PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Marjorie Lelubre, Jacques Moriau, Michel Parazelli
Paru dans la revue Écrire le social, n° 5, août 2023, pp. 45-57.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Recherche, Participation, Usager, Chercheur, Savoir, Méthodologie, Expérience, SDF, Participation des usagers, AIFRIS
La recherche collaborative invite à repenser les processus de production des connaissances, en offrant une place à part entière aux « non-chercheurs » et ainsi œuvrer pour plus de justice cognitive. Posture éthique et épistémologique forte qui reste complexe à mettre en œuvre en pratique, notamment pour que ce qui concerne les questions méthodologiques. À cet égard, le Carrefour de savoirs, format déployé dans le cadre du 9e congrès de l’AIFRIS, en juillet 2022 à Bruxelles, apparaît comme un espace d’expérimentation à partir duquel éprouver ces principes. Par le biais d’une analyse critique du Carrefour de savoirs mis en place par l’équipe du Crebis lors de ce congrès, il s’agit d’analyser en quoi ce dispositif est porteur d’enseignements pour la mise en œuvre de la recherche collaborative en général.
Paru dans la revue Revue française de pédagogie, n° 219, 2023/2, pp. 129-178.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Formation, Enquête, Éducation, Expérience, Recherche, Sciences de l'éducation, Dewey (John)
La Théorie de l’enquête de John Dewey fait, depuis plus d’une vingtaine d’années, l’objet d’un regain d’intérêt en sciences humaines et sociales (SHS) et notamment dans le domaine des sciences de l’éducation et de la formation (SEF). Les travaux qui la convoquent ne se contentent pas d’une simple relecture ou redécouverte de ce concept central et emblématique de la théorie de l’expérience de Dewey. Ils réinterrogent ses origines, sa nature et ses potentialités pour aborder les problématiques, les enjeux et les défis contemporains qui traversent le monde de l’éducation et de la formation. Ce phénomène de « retour à l’enquête » s’inscrit, plus fondamentalement, dans une démarche analysant les processus d’apprentissages, d’enseignement, d’éducation, de formation ou d’accompagnement sous un jour renouvelé en s’appuyant sur une théorie suffisamment robuste et universelle de l’expérience.
C’est en partant de ces constats et des enjeux scientifiques qui leur sont liés que cette note de synthèse étudie les fondements de la Théorie de l’enquête, son originalité, sa réception et les différents types d’usages contemporains qui en sont faits.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 32, automne 2021, pp. 147-161.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Association, Bénévolat, Care, Dévalorisation, Enquête, Éthique, Genre, Implication personnelle, Professionnalisation, Recherche, Reconnaissance, Responsabilité, Service civique volontaire, Travail, Tutorat
L’accompagnement des volontaires en service civique est présenté comme une plus-value du dispositif, véritable contrepartie à leur engagement quasi gratuit. Or, ce « tutorat » est confié à de jeunes femmes salariées, souvent recrutées parmi les anciennes volontaires. La mission, faiblement prescrite, repose alors sur leur implication personnelle. À partir d’une enquête ethnographique de quatre ans et de l’analyse de 20 entretiens avec des tuteurs et tutrices, l’article propose d’analyser la bénévolisation du travail des tuteurs et tutrices, à l’aune de ses effets sur leur professionnalisation. L’« éthique du proche », qui sous-tend la politique de l’accompagnement, encourage une relation individualisée et bénévole. Ce travail assigné aux femmes est prétexte à une négation de leur qualification professionnelle.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 32, automne 2021, pp. 125-136.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Administration, Aide sociale, Association, Bénévolat, Droit d'asile, Droit des étrangers, Enquête, État, Intervention sociale, Recherche, Reconnaissance, Réfugié, Sociologie, Solidarité, Travail
Des associations sont mandatées par l’État pour réaliser un accompagnement social et juridique des demandeurs d’asile en recrutant des intervenants salariés. En parallèle, de nombreuses associations de bénévoles en France assurent la réalisation de missions similaires. À partir d’une enquête sociologique, cet article interroge la place des bénévoles dans l’aide sociale et juridique apportée aux personnes en demande d’asile. Ce travail gratuit est porteur d’un message de solidarité et d’engagement citoyen auprès des personnes migrantes. Il est aussi révélateur d’un système d’accueil sous-dimensionné qui ne parvient pas à répondre à l’ensemble des besoins. Pour les associations militantes, la gratuité est alors mobilisée comme un argument permettant de dénoncer le manque de moyens que l’État attribue à cette cause.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 32, automne 2021, pp. 85-96.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Bénévolat, Care, Conditions de travail, Compétence, Coopération, Coût, Économie, Hôpital, Identité, Identité professionnelle, Implication personnelle, Lien social, Observation participante, Organisation du travail, Politique, Posture professionnelle, Recherche, Relation soignant-soigné, Soin, Travail
