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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Éducateurs et éducatrices aux prises avec la distance à l’heure de la professionnalisation (années 1940-1960)

Article de Samuel Boussion

Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 33-46.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Relation éducative, Relation travailleur social-usager, Approche historique, Distance, Professionnalisation, Éducateur spécialisé, Don

Cet article propose une approche de la façon dont les éducateurs et éducatrices spécialisés envisagent la question de la distance et de son double, la proximité, des années 1940 aux années 1960. En s’appuyant principalement sur les archives de leur association professionnelle, il est ainsi possible de distinguer un premier temps, durant lequel l’installation d’éducateurs a pour objet d’établir une plus grande proximité avec les jeunes placés afin de rompre avec les héritages correctionnels, passant notamment par le « vivre avec ». Mais la professionnalisation suscite des débats sur le don de soi et entraîne une « prise de recul » au fil des années 1950, par laquelle la prise de distance physique et technique entre éducateurs et jeunes s’accompagne également d’une distance des éducateurs avec leur outil de travail, à savoir eux-mêmes.

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Significations plurielles de la norme de " bonne distance " dans le travail d’accompagnement

Article de Lise Demailly

Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 19-31.

Mots clés : Travail social : Métiers, Relation travailleur social-usager, Distance, Éthique, Accompagnement, Émotion, Autonomie, Institution, Respect

Le terme de « bonne distance » mobilise, pour parler de la relation et du travail relationnel, une métaphore spatiale, qui évoque un tir bien réglé ou un curseur qui serait à la bonne place entre éloignement et proximité. Cette « bonne distance » a des justifications professionnelles et éthiques. Bien que la formule soit commode, elle est très floue. L’article montre, à partir d’exemples empiriques, comment elle recouvre un certain nombre de conflits : autour du contenu de la professionnalité, des modalités du respect de l’usager, des méthodes de formation à la bonne distance, plus expérientielles ou plus technicistes. Par ailleurs, le contenu de la « bonne distance » est un construit social, soumis à variations historiques, et également sensible aux situations concrètes d’interaction, comme le media de l’interaction, l’âge des usagers, le cadre institutionnel du travail de care. Enfin, l’article montre que si la thématique commode de la « bonne distance » est interprétée de manière psychologisante, elle masque une autre problématique, importante et délicate, celle de la gestion de l’autonomie de l’usager, qui renvoie à des enjeux non seulement psychologiques et émotionnels, mais aussi politiques. L’éthique des professionnels se joue également par rapport aux institutions.

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Confrontées à l’inédit, des institutions en pleine aventure, des travailleurs sociaux imaginatifs…

Article de Michel Defrance

Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 65-72.

Mots clés : Travail social : Métiers, Épidémie, Communication, Pratique professionnelle, Technologie de l'information et de la communication, Distance, Relation professionnelle, Relation travailleur social-usager, Intervention à domicile, Crise, Confinement

La « crise du Covid » a été un révélateur des fonctionnements institutionnels. Les organisations ont dû s’adapter à la restriction des relations « en présentiel » en s’appuyant sur les outils de communication, téléphone et Internet. Les professionnels ont dû repenser leurs pratiques, prendre en compte les besoins accrus des publics. Les équipes de direction ont dû maintenir leur fonction dans une distanciation qui a complexifié leur management. Confrontées à l’inédit, des institutions « en pleine aventure » ont été animées par des travailleurs sociaux imaginatifs. L’article offre quelques réflexions sur cette période d’incertitude.

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"Ici, on peut s’autoriser à prendre un jeune dans les bras" : l’engagement des émotions en protection de l’enfance

Article de Sarra Chaïeb

Paru dans la revue Vie sociale, n° 34-35, 2021, pp. 207-219.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Émotion, Distance, Affectivité, Protection de l'enfance, Relation travailleur social-usager, Pratique professionnelle, Vocation, Religion, Catholicisme, Judaïsme, Relation éducative, Apprentis d'Auteuil, Oeuvre de secours aux enfants

La non-implication des affects et la recherche de la « bonne distance » sont des références incontournables dans les formations de travailleurs sociaux, jusqu’à devenir des référents professionnels. En nous interrogeant dans cet article sur des établissements sociaux imprégnés par le religieux (le catholicisme pour les Apprentis d’Auteuil et le judaïsme pour l’Œuvre de secours aux enfants-OSE), nous verrons qu’il est des lieux qui accordent une attention bienveillante aux émotions dans les relations socio-éducatives, et questionnerons l’influence du religieux dans le rapport qu’ils entretiennent aux affects. Cet article interroge les tensions entre vocation et professionnalisme, mais aussi la place des émotions dans le travail socio-éducatif. Oscillant entre les dimensions affectives et la mobilisation du religieux, les deux structures construisent un regard spécifique sur les relations éducatives et sur les aspects que doit recouvrir le professionnalisme au-delà de sa dimension « fonctionnaire ».