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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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L’homophilie sociale au collège : amitiés et inimitiés entre élèves socialement distants dans quatre établissements mixtes

Article de Thimothée Chabot

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 63, tome 1, janvier-mars 2022, pp. 65-111.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mixité sociale, Amitié, Sociabilité, Conflit, Adolescent, Collège, Classe sociale, Réseau, Sociologie

La plupart des travaux portant sur la mixité sociale au collège se sont focalisés sur la composition socioprofessionnelle des établissements. En revanche, l’état des relations entre élèves au sein des établissements mixtes est mal connu. Se pose en particulier la question de l’homophilie sociale, c’est-à-dire de la propension des élèves à avoir des amis dont l’origine sociale est proche de la leur. Le présent article analyse les réseaux de relations de 861 élèves suivis entre leurs classes de 6e et de 3e, au sein de quatre collèges caractérisés par un fort degré de mixité sociale. Il mesure l’impact de l’origine socioprofessionnelle sur les amitiés et inimitiés des élèves, et le compare à celui d’autres facteurs d’homophilie (genre, notes et origine migratoire). Trois grands résultats sont identifiés. D’abord, il existe bien de l’homophilie sociale, plus prononcée parmi les amitiés fortes ainsi que celles qui se déploient à l’extérieur de l’établissement. Ensuite, l’origine sociale ne semble pas avoir d’effet significatif sur les inimitiés entre élèves. Enfin, la force de l’homophilie varie fortement d’un établissement à l’autre, suggérant un rôle important du contexte scolaire local.

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L’expérience de violence dans le secteur de la santé : le vécu de professionnels dans le Nord de la France

Article de Cécile Carra, Déborah Ridel

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 3, septembre 2017, pp. 447-505.

Mots clés : Travail-Emploi, Violence, Profession médicale, Victime, Enquête, Sociologie, Agressivité, Conflit, Soutien psychologique, Besoin, Demande, Établissement de santé, Profession paramédicale, Accompagnement, Risque professionnel, Nord

La réalisation d’une enquête de victimation, demandant à des professionnels de santé les violences qu’ils avaient subies, a permis de repérer les situations dans lesquelles elles s’inscrivent, à en définir les formes et la fréquence, ainsi que les enjeux. L’expérience de violence est étudiée à partir du vécu du professionnel qui est réinscrit dans les rapports sociaux de travail. L’analyse des données recueillies auprès de 444 soignants fait apparaître que les déclarations de victimation constituent non seulement la manifestation d’un vécu éprouvant mais qu’elles sont aussi expression d’une identité professionnelle et moyen pour peser sur les rapports sociaux au sein de l’organisation.

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Repenser les inégalités entre générations

Article de Camille PEUGNY, Cécile VAN DE VELDE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 641-664.

Mots clés : Sociologie, Inégalité, Génération, Jeune, Conflit, Marché du travail, Emploi

Par une mise en perspective de ses apports et de ses limites actuelles, cette introduction tente d'ouvrir la voie à un renouvellement de la sociologie des inégalités entre générations. Une première partie revient sur l'émergence et l'évolution du concept même de « génération » en sociologie tout au long du XXe siècle : avant d'être approchée par le prisme des « inégalités », la génération a prioritairement été définie comme élément moteur du changement social et culturel, investie sous l'angle de la « conscience » dans les travaux de Mannheim, puis sous celui des « valeurs » dans les travaux des années 1950 et 1960. La seconde partie met en perspective la montée du thème des inégalités entre générations, portée par le grand retournement des années 1970 qui affecte durablement les conditions dans lesquelles les jeunes entrent sur le marché du travail. Au-delà de ces difficultés croissantes dans le champ économique, les jeunes générations semblent tenues à l'écart des positions dominantes et des leviers du changement social, ce qui nourrit les discours autour de l'existence d'une « génération sacrifiée ». Tout en soulignant l'importance des acquis de ces travaux, une troisième partie en révèle quelques limites et appelle à l'ouverture de nouveaux fronts de recherches : penser l'articulation entre plusieurs générations pour sortir de l'opposition entre deux générations, celle des premiers-nés du baby-boom, et celle née dans les années 1960 ; penser ensemble inégalités inter- et intragénérationnelles ; articuler inégalités sociales et solidarités familiales entre générations ; poser la question d'une éventuelle conscience de génération et de ses manifestations politiques. Cette introduction se termine par une présentation des articles du numéro spécial qui, sur chacun de ces fronts de recherche, soumettent de nouveaux éléments au débat scientifique.

