PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Durant les confinements de mars et novembre 2020 liés à la covid-19, les familles ont vécu dans un quasi huis clos, suscitant une double interrogation : comment les liens intrafamiliaux ont-ils été impactés ? Selon quelles modalités les fonctions supports de l’enveloppe psychique familiale ont-elles pu rester opérantes dans ce contexte de proximité familiale inédite ? L’article, sur la base d’entretiens de recherche individuels auprès de chaque membre d’une même famille et d’un entretien avec la famille au complet, complété par la réalisation de l’épreuve de spatiographie projective familiale, décrit comment, dans un tel contexte, se jouait la permanence de la fonction contenante de l’enveloppe psychique familiale.
Cet article rend compte du lien mère-enfant et des effets des confinements sur les fantasmes œdipiens. Nous partirons de notre pratique de psychologue dans un centre médico-psychologique et plus particulièrement de l’analyse d’un cas clinique d’un jeune garçon et de sa mère que nous avons pu suivre avant et après la période des confinements. Nous nous appuierons sur la parole de l’enfant qui évoque, au sortir du confinement, une certaine « nostalgie » de ce moment où la place du tiers (social et familial), comme possible agent séparateur, a été mise de côté. Ceci nous permettra de faire des hypothèses quant aux effets de ce huis clos familial et de mettre en avant le vécu de menace d’une réalisation du fantasme œdipien qui a pu faire violence à l’enfant.
Article de Delphine Vennat, Denis Mellier, Rose Angélique Belot
Paru dans la revue Dialogue, n° 233, septembre 2021, pp. 117-136.
Mots clés : Enfance-Famille, Maternité, Isolement, Fonction contenante, État dépressif, Couple, Parentalité, Famille élargie, Nourrisson, Dépression post-partum, Distance, Interaction, Relation enfant-mère
Dans les pays occidentaux, de nombreux nouveaux parents se sentent seuls et parfois impuissants avec leur nouveau-né. Ce sentiment peut être lié à un défaut d’étayage familial dans l’immédiat post-partum. Cet article présente, à partir d’une recherche universitaire plus large, un cas clinique approfondi dans lequel la distance familiale et géographique a été un facteur de vulnérabilité majeur. Ce cas montre les incidences multiples et intriquées d’un défaut d’étayage familial sur les processus intrapsychiques et intersubjectifs : dépression du post-partum chez la mère qui persiste dans le temps, relations conjugales et parentales qui se dégradent progressivement, et sur les interactions précoces difficiles. Révéler l’existence de ce risque améliorera la compréhension des besoins des parents et des bébés après la naissance et permettrait d’envisager une adaptation plus fine des pratiques professionnelles et des programmes de santé publique et, à plus grande échelle, des politiques familiales.
Paru dans la revue Dialogue, n° 219, mars 2018, pp. 139-150.
Mots clés : Enfance-Famille, Alcoolisme, Couple, Isolement, Mort, Séparation
Ce travail interroge la place occupée par l’alcool au sein du couple conjugal. Contrairement aux idées reçues, les auteurs soutiennent que l’alcool ne constitue pas un facilitateur de rupture du lien mais s’envisage plus comme un intercalaire venant prévenir le couple de la fusion. Pour chacun des membres du couple, l’alcool revêt une fonction dans l’économie psychique et c’est souvent à l’occasion de la séparation conjugale que se révèlent les fantasmes nouant les sujets entre eux. Le récit de la cure de Simone vient souligner que de tels couples peuvent s’instituer à partir du défaut d’élaboration de chaque sujet de la « solitude sereine ». Progressivement, le travail thérapeutique aura pour objet de permettre au sujet de découvrir sa « capacité à être seul », créatrice d’un nouveau lien à l’autre.
L’article s’appuie sur la recherche-action d’une psychologue exerçant en crèche à propos de la capacité d’être seule de la mère en présence de son enfant. La mise en lien des concepts de solitude, honte et culpabilité avec les processus de la maternalité, en situation clinique, dans ce lieu d’accueil, permet d’analyser les situations traumatisantes vécues par quelques mères fragilisées et de faciliter leur passage à leur nouvelle identité maternelle. En interrogeant autrement la honte, souvent considérée dans son versant déficitaire, on s’aperçoit qu’elle peut avoir une fonction bénéfique et salvatrice et permettre à la mère de se reconnaître comme sujet-mère. Le « moi maternel » transformé peut alors intégrer la solitude comme une instance de reconstruction et de subjectivation.