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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Drogues des villes et drogues des champs : les pratiques d’usage et de revente féminines en France

Article de Sarah Perrin, Clément Reversé

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 2, 2022/2, pp. 189-220.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Addiction, Toxicomanie, Genre, Milieu urbain, Milieu rural

Fort d’un corpus de 42 entretiens de femmes consommatrices et/ou vendeuses de drogues auprès d’une population rurale et d’une population urbaine, cet article s’intéresse à l’influence des lieux de vie sur les pratiques féminines liées aux drogues. En retraçant les trajectoires de ces deux groupes, l’intérêt est de mettre en lumière une population trop souvent étudiée sous l’angle de l’urbain, du masculin et de la précarité. En décalant la focale et par la comparaison, cet article montre des pratiques d’usage et de vente de drogues, des risques répressifs et des stratégies genrées différenciées selon le milieu de vie, en espace rural ou en espace urbain.

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L’ordre moral d’une favela de Rio de Janeiro

Article de Christophe Brochier

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 1, 2022/1, pp. 35-66.

Mots clés : Justice-Délinquance, Norme, Déviance, Norme sociale, Contrôle social, Ordre social, Bidonville, Trafic de drogue, Classe sociale, Morale, Religion, Milieu urbain, Sociologie urbaine, Brésil, RIO DE JANEIRO

Cet article a pour but de décrire certains aspects de l’"ordre moral" d’un groupe de favelas du complexe de la Maré à Rio de Janeiro. On entend par ce terme l’ensemble de valeurs et de principes éthiques qui servent de normes et de guides aux membres d’un groupe donné dans leurs comportements individuels et collectifs. Dans le contexte des favelas cariocas, il s’agit d’un ordre composite, construit à partir des habitudes de vie de membres des classes populaires d’origine rurale, des contraintes matérielles d’un environnement marqué par une grande pauvreté, du contrôle social violent exercé par les trafiquants de drogue et du rigorisme moral qui accompagne la croissance de l’évangélisme dans ces quartiers. On constate donc une opposition entre une grande liberté de comportement promue par les jeunes délinquants et les exigences morales traditionnelles des gens plus âgés et des familles pieuses. Nous postulons que ces contradictions sont cependant atténuées par une trame commune d’interconnaissance, de petits accommodements avec la légalité, de rejet de la police et d’attachement à la communauté qui créent un mode de vie original, façonné depuis des décennies par les situations de mise en marge des favelas par les autorités et les classes moyennes. En ce sens, la ville crée bien des "zones morales" qui caractérisent l’expérience urbaine.

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L’image de la ville à l’épreuve de la prostitution. Attractivité économique ou réminiscence de la moralité ?

Article de Sophie André

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 4, décembre 2021, pp. 581-611.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prostitution, Milieu urbain, Environnement, Rue, Norme, Norme sociale, Déviance, Perception, Sexe, Sexualité, Liège, Belgique

À partir d’une enquête quantitative sur la population du centre-ville de Liège (n=557), cette contribution analyse les perceptions des habitants vis-à-vis des nuisances engendrées par la présence d’une activité prostitutionnelle, et plus largement de divers commerces à caractère sexuel. Les résultats, tendant à démontrer la coexistence a priori paradoxale d’une certaine tolérance abstraite vis-à-vis du phénomène et d’un rejet net de ses manifestations concrètes, sont interrogés à l’aune des logiques économique et morale qui les parcourent, puis discutés en regard du contexte néolibéral global et à la recherche d’attractivité qui caractérisent les grandes villes européennes.

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Changer les pratiques pour sauver des vies. Ressorts et ambiguïtés des programmes d’accompagnement vers le soin mis en œuvre par des polices du Massachusetts face à la crise des opioïdes

Article de Elsa Vivant

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 4, décembre 2021, pp. 613-644.

