PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Si en psychiatrie, les soignants affirment souvent que la relation est leur cœur de métier, elle ne va pourtant pas de soi et relève d'une certaine audace. Qu'est ce qui "fait" rencontre ? Peut-on soigner sans engager une part de soi-même ? Comment rester en relation avec ceux qui attaquent le lien à l'autre ? Comment moduler sa présence en fonction de l'évolution des troubles ? L'organisation des soins peut-elle favoriser une juste présence soignante et de quelle manière ?
Article de Walter Hesbeen, Jacky Merkling, Rocco di Vincent, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 230, septembre 2018, pp. 23-81.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Relation soignant-soigné, Altérité, Soin, Approche clinique, Relation interpersonnelle, Psychiatrie, Analyse de la pratique, Transfert, Violence, Prévention, Temps intermédiaire, Vie quotidienne, Psychiatrie infantile, Savoir, Compétence
La relation de soins se présente comme une attention particulière à autrui, par laquelle s'expriment l'intérêt que l'on porte à une personne et la reconnaissance de sa singularité. Cette relation soignante ne repose pas sur une technique de communication particulière. Il s'agit plutôt d'une disposition d'esprit spécifique qui s'ajuste à la réalité psychique du sujet. Le soignant s'appuie sur des savoirs expérientiels, mais aussi sur sa propre créativité. Dans un contexte où les professionnels dénoncent une perte de sens de leur pratique, comment réinvestir l'aspect relationnel des soins ?
N'est-il pas paradoxal, voire provocateur d'accoler tendresse et psychiatrie ? Pourtant, comment envisager de soigner sans s'engager émotionnellement ? Alors que le soin se construit essentiellement via la relation soignant-soigné, la tendresse s'inscrit comme tonalité au lien thérapeutique. Pour le soignant, oser puis parvenir à se montrer "tendre" requiert un travail sur soi et constitue en quelque sorte une éthique de la sollicitude.
Paru dans la revue Empan, n° 106, juin 2017, pp. 25-30.
Mots clés : Travail social : Métiers, Accueil, Émancipation, Subjectivité, Altérité, Relation éducative, Éthique, Éducation spécialisée, Accompagnement, Témoignage
L’éducation spécialisée est une éducation adaptée aux personnes fragilisées par la vie, par un événement ou par un groupe social. L’équipe éducative met en place un accompagnement pour ces personnes. Cet accompagnement ne va pas de soi et nécessite un accueil de la subjectivité de l’autre, afin de lui permettre d’investir sa place et de produire un récit, de s’inscrire dans une existence avec les autres. Dans cet accompagnement, l’éducateur doit aussi penser la fin de la relation. Il doit penser et préparer le départ de la personne vers un autre groupe social, peut-être sans accompagnement lorsque cela est possible. Cette pensée va à contre-courant d’un modèle managérial dominant qui rentabilise le temps et notamment le temps des relations. La compétition généralisée donne la ligne directrice à toute organisation : faire plus vite et mieux avec moins. Mais, chaque jour, l’être humain nous montre qu’il n’est pas prévisible, calculable ou réductible. Nous ne sommes peut-être pas tous suffisamment rentables dans ce modèle, mais l’éducateur soutient le fait que nous devons trouver un moyen d’exister parmi les autres.
Paru dans la revue Empan, n° 106, juin 2017, pp. 85-90.
Mots clés : Travail social : Métiers, Éducateur spécialisé, Parole, Altérité, Conflit, Savoir, Émotion, Rencontre
Le choix du métier d’éducateur spécialisé et la manière de l’exercer ont toujours à voir avec les rencontres fortuites qui jalonnent le processus de professionnalisation. En témoigner permet de tracer ce chemin aléatoire fait de rejet, d’identification, de transmission et de métabolisation de savoirs. Certaines rencontres résonnent en nous de telle sorte qu’elles interrogent nos repères et nous invitent à les articuler à nouveau. L’altérité nous met paradoxalement en lien avec nous-même, de façon intime.
Paru dans la revue Forum, n° 148, mai 2016, pp. 25-35.
Mots clés : Altérité, Recherche, Savoir, Pluridisciplinarité
A partir d'une expérience personnelle de conduite de dispositifs de recherche conjointe (avec des chercheurs d'autres disciplines et des intervenants sociaux) il s'agit de montrer que la question n'est pas tant celle de la pluri ou interdisciplinarité que celle de l'élaboration d'analyses multiréférentielles (incluant le point de vue des intervenants) afin de rendre compte de la complexité de la réalité sociale qui est celle de ces derniers. Ce qui passe par la mise en place d'un dispositif de recherche favorisant l'interlocution entre chercheurs de disciplines différentes et de "chercheurs-intervenants".
Paru dans la revue Empan, n° 100, décembre 2015, pp. 135-142.
Mots clés : Transmission, Migration, Altérité, Famille, Scolarisation, Relation enfant-parents
Cet article s'intéresse aux effets inattendus de l'école sur les liens que l'enfant entretient avec ses parents lorsque ceux-ci sont d'origine étrangère. Les auteurs interrogent les incidences de la scolarisation des enfants sur les rapports familiaux. Des exemples montrent que l'école peut être le lieu où les conflits psychiques vécus par les héritiers de la migration émergent. Un dispositif groupal visant à travailler ces conflits est également présenté. Il permet de comprendre pourquoi l'institution scolaire joue quelquefois le rôle de catalyseur des difficultés que peuvent rencontrer les familles en situation de migration.
L’acte de transmettre ne se résume pas au seul processus de transmission. Il y a un au-delà à l’explicite des savoirs transmis, qui vient faire sens pour la personne qui les reçoit dès lors qu’elle est en capacité de se les approprier afin d’orienter sa trajectoire de vie. Transmettre ce n’est pas seulement instruire (donner des connaissances, former l’esprit et informer)… Transmettre c’est aussi éduquer (aider à développer des aptitudes, à s’inscrire dans une culture, à acquérir des usages). Dès lors, et parce que l’acte de transmettre participe de façon essentielle à la dynamique de construction du sujet, les sociétés contemporaines sont violemment confrontées aux « trous » générés par un travail de sape long et continu de la posture de l’adulte éducateur et de sa responsabilité. Les éruptions de violence, souvent commises par des individus fragilisés et abandonnés aux seuls discours des extrémismes, sont sans doute le symptôme d’un manque de figure d’autorité susceptible de produire l’étayage nécessaire au grandir ou se grandir. Reste alors à formuler les éléments de réponse pratiques à cette question : qu’est-ce que, au travers de l’acte de transmettre, l’adulte référent donne à saisir de lui-même qui permet à l’autre de se construire ? Et ce indépendamment du fait d’être d’accord ou non avec le contenu de la transmission…