Le 14 mars dernier, la Mission régionale d’information sur l’exclusion (MRIE), association de lutte contre la pauvreté en région Auvergne-Rhône-Alpes, organisait une journée de formation consacrée à l’accompagnement et aux voies d’accès aux droits des « jeunes en cumul de précarité ». Elisa Herman, sociologue chargée de mission au sein de l’association depuis 2018, décline les objectifs de cette formation qui a fait la part belle aux retours d’expériences sur les innovations sociales de ces dernières années. Elle insiste sur la nécessité de « prendre en compte le vécu des jeunes confrontés à la précarité » dans l’élaboration des dispositifs de lutte contre l’exclusion.

A Paris, Les Midis du MIE distribuent quatre jours par semaine des repas à des mineurs non accompagnés vivant dans la rue. Portée à bout de bras par sa fondatrice et une poignée de bénévoles, l’association se démène pour combler les défaillances de l’Etat et donner à ces adolescents un avenir en France. Sans aucune reconnaissance.

Dispositif rare en France, le restaurant-école La Salle à manger, créé à Grenoble par la fondation Apprentis d’Auteuil, forme aux métiers de la restauration des personnes en état de rupture et de fragilité sociales. Diplôme en poche, 75 % à 80 % d’entre elles ont trouvé un emploi.

Créée en 2014, la communauté d’entraide Repairs développe un réseau regroupant des personnes qui ont pour point commun d’avoir vécu une situation de placement pendant leur enfance. En Loire-Atlantique, l’Adepape Repairs ! 44 organise régulièrement des dîners pour aider les jeunes majeurs sortant de l’aide sociale à l’enfance.

Créé en octobre 2018 en Auvergne, le lieu de vie La Croix des Quatre Chemins, géré par la Scop Educateurs voyageurs, propose à des adolescents placés en grande difficulté des séjours de rupture de longue durée en pleine nature. Encadrés par une équipe éducative de sept personnes aux petits soins pour eux, ils tentent, cahin-caha, de retrouver le chemin de leur vie.

Dans le département du Nord, Julien Cacciapaglia a lancé l’association Graine de rugby. Son ambition : utiliser ce sport à la fois comme vecteur d’intégration pour les mineurs non accompagnés et comme moyen de favoriser l’apprentissage de l’égalité filles-garçons.

C’est parce qu’elle a grandi loin des grandes villes que Salomé Berlioux a cocréé l’association Chemins d’avenirs, destinée aux jeunes de la France périphérique. Ceux que décrit son livre Les invisibles de la République et qui n’ont pas toujours les mêmes chances que les jeunes des métropoles.