PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Francesca Carbone, Adeline Sarot, Marie Rose Moro
Paru dans la revue L'Autre, vol. 20, n° 2, avril-juin 2019, pp. 202-210.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Relation d'aide, Droit d'asile, Bénévolat, Accueil, Immigration, Italie
L’article traite des aspects ambigus de la relation d’aide entre demandeurs d’asile et bénévoles en Italie. À l’aide de la méthode complémentariste, de l’approche transculturelle et situationnelle, nous montrons que l’ethnocentrisme et la violence symbolique ne concernent pas seulement le dispositif d’accueil officiel, mais ils caractérisent aussi certaines organisations qui proposent un accueil alternatif des migrants, fait « par le bas ». Si motivée par des raisons inconscientes, l’aide génère déséquilibres et limite l’émancipation des sujets.
La politique « d’immigration choisie » laisse entendre un certain durcissement des lois régissant l’entrée, le travail, l’installation sur le sol français. L’une des conséquences directes de cette politique est l’augmentation des délais d’obtention du titre de séjour et du regroupement familial pour des migrants. L’éloignement des pères de leurs familles, aboutit à des retrouvailles tardives et retentit sur le lien père-fils dans l’espace migratoire. Ce texte cherche à mesurer les conséquences de cet éloignement sur le lien père-fils dans la migration au sein de la population turque en France.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 19, n° 3, octobre-décembre 2018, pp. 332-339.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Immigration, Mort, Voyage, Mécanisme de défense, Représentation sociale, Mer Méditerranée
Cet article cherche à analyser les processus psychiques collectifs à l'oeuvre dans le traitement de la crise migratoire en Europe. En effet, les discours et les actes des dirigeants européens (et, dans une certaine mesure aussi, des populations qu'ils gouvernent) sont le reflet d'importants paradoxes, depuis le sentiment de responsabilité pour autrui jusqu'au repli identitaire, signalant des mécanismes de défense comparables à la position schizo-paranoïde décrite par Mélanie Klein.
Troisième prix des jeunes auteurs - Les hommes se déplacent, d’un pays à un autre, ou d’une région à une autre, en quête, pour la majorité, de meilleures conditions de vie. Cela implique déchirement, rupture des liens d’appartenance avec le monde connu. En situation de migration, l’identité propre et l’identité sociale sont questionnées. Le travail thérapeutique en systémique consiste à comprendre l’homme et ses systèmes. Le thérapeute systémicien étant, bien souvent dans cette relation, confronté lui-même à ses propres liens d’appartenance et à ses résonances.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 4, décembre 2015, pp. 455-476.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Enfermement, Centre de rétention administrative, Étranger, Immigration, Illégalité, Sociologie, HISTOIRE, Association, Droits de l'homme, Réforme, 1975-2010
En mobilisant des sources de presse et archivistiques, cette contribution propose un retour socio-historique sur trois séquences « critiques » de réforme de la rétention des étrangers en France. Le rapprochement de ces trois périodes – les années 1975-1984, le seuil des années 2000, et enfin la période 2007-2010 – révèle en premier lieu l’institutionnalisation de la rétention, pratique policière informelle progressivement codifiée et amplifiée. Elle souligne surtout la configuration particulière dans laquelle s’inscrit l’institution à chacune de ses réformes : dès les années 1980, chaque centre accueille en effet des militants associatifs officiellement mandatés pour assister les étrangers, mais qui conservent également la faculté de dénoncer publiquement certaines situations observées sur le terrain. Chaque réforme de l’organisation des centres de rétention est alors simultanément l’occasion de réexaminer les conditions de l’expression légitime de cette critique et les formats qu’elle peut adopter. Mais l’existence de cette critique associative « instituée » tend également à modifier les conditions dans lesquelles ces réformes mêmes sont débattues, en élargissant l’arène de discussion à de nouveaux acteurs ou de nouvelles thématiques.