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Usages - pactes et « passes du droit » : l'accès au logement social à Buenos Aires

Article de Emilia SCHIJMAN

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 1, pp. 51-65.

Mots clés : Logement, Logement social, Corruption, Enquête, Sociologie, Légitimation, Administration, Règle, Déviance, Demande, Négociation, Propriétaire, Location, Endettement, Conflit, NORMALISATION, ARGENTINE, BUENOS AIRES

A partir d'une enquête empirique dans une cité de logements sociaux à Buenos Aires, l'article explore le travail de légitimité interne des habitants sans titre de logement pour accéder à un statut juridique plus solide. Se concentrer sur les relations entretenues entre les habitants et l'Institut du logement, c'est découvrir la fabrique d'un ordre consenti, négocié, qui tend vers une régularisation locative. Dès lors, la mise en ouvre de règles n'est pas simplement le produit d'une action venant du sommet de l'administration, ni des stratégies unilatérales des agents subalternes. Elle est tout autant le fait des habitants qui mobilisent les règles légales et les « passe-droits » qu'elles recèlent (Lascoumes, Le Bourhis, 1996). Plus qu'un espace de déviance et d'« informalité », la cité se présente à l'observateur comme le terrain d'un montage de légalité centré sur des pratiques d'occupation qui tendent à être normalisées.

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La mobilisation collective à l'hôpital : contestataire ou consensuelle ?

Article de Ivan SAINSAULIEU

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 3, juillet-septembre 2012, pp. 461-492.

Mots clés : Action collective, Sociologie, Organisation, Travail, Hôpital, Relation professionnelle, Salarié, Contestation, Grève, Identité professionnelle, Infirmier, Profession médicale, Conflit, Syndicat, Coopération internationale, Socialisation, Coordination, Service public, Soin, Équipe soignante, Consensus, CARE

Cet article a pour objet les relations de travail à l'hôpital et pour thèse que la mobilisation collective n'est pas que contestataire mais peut être aussi consensuelle. Pour étayer ce propos, les formes de mobilisation contestataire sont d'abord recensées dans l'univers soignant et différents facteurs sont examinés pour expliquer leur rareté empirique. La soumission (de classe, de genre, etc.) ne peut à elle seule rendre compte de la modération des conflits à l'hôpital. La dimension symbolique du service public et la dimension pratique du care, pertinentes dans ce cadre, jouent un rôle ambivalent. L'examen des contextes organisationnels permet alors de développer une argumentation pour expliquer le « silence » des infirmières, en identifiant des modalités et des conditions d'une dynamique de mobilisation que nous appelons consensuelle : la coopération intense dans certains services, les campagnes participatives pour la qualité des soins, la coordination interprofessionnelle autour de projets ad hoc et l'effet d'entraînement de représentations pratiques nées de mobilisations (consensuelles) antérieures. Autant d'éléments au coeur du travail soignant qui participent à créer une adhésion à une activité professionnelle pénible et utile, même si ces responsabilités locales ne font que reposer au plan général la question du périmètre d'action des soignantes à l'hôpital.

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Sociologie de l'Etat en recomposition

Article de Desmond KING, Patrick LE GALES, Robert C. LIEBERMAN, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 52, n° 3, septembre 2011, pp. 453-602.

Mots clés : État, Sociologie, Recherche en sciences sociales, Théorie, Concept, Régulation sociale, Rôle social, Conflit, EUROPE, Mondialisation, Modèle, Politique sociale, Pouvoir exécutif, Pouvoir législatif, Pouvoir, Administration, Autorité, Nationalisation, Légitimation, Constitution, STRUCTURATION, ETATS UNIS D'AMERIQUE, FRANCE, ROYAUME UNI DE GRANDE BRETAGNE ET D'IRLANDE DU NORD, EUROPE

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Les conflits de pouvoir comme obstacles à l'appropriation d'un outil technologique en formation professionnelle

Article de Stéphane LE LAY

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 51, n° 1, pp. 85-120.

Mots clés : Conflit, Sociologie, Organisation, Sociologie du travail, Intervention psychosociologique, Recherche, Interaction, Formation professionnelle, Enseignement à distance, Résistance, Salarié, Pouvoir, Relation professionnelle, Vie institutionnelle, HISTOIRE, Institution

A partir d'une recherche menée dans un organisme peu connu de la Sécurité sociale, l'Union des caisses nationales de Sécurité sociale, et consacrée à l'usage d'un outil informatique permettant à des stagiaires en formation professionnelle de travailler à distance, cet article montre que l'analyse des processus d'appropriation des technologies de communication par les agents doit tenir compte de l'histoire longue de l'institution. En effet, un ensemble de tensions liées aux origines politiques et juridiques de l'UCANSS et aux processus d'homogénéisation de l'architecture du régime général portés par l'Etat freine l'usage de cet outil mis en place dans une visée de décloisonnement. Loin de se tourner vers cette technologie transversale, les stagiaires privilégient avant tout des canaux hérités d'une période caractérisée par l'autonomie des organismes locaux.

