PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
La prise en charge des enfants impactés par des évènements traumatiques dans un contexte d’aide internationale nécessite de penser de nouveaux dispositifs d’accompagnement. Le thérapeute est confronté à une clinique du traumatisme qui s’inscrit dans des temps précoces ou archaïques. Les dispositifs mis en place sont le théâtre et l’origine de remaniements qui dépendent de son engagement et de ce qu’il suscite dans la rencontre. Dans le cadre d’une recherche menée au Cambodge, un dispositif a été mis en place auprès d’enfants victimes de violences en s’étayant sur le concept d’enveloppes psychiques et sur la base de médiations thérapeutiques. Lors de ces rencontres, le corps du clinicien et de l’interprète ont été fortement mobilisés au travers des effets transféro-contre-transférentiels. Ceux-ci se retrouvent à la fois dans une forme d’écho sensoriel et sensori-moteur, une fonction miroir, avant d’ouvrir sur une secondarisation possible, ce qui permet d’accéder à un étayage nécessaire à l’élaboration des vécus traumatiques.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 25, n° 1, janvier-avril 2024, pp. 90-99.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, MECS, Placement, Violence, Groupe, Transfert, Conte
Les MECS (Maison d’enfant à caractère social) telles qu’elles s’organisent de nos jours en France sont-elles suffisamment adaptées aux besoins des enfants/adolescents qui leur sont confiés et à leur mission de protection ? Comment se fait-il que la violence s’y propage aussi facilement ? Après avoir envisagé ce contexte particulier du placement avec son cortège d’impasse, nous suivrons le fil d’une écoute clinique groupale pour l’abord de la dimension transférentielle au sens large. La réflexion prendra appui sur certaines séquences de groupe conte. Nous mettrons en évidence ce phénomène de propagation migratoire, prenant sa source dans le vaste champ du transfert. Ces considérations utiles à la prise en compte de cette facette de la clinique institutionnelle caractéristique de ces déliaisons infernales et du péril de l’altérité, permettront ensuite d’entrevoir les réaménagements à envisager.
Au travers du cas clinique d’un adolescent placé dans les services de l’Aide sociale à l’enfance souffrant d’une problématique honteuse et d’un délabrement du lien maternel, l’auteur de cet article étudie en quoi l’écoute familiale modifie l’écoute individuelle à l’aide du concept de "scénario généalogique porte-la-honte" développé par Pierre Benghozi. À la suite de cet auteur, il propose un nécessaire décalage de l’écoute intrapsychique dans les thérapies familiales vers le transpsychique car une honte intrapsychique exprimée peut aussi être le rappel d’une honte transpsychique indicible, non élaborée.
Cet article, adossé à un cas clinique, propose une réflexion sur la dimension traumatique à l’adolescence en analysant la problématique de l’intrus persécuteur et la problématique transgénérationnelle. L’adolescent manifeste une dynamique de survie psychique par des symptômes somatiques, des conduites phobosociales et une hypersensibilité narcissique. La différenciation et la séparation-individuation d’avec l’objet interne intruseur sont également apparues dans le travail psychique engagé dans les entretiens familiaux.
Avant de parler des réunions d’équipe comme moyen de traiter affects et émotions, Pierre Delion explique le double transfert construit par la relation entre un patient et un soignant. La réunion ne peut être un outil thérapeutique qu’à certaines conditions non négociables. Si c’est le cas, elle favorise l’engagement des soignants au bénéfice des patients, prolonge leur formation et évite aux soignants de supporter une surcharge d’affects envahissants qui risque de les fragiliser dans leurs limites.
Avec certains sujets, l’analyste ou le psychothérapeute ressent un vide dans le contre-transfert, consistant en une hallucination négative qui intervient en miroir du travail du négatif chez le patient. Ce contre-transfert rend compte des modalités transférentielles de ce patient, ainsi que d’un trouble limite de la subjectivation relié à une défaillance du miroir interne. Ce miroir interne est alors recherché au dehors, au sein du transfert, mais il l’est aussi à un niveau « transitionnel » dans des prothèses.
Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 61-78.