Mots clés : Santé-Santé publique, Toxicomanie, Addiction, Overdose, Drogue, Accompagnement, Opium, Prévention, Réduction des risques, Prévention sanitaire, Police, Milieu urbain, Etats Unis d'Amérique, Boston

L’objet de cet article est d’analyser la mise en œuvre de programmes d’accompagnement des usagers de drogues vers le soin mis en œuvre par certaines polices municipales au Massachusetts. Il montre comment se sont construites ces nouvelles pratiques et comment les policiers ont été amenés à questionner l’efficacité de leurs méthodes habituelles. Face à une mort évitable, ils exercent leur compassion pour venir en aide aux usagers de drogues et leurs familles. Cette logique humanitaire se traduit par le déploiement de formes de coercition bienveillante incitant les usagers de drogues à faire le choix du rétablissement. De telles évolutions sont contingentes à la politique locale et à la disponibilité des ressources humaines, financières et sanitaires, confortant les inégalités territoriales. Les programmes coexistent avec une recherche de justice sociale et raciale. Ces deux logiques concurrentes concourent à requalifier les problèmes de drogues et d’addiction comme problèmes de santé publique et non de sécurité publique.

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Une mesure raciste ? Négocier le risque de stigmatisation dans la verbalisation du harcèlement de rue

Article de Mischa Dekker

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 1, mars 2021, pp. 25-57.

Mots clés : Harcèlement sexuel, Rue, Milieu urbain, Genre, Discrimination, Racisme, Comportement social, Sociologie

Depuis quelques années, plusieurs pays ont introduit des lois visant à punir le « harcèlement de rue ». En France, cette pénalisation est mise en œuvre dans une perspective explicitement féministe, considérant celui-ci comme le premier degré d’un « continuum de violences faites aux femmes ». Aux Pays-Bas, elle est au contraire menée, au sein de la classe politique, par la droite. Cette dernière présente la pénalisation comme une mesure de sauvegarde de l’ordre public, qui serait perturbé par des jeunes hommes racisés. Malgré ces différences, les législateurs font face à une critique similaire dans ces deux pays, exprimée par des politicien·ne·s de la gauche, des féministes, et des militant·e·s anti-racistes : le risque de pénaliser disproportionnellement les hommes racisés issus des classes populaires. Cet article analyse comment l’appréhension de stigmatiser influe sur la mise en place des lois pénales sur le harcèlement de rue, en traçant comment certains acteurs arrivent à concevoir une loi comme étant « raciste » ou « sélective », et la façon dont les législateurs de ces deux pays négocient cette critique.

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Le harcèlement de rue et la thèse du continuum des violences

Article de Carole Gayet Viaud

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 1, mars 2021, pp. 59-90.

Mots clés : Harcèlement sexuel, Genre, Féminisme, Milieu urbain, Espace, Comportement social, Incivilité, Violence, Insécurité, Droit pénal

Cet article revient sur la constitution du harcèlement de rue comme problème public en France, et sur la façon dont la notion de « continuum de violence » a été mobilisée au fil de ce processus. L’usage conjoint des notions de continuum et du harcèlement, appliquées aux formes de sexisme prenant place dans la rue, a permis la reconnaissance médiatique et politique d’un phénomène, via la publicisation d’une expérience féminine collective des rapports en public, marquée par un certain type d’offenses et d’atteintes à la liberté. Mais des difficultés se posent au moment d’envisager les réponses publiques apportées au problème ainsi configuré. La réflexion aujourd’hui ouverte sur le traitement politique et judiciaire du harcèlement de rue peut être éclairée par les enseignements issus des théories et politiques visant les incivilités : engagées en France et en Europe depuis les années 1990, elles se sont adossées à des conceptions de l’ordre public urbain, et de l’articulation entre formes mineures de déviance et criminalité, qui ont des traits communs avec les thèses aujourd’hui mobilisées pour justifier la pénalisation du harcèlement de rue. L’identification de ces analogies offre l’occasion d’une mise en perspective des bénéfices et des coûts qu’impliquent les approches aujourd’hui dominantes du harcèlement de rue, et de l’usage politique (et juridique) qui y est fait du concept de continuum.

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La lutte contre le harcèlement de rue et les (nouveaux) indésirables des espaces publics

Article de Marylène Lieber

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 1, mars 2021, pp. 91-114.