Les affrontements entre bandes : virilite honneur et réputation

Article de Marwan MOHAMMED

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 173-204.

Mots clés : Bande, Sociologie, HONNEUR, Image de soi, VIRILITE, Violence, Conflit, Valeur, Norme sociale, Jeune, Jeune en difficulté, Territoire, Quartier, RECONNAISSANCE

Depuis l'Ancien Régime, l'Etat s'est efforcé de désamorcer les guerres vicinales par le biais des régulations pénales. La justice s'est progressivement substituée aux violences communautaires et à l'arbitraire des systèmes vindicatifs. Le succès de l'Etat pénal est considérable sans être total, les affrontements entre bandes rendent visible la persistance d'une conflictualité vicinale et vindicative modeste, urbaine, restée hors du champ pénal. Une conflictualité inscrite dans la vie locale, enracinée dans l'informalité de l'interconnaissance, s'appuyant sur des valeurs telles que l'honneur, la virilité et nourrie par une intense quête de reconnaissance. Au delà des ressorts normatifs, cet article propose d'en étudier les modalités pratiques, à partir d'une recherche ethnographique menée au plus près des bandes dans deux cités de la région parisienne.

L'expérience du ghetto : stomy roger abou et leur clan : rebelles et debrouillards

Article de Manuel BOUCHER

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 221-248.

Mots clés : Jeune en difficulté, Enfant de migrant, Politique de la ville, Stigmatisation, Violence, Idéologie, Sécurité, Insécurité, Quartier, Banlieue, Ghetto, Police, Contrôle social, Régulation sociale, Précarité, Territoire, Enquête, Sociologie, Discrimination, Racisme, Conflit, Bande, Statut social, Image de soi

Dans un contexte pusillanime à l'égard de la jeunesse populaire renforcé depuis les émeutes urbaines de l'automne 2005, nous avons souhaité dépasser les polémiques idéologiques (sécuritaires/anti-sécuritaires) sur les phénomènes d'insécurité et leur traitement en mettant en oeuvre un programme de recherche permettant de définir et comprendre l'expérience sociale des habitants des cités d'habitat social qui font peur, notamment des jeunes qui assument une « figure d'agresseur » et entretiennent des interactions frictionnelles avec les acteurs institués et émergents d'encadrement des classes populaires. Ce texte expose ainsi des données extraites d'une recherche portant sur les rapports paroxystiques entre des acteurs publics et para-publics de la régulation sociale et des jeunes incarnant des « figures de désordre » dans les quartiers populaires. Plus précisément, cet article décrit d'une part, les nouvelles épreuves de domination sur des jeunes d'une cité (la Cité des enfants perdus) en voie de ghettoïsation (importante précarisation des habitants, territoire fortement ethnicisé faisant l'objet d'une politique socio-urbaine minée par des conflits politico-institutionnels, forte visibilité d'une jeunesse désouvrée et stigmatisée, etc.) et d'autre part, les réactions et stratégies développées par ces jeunes pour sortir d'un processus de « réification réciproque ».

Une société plus violente ? une analyse socio-historique des violences interpersonnelles en France des années 1970 à nos jours

Article de Laurent MUCCHIELLI

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 32, n° 2, pp. 115-147.

Mots clés : Violence, Sociologie, HISTOIRE, Évolution, Relation interpersonnelle, Statistiques, Modèle, Conflit, Victime, Ghetto, Jeune en difficulté, Justice, Mineur

Ce texte constitue un essai d'interprétation socio-historique pour penser l'évolution des comportements violents dans les relations interpersonnelles depuis les années 1970, à partir du cas français. Il s'appuie sur une synthèse originale de différents types de données disponibles: statistiques policières et judiciaires, enquêtes de victimation et de délinquance autorévélée, données démographiques et socio-économiques. Le modèle proposé articule ensuite cinq processus traversant la société française: un processus sociétal de pacification des mours, un processus politico-juridique de criminalisation, un processus de judiciarisation des conflits de la vie sociale ordinaire, un processus socio-économique de compétition pour les biens de consommation, un processus de ségrégation économicosociospatiale. Chemin faisant, cet essai tente également d'articuler de nombreux apports théoriques qui ont fait l'histoire de la sociologie et de la criminologie.