Mots clés : Enfance-Famille, Harcèlement moral, Adolescent, Stéréotype, Genre, Transidentité, Psychanalyse, Souffrance psychique, Soutien psychologique, Relation enfant-parents, Identité sexuelle, Groupe de parole, Transfert
Les souffrances des adolescent(e)s transgenres et non binaires sont en grande partie liées à des facteurs de risque environnementaux, notamment le harcèlement en milieu scolaire ou dans le quartier ainsi que la transphobie dans leur famille, voire chez certains professionnels de santé. Au sein d’une consultation hospitalière spécialisée en matière de transidentité à l’adolescence, l’un des principaux objectifs est d’apporter un soutien psychologique aux mineurs transgenres et à leurs parents et de prévenir les troubles psychiatriques. Pour ce faire ont été mis en place deux groupes de parole et un groupe intergénérationnel multifamilial à l’attention de ces familles. Orientés par la psychanalyse, ces dispositifs groupaux favorisent l’expression et l’élaboration des conflits psychiques de chaque membre du groupe. En plus de lutter contre une tendance à l’isolement, ils permettent en outre une revalorisation narcissique des participants dans un mouvement d’investissement réciproque.
Paru dans la revue Empan, n° 131, septembre 2023, pp. 51-61.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychothérapie institutionnelle, Éducation à la santé, Transfert, Méthode, Soin, Psychisme, Rencontre, Relation soignant-soigné, Psychiatrie infantile, ITEP
Le soin psychique fait référence à la psychanalyse quand l’éducation thérapeutique renvoie plutôt au cognitivo-comportementalisme, en vogue actuellement dans les pratiques de soin en pédopsychiatrie. Le soin psychique s’ancre dans le transfert quand l’éducation thérapeutique retrouve le modèle médical. Sortir de leur opposition naturelle permet de repérer la tension inhérente à la relation thérapeutique entre méthode et transfert. Un cas clinique vient l’illustrer.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 1, janvier-juin 2023, pp. 3-17.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychothérapie, Enfant, Régression, Transfert, CMPP, Épidémie, Objet transitionnel, Cadre, Temps
Ce travail est une réflexion sur le cas d’une enfant suivie en psychothérapie depuis l’âge de 7 ans. La pandémie de Covid-19 a mobilisé chez elle des mouvements régressifs que nous essayons de mieux appréhender. Nous présentons l’évolution de sa cure, notamment au travers d’un transfert sur la cadre qui interroge les premiers temps de la constitution de son organisation psychique. Ce type particulier de transfert, axé sur les repères spatio-temporels de la cure, permet de saisir dans le vif de la clinique les achoppements du transitionnel, quand les échecs de son installation se répètent dans les investissements conscients et inconscients d’une patiente ayant précocement rencontré l’imprévisibilité et la perte. Cette psychothérapie permet d’observer qu’une relance de la transitionnalité est possible en offrant l’occasion de faire des expériences inédites. La trame des séances appelle par ailleurs à constater que la temporalisation des relations avec l’autre n’est pas un donné universel, il s’agit donc de réouvrir la question de la genèse de la temporalité dans la psyché, en mettant au travail les notions de temps, de perception et de mémoire inconsciente. Pour terminer, l’idée d’une co-création du temps psychique est avancée.
Article de Pascal Nguyên, Fabrice Auddino, Jade Lang, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 240, juin 2023, pp. 139-157.
Mots clés : Enfance-Famille, Transfert, Contre-transfert, Psychanalyse, Thérapie familiale, Groupe, Outil, Épistémologie, Libre association
L’intervention que reprend cet article porte sur un cadre-dispositif singulier de thérapie familiale basé sur l’épistémologie psychanalytique groupale. Ce cadre est singulier dans la mesure où il a été tenté d’articuler un travail entre groupe de thérapeutes et néo-groupe. La réflexion développée ici s’origine dans la clinique des auteurs : lorsqu’ils parlent en groupe d’une famille, la règle d’association libre les amène fréquemment à évoquer une autre famille rencontrée précédemment en séance. Quelle est la nature et la fonction de cette résonance ? L’article pose l’hypothèse d’un nouveau contre-transfert : le contre-transfert transfamilial. Une vignette clinique permet d’illustrer le cheminement qui a conduit les auteurs à y aboutir.