Article de Marie Jauffret Roustide, Marie Debrus
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 47, n° 1, 2023/1, pp. 3-34.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Drogue, Toxicomanie, Réduction des risques, Prévention sanitaire, Usager, Recherche-action, Recherche sociale, Discrimination, Contrôle social
L’usage de drogues est habituellement envisagé sous l’angle d’un double cadrage juridique et biomédical, produisant des classifications des usagers de drogues autour des figures de délinquant et de malade. La politique de réduction des risques a fait évoluer les représentations et la place des usagers dans les politiques qui leur sont destinées en favorisant leurs capacités d’agir dans le processus de limitation de l’exposition aux risques associés aux usages et en particulier à l’injection. Notre recherche socio-anthropologique à dimension participative menée avec Médecins du Monde a étudié la mise en œuvre du programme d’éducation à l’injection (ERLI) à partir d’entretiens auprès d’usagers, de professionnels et de bénévoles et d’observations ethnographiques de sessions d’injection. Notre recherche met en évidence les dimensions à la fois intimes et politiques qui traversent le programme. Elles donnent lieu à un échange et un partage de savoirs, d’affects et d’émotions ainsi qu’à des négociations et des tensions entre usagers, professionnels et bénévoles. Cette volonté de réduction des injustices épistémiques inhérente au programme ERLI met à l’épreuve les ethos professionnels des intervenants et révèle la manière dont l’exposition au risque chez les usagers est modelée par l’environnement du risque.
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Article de Sarah Perrin, Clément Reversé
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 2, 2022/2, pp. 189-220.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Addiction, Toxicomanie, Genre, Milieu urbain, Milieu rural
Fort d’un corpus de 42 entretiens de femmes consommatrices et/ou vendeuses de drogues auprès d’une population rurale et d’une population urbaine, cet article s’intéresse à l’influence des lieux de vie sur les pratiques féminines liées aux drogues. En retraçant les trajectoires de ces deux groupes, l’intérêt est de mettre en lumière une population trop souvent étudiée sous l’angle de l’urbain, du masculin et de la précarité. En décalant la focale et par la comparaison, cet article montre des pratiques d’usage et de vente de drogues, des risques répressifs et des stratégies genrées différenciées selon le milieu de vie, en espace rural ou en espace urbain.
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Article de Maïa Neff
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 3, septembre 2018, pp. 569-595.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Femme, Sociologie, Addiction, Mère, Victime, Toxicomanie, Consommation, Représentation sociale, Féminisme, Recherche en sciences sociales
Bien que la sociologie des drogues soit un domaine de recherche dynamique et prolifique, une question reste minorée : les usages de drogues par des femmes. L’objectif de cet article est donc d’analyser la formation de ce domaine de recherches et d’en questionner les principaux axiomes académiques à partir d’un état des connaissances. Les approches et thèmes récurrents identifiés sont principalement des analyses comparatives ainsi que des constructions de figures de la littérature telles que les « mères toxicomanes » ou les « femmes victimes ». Un dernier temps de l’article reviendra sur les apports des productions académiques féministes sur le sujet. En conclusion, il est possible de dégager un thème, peu questionné, et qui pourrait faire l’objet d’un programme de recherche, à savoir, ce qui a trait plus particulièrement à des carrières institutionnelles de femmes usagères de drogues.
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