Cette recherche porte sur le dispositif d’encadrement et de formation destiné à des bénévoles intervenant dans un hôpital universitaire. Les données empiriques ont été collectées au moyen d’une observation participante à la formation initiale des bénévoles ainsi que via des entretiens et focus-groups menés avec une douzaine de bénévoles. Une analyse des données en termes d’activité prescrite et réelle met en évidence la complexité de leur engagement. Les résultats mettent en effet en évidence des paradoxes au niveau aussi bien de l’identité et de la fonction des bénévoles intervenant en hôpital que du cadre spatio-temporel qui leur est réservé au sein de l’institution, de la définition et de la prescription de leur mission, ainsi que de l’identité personnelle même des bénévoles.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 32, automne 2021, pp. 45-56.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Bénévolat, Care, Éthique, Étude de cas, Groupe, Groupe de travail, Psychosociologie, Psychothérapie, Recherche, Recherche-action, Reconnaissance, Rémunération, Statut, Travail, Jean Oury
Les groupes d’entraide mutuelle (gem) sont des structures associatives de personnes souffrant d’un trouble psychique dont l’objectif premier est de lutter contre leur isolement et de favoriser la création d’un lien social. La division des responsabilités et les différents types de travail dans cet espace ne sont pas toujours prescrits, mais expérimentés et retravaillés au jour le jour dans le collectif. À partir de l’approche méthodologique de la recherche-action, cette étude vise à comprendre les enjeux autour du travail non salarié, plus précisément l’usage du terme « bénévole » par les adhérents comme marqueur de prestige. Compte tenu des réflexions sur l’éthique du care et le travail inestimable (proposé par Jean Oury), être bénévole implique une articulation entre deux registres : l’action et le désir – quelque chose de l’ordre d’une certaine position de chacun.
Article de Nicolas Da Silva, Pascale Molinier, Jean Yves Briard, Lucie Lepoutreet al.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 32, automne 2021, pp. 9-179.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Bénévolat, Capitalisme, Conditions de travail, Coopération, Économie, Économie sociale et solidaire, Éthique, Étude de cas, Insertion sociale, Organisation du travail, Psychosociologie, Recherche, Reconnaissance, Rémunération, Service public, Travail
Travail militant, travail associatif, travail syndical, pair-aidance, stages non rémunérés, les formes du travail bénévole sont nombreuses et concernent des populations variées, le bénévolat venant scander des itinéraires de chômeurs, retraités, étudiants, salariés mais aussi de personnes concernées par une maladie chronique ou un stigmate, ou encore de salariés venant chercher du sens dans une autre activité que celle pour laquelle ils ou elles sont rémunérées. Le travail bénévole est ainsi sur le fil du rasoir entre la gratuité du don, l’autonomie militante, les marges de créativité autorisées, d’un côté ; l’instrumentalisation et l’exploitation des « bonnes volontés » au détriment de la qualité des emplois, de l’autre. Le bénévolat donne à voir les contradictions du travail dans un univers capitaliste : payer, c’est marchandiser (les affects, l’engagement citoyen…), et ne pas payer, c’est exploiter. Mais si la simple recherche de maximisation du profit monétaire n’explique pas la motivation bénévole, ce sont donc des idéaux, des valeurs, mais également la recherche d’un plaisir ou d’une satisfaction, voire un intérêt secondaire qui orientent l’engagement dans le travail. Dans une approche pluridisciplinaire, sont présentées des analyses qui problématisent les tensions caractéristiques du travail non rémunéré, dans ses dimensions psychiques, sociales ou économiques mais aussi anthropologiques ou historiques.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 161-173.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adaptation, Adolescent, Approche clinique, Atelier d'écriture, Distance, Écriture, Enseignement, Épidémie, Institution, Lien social, Lycée, Psychosociologie, Questionnaire, Recherche, Rupture, Scolarité, Télétravail
L’approche clinique d’orientation psychanalytique conduit l’auteure à appréhender le confinement imposé pendant la crise du coronavirus comme la mise en acte imprévisible et catastrophique d’un fantasme adolescent récurrent : la suppression de l’école. La disparition du cadre organisationnel de l’institution scolaire, désormais « non muet », selon la théorisation de José Bleger, mettrait au jour certaines modalités symbiotiques du lien pédagogique que la mise en place de la continuité pédagogique par les nouvelles technologies a parfois modifiées. Il s’agira dès lors d’élaborer les concepts de « puissance » et de « profanation » dans la lignée des travaux de Giorgio Agamben pour envisager la dimension éventuellement créatrice de cette crise.