Article de Francesca Vianello, Giuseppe Mosconi, Simone Santorso, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 2, juin 2015, pp. 129-208.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Sociologie, Détenu, Typologie, Catégorie socioprofessionnelle, Suicide, Recherche en sciences sociales, Socialisation, Immigration, Sanction pénale, Perception, Conditions de vie, Travail, Italie
Nous estimons qu’une analyse plus détaillée des processus de socialisation en prison, des dynamiques internes à la prison et, plus généralement, du rapport entre conditions de détention et transformations sociales peuvent nous apporter beaucoup pour la compréhension des changements de ces dernières années, sur la communauté carcérale mais aussi sur l’administration de la peine et, parfois, sur le rapport entre la prison et la société extérieure. Issus d’un séminaire sur « la recherche en prison » organisé par le Groupe européen de recherches sur les normativités (GERN), à l’Université de Padoue en octobre 2013, les articles de ce dossier tentent de faire les premiers pas dans cette direction...
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 35, n° 4, pp. 397-407.
Mots clés : Immigration, Identité, Adolescent, Jeune, Enfant de migrant, Groupe d'appartenance, Valeur sociale, Culture, Identité culturelle, Différence
Dans cet article, j'aborde les problèmes posés par l'émigration chez des jeunes adolescents en quête d'identité. L'adolescent, par ses passages à l'acte, réinterroge l'histoire familiale, ses appartenances et ses loyautés. Il provoque un conflit familial tiraillé entre tradition et modernité, entre un « identique » sécurisant et un « différent » plus angoissant. La famille doit se repositionner dans sa lignée traditionnelle et dans ses transmissions ; sans le « portage » du groupe, elle se sent isolée, démunie. Le jeune vit un sentiment de solitude, interpellant le soignant dans une recherche d'identification, réunissant du « semblable » et du « différent ». La transmission culturelle interroge l'articulation entre le changement et la continuité. Le « préjugé » est nécessaire car il protège de la différence qui fait peur, tandis que le sentiment d'appartenance sécurise tout individu. La fonction du passage à l'acte du jeune repositionne le système dans son histoire. Quelle est la place de l'intervenant dans ces contextes ? comment donner une place égale à la famille, au jeune, au contexte ?
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 201-244.
Mots clés : Religion, Islam, Immigration, Enquête, Âge, Pays d'origine, Analyse comparative, Union européenne, Précarité, Quartier, Socialisation, Identité culturelle
Dans les groupes originaires du Maghreb, du Sahel, et à un moindre degré de Turquie, les pratiques religieuses et la religiosité vont à rebours de la tendance qui prévaut en Europe : elles sont plus masculines et augmentent chez les plus jeunes. En s'appuyant sur les données des enquêtes MGIS 1992, TEO 2008, et secondairement sur les résultats des enquêtes Valeurs européennes EVS et ESS, des enquêtes ISSP et WVS, il s'agit ici de mettre en perspective les pratiques et l'importance accordée à la religion en fonction du contexte et des conditions de vie des immigrés en France, avec en arrière-plan l'évolution de la religiosité dans les pays d'origine. On est amené ainsi à se demander si la religiosité des jeunes issus de l'immigration du Maghreb et du Sahel, qui varie selon les caractéristiques des individus, les legs familiaux et le cadre de vie, n'est pas marquée dans sa poussée récente par des enjeux d'affirmation identitaire.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 779-808.
Mots clés : Immigré, Génération, Analyse comparative, Inégalité, Politique, Immigration, Projet de vie, Évolution de carrière, Emploi, Évolution
Cet article présente une comparaison entre les parcours biographiques d'individus appartenant à deux générations de migrants, dont la distinction se fonde sur la temporalité de l'expérience migratoire. Il se propose d'apporter un éclairage sur les inégalités qui touchent plus particulièrement deux générations d'immigrés actifs ayant quitté leur pays pour s'installer en France : la première cohorte est constituée d'immigré-e-s arrivé-e-s au début des années 1980, la seconde se réfère à des individus ayant migré dans les années 2000. L'analyse des parcours permet, in fine, d'expliciter de quelle manière l'évolution des politiques migratoires infléchit les projets de vie, tout en jouant un rôle saillant dans l'accès aux droits sociaux et dans l'évolution de carrière d'hommes et de femmes immigrés, dans un contexte de progressive fragilisation du statut salarial.