’en détacher pour investir les apprentissages à travers trois histoires cliniques.
Accès à la version en ligne
Article de Daniel Marcelli
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 68, 2015, pp. 24-35.
Mots clés : Enfance-Famille, Séduction, Éducation familiale, Enfant, Relation enfant-parents, Jouissance
Mieux comprendre les enjeux de la séduction dans l’éducation contemporaine pour en subodorer les effets délétères, tel est le propos de cet article. On y décrit ce que l’auteur nomme la séduction ontologique, laquelle ébranle l’inconscient du parent et rend compte ensuite des effets de séduction de l’adulte envers l’enfant : séduction originaire d’abord, du fait de l’asymétrie entre cet adulte qui en sait plus et cet enfant qui en sait moins, séduction précoce ensuite éveillée par les soins maternels apportés à ce bébé, enfin rapport de séduction sociale perçu aujourd’hui comme politiquement plus acceptable que le rapport de contrainte ! La question centrale est de savoir s’il est possible d’échapper aux effets de cette séduction ! Il n’y a pas d’autres solutions pour échapper au pouvoir de la séduction comme à celui de la force que de résister à la jouissance de soumettre un plus vulnérable que soi en utilisant soit cette force soit cette séduction. Ce respect de la vulnérabilité de l’autre, cette forme d’abnégation de sa puissance et de sa jouissance, c’est précisément ce que je nomme « l’autorité ».
Accès à la version en ligne