Article de Emmanuel Gratton, Lucas Barrier, Nolhan Bansard, Claudine Veuillet Combier
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 147-159.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Adaptation, Anxiété, Approche clinique, Crise, Enquête, Entretien, Épidémie, Étude de cas, Maturité, Méthodologie, Psychologie, Recherche, Relation familiale, Souffrance psychique, Stress
Pendant le premier confinement en France, décrété en mars 2020, une étude scientifique s’échelonnant sur huit semaines, conduite par l’équipe de recherche BePsyLab et intitulée Psycado-covid19, s’est intéressée aux vécus psychologiques des adolescents âgés de 14 à 17 ans. L’étude comprend un volet quantitatif avec un questionnaire en ligne auquel 550 adolescents ont répondu et un volet qualitatif longitudinal, auprès de 40 adolescents, allant du vécu de ce confinement à son après-coup immédiat par le biais d’entretiens téléphoniques de recherche. Cet article propose une restitution de cette étude afin de comprendre comment la crise adolescente se chevauche avec la crise sanitaire ou la rencontre. L’article concilie la variabilité des vécus psychologiques et sociaux exprimés dans les données qualitatives et la multiplicité et la récurrence des situations adolescentes présentées dans les données quantitatives. Cette méthodologie s’articule sur deux axes d’analyse, considérés ici comme des continuums polarisés : l’investissement objectal (filiatif ou affiliatif) dans un contexte de promiscuité parentale et d’éloignement avec les pairs ; la maturité subjective (régressive ou progressive) à travers l’autonomisation et la responsabilisation induites par un phénomène sanitaire et citoyen généralisé, impactant toutes les couches de la population, adolescents compris.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 133-146.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Accompagnement, Accompagnant éducatif et social, Appartenance sociale, Approche clinique, Éducation spécialisée, Environnement social, Étude de cas, Groupe d'appartenance, Groupe de parole, Identité, Prévention spécialisée, Psychosociologie, Recherche, Rencontre, Sciences de l'éducation, Témoignage, Vulnérabilité
Dans le cadre de cet article, en s’appuyant sur sa longue expérience de travail « avec » des adolescents, l’auteur évoque la complexité de l’accompagnement actuel des adolescents vivant dans un environnement précarisé. Il s’appuie sur les résultats partiels d’une recherche longitudinale (2014-2020), qu’il a inscrite dans le champ de la clinique en sciences de l’éducation selon une orientation psychosociologique, qui porte sur un groupe de dix adolescents et adolescentes accompagnés par une équipe d’éducateurs et d’éducatrices de la prévention spécialisée. En se référant aux données recueillies dans deux de ses dispositifs de recherche, le pag (paroles d’adolescents en groupe) et les ateliers dits de transitionnalité, et pour illustrer ses propos, l’auteur fait le choix d’analyser quelques moments-clés, sortes d’« arrêts sur image », de sa rencontre avec l’une des adolescentes du groupe. Pour conclure, l’auteur formule des hypothèses quant à la position professionnelle à trouver pour tenir face aux adolescents aujourd’hui et pour les accompagner dans leur passage vers la vie adulte.