Mots clés : Harcèlement sexuel, Rue, Milieu urbain, Quartier, Genre, Classe sociale, Féminisme, Comportement social, Violence, Insécurité

Les mobilisations contre le harcèlement de rue et la réception favorable récente des pouvoirs publics de ces revendications pourtant anciennes engagent à réfléchir à la façon dont les violences envers les femmes dans les espaces publics ont été conceptualisées durant les dernières décennies. En prenant l’exemple de Paris, cet article entend souligner la façon dont la sécurité des femmes, en sortant de l’invisibilité et de la naturalisation dans laquelle cette question a longtemps été maintenue, s’intègre aujourd’hui dans un paradigme renouvelé des espaces publics qui se doivent d’être propres et dégagés de populations considérées comme indésirables. En adoptant une perspective intersectionnelle, il fait le lien entre la réception favorable de ces politiques sensibles au genre et le processus plus général de gentrification des espaces publics.

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Les piropos, flatterie ou harcèlement ? La perception des rapports de genre dans les espaces publics en Colombie

Article de Samantha Joeck

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 1, mars 2021, pp. 115-148.

Mots clés : Harcèlement sexuel, Rue, Espace, Milieu urbain, Genre, Féminisme, Comportement social, Violence, Amérique du Sud, Colombie

Les années 2010 ont vu l’entrée de la notion du harcèlement de rue dans le débat public en Amérique latine avec l’émergence de groupes militants, de législations nationales et municipales et de campagnes de sensibilisation à travers le continent. Ces efforts doivent faire face à une image plutôt positive des commentaires adressés aux femmes dans la rue et portant sur leur apparence physique, communément appelés piropos. Ce mot espagnol, qui désigne des « compliments » ou « flatteries », est révélateur d’une fréquence et d’une acceptation sociale relative dans la région. En étudiant des exemples concrets d’interactions sexuées dans les espaces publics urbains à Bogotá (Colombie), cet article analyse les hiérarchies multiples qui façonnent l’accès aux espaces publics et qui conditionnent les opérations d’interprétation, d’acceptation ou de contestation des interactions communément désignées comme harcèlement de rue. Dans le contexte du cas d’étude, les « piropos » se situent dans un continuum entre violences et interactions positivement perçues. Ce faisant, l’article cherche à contribuer aux réflexions autour des efforts interculturels pour lutter contre le harcèlement de rue.

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Situer la conscience du droit sur le harcèlement de rue

Article de Laura Beth Nielsen

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 1, mars 2021, pp. 149-196.

Mots clés : Harcèlement sexuel, Rue, Milieu urbain, Justice, Droit, Droits des femmes, Genre, Féminisme

La conscience du droit des citoyens ordinaires face aux propos publics offensants et à leur régulation juridique est une question qui a fait l’objet de vifs débats, mais qui a été peu analysée par des études empiriques. À partir d’observations effectuées dans les espaces publics de trois collectivités du nord de la Californie et d’entretiens approfondis avec 100 sujets recrutés dans ces lieux, nous analysons, en fonction de la race et du genre, les différences dans les expériences vécues en matière de propos publics offensants et dans les opinions exprimées sur la manière dont ils devraient être traités par le droit. Parmi les personnes interrogées, les femmes blanches et les personnes de couleur sont beaucoup plus nombreuses que les hommes blancs à déclarer être la cible de propos publics offensants.

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Le problème public du harcèlement de rue : dynamiques de publicisation et de pénalisation d’une cause féministe

Article de Carole Gayet Viaud, Mischa Dekker

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 1, mars 2021, pp. 7-23.

Mots clés : Harcèlement sexuel, Rue, Milieu urbain, Genre, Féminisme, Comportement social, Norme sociale, Ordre social, Immigration, Stigmatisation, Sanction pénale

Les rapports entre hommes et femmes dans les espaces publics urbains font, depuis plusieurs décennies maintenant, l’objet d’un travail militant destiné à ériger en « problème public » certains comportements récurrents à l’égard des femmes relativement banalisés auparavant. D’abord développée outre-Atlantique , la lutte contre ce qui est désormais décrit et dénoncé comme le phénomène du « harcèlement de rue » a pris son essor en Europe au tournant des années 2010, lors de la médiatisation inédite de certaines expériences féminines de la ville, relayées ensuite par la création de collectifs féministes militants, spécifiquement dédiés à ce problème.

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