PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
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Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 98, juin 2015, pp. 16-25.
Mots clés : SDF, Représentation sociale, Affirmation de soi, Rêve, Mémoire
La représentation dominante des personnes sans abri portée par le discours ordinaire, politique et souvent savant est celle d’une individualité négative, complètement désaffiliée. Cette représentation repose sur l’idée qu’à une situation de précarité socio-économique correspond fatalement un processus de précarisation de l’être. Les sans-abri sont ainsi conçus comme des identités dépourvues d’une conscience de soi et de leur propre individualité positive. Une ethnographie réflexive réalisée dans la région parisienne montre, certes, que la situation des personnes sans abri constitue une expérience qui les confronte à des situations d’injustice et de désolation infamantes. Mais, à rebours de la figure dominante de l’individu désubjectivé, en fuite pour échapper à ses malheurs, elle fait apparaître des personnes en lutte pour l’affirmation de soi, à travers la lecture réflexive de leur mémoire individuelle et sociale et une narration quotidienne de soi qui prend parfois la forme de rêves et de révélations de soi, lecture qui les conduit à une volonté farouche pour comprendre leur propre condition.
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 98, juin 2015, pp. 26-28.
Mots clés : Lieu de vie, Accueil, Précarité, Rue, Habitat
La maison Goudouli accueille dans l’inconditionnalité de durée les personnes qui ne peuvent accéder aux dispositifs classiques pour quelque raison que ce soit : du fait de leurs addictions, de leurs troubles psychiques, de leur perte d’autonomie, tous très fragiles, déjà détruits par des années de vie à la rue, les plus fragiles des précaires de la rue toulousaine. Cette maison est une véritable maison, un endroit pour habiter et pour vivre comme on est, un endroit pour se sentir bien chez soi, bien loin des lieux d’hébergement, de réinsertion, de réhabilitation. Il s’agit pour cette structure de recréer jusqu’à l’idée perdue d’habiter un lieu, et au-delà, d’habiter un espace, un corps, un collectif, une intimité.
Article de Thierry Marmet, Serge Lacan, Nicolas Velut
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 98, juin 2015, pp. 29-35.
Mots clés : Association, Mort, Rue, Exclusion sociale, Institution, Rencontre
Goutte de Vies est une association qui tente d’appréhender les questions relatives aux « morts à la rue » et à leurs conséquences. Au sein du collectif, nous sommes un groupe particulièrement actif auprès des équipes des structures d’accueil et d’hébergement qui nous sollicitent et où nous intervenons ponctuellement, ce qui peut avoir des effets de libération d’une parole souvent retenue voire interdite, car elle touche à quelque chose d’impensé et d’impossible, de l’ordre de la disparition et de l’effacement subjectif, dans l’exclusion et dans la mort ... C’est de ces rencontres que nous voulons témoigner.
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 98, juin 2015, pp. 36.
Mots clés : Témoignage, Usager, Psychiatrie, Association, Soutien psychologique
À travers le témoignage d’une association d’entraide entre usagers en psychiatrie, des exemples de soutien et d’étayage, au fil du quotidien, à distance du médical et du social.
Par une mise en récit, il s’agit de partager des histoires de rencontres. Les évocations supportent une interrogation des modalités de présence auprès de personnes rejointes sur le trottoir d’une rue, sous une tente, dans un squat. Sans filtre ni assise institutionnelle, peut-on répondre aux appels du sujet ? En quoi consistent-ils ? Aux frontières de la clinique, c’est une proposition de travailler conjointement à un apprivoisement du paysage institutionnel, pour un décor aux dimensions humaines, vers les conditions de l’hospitalité, vers le soin.
Travailler dans le champ de la précarité sociale confronte à l’omniprésence des signes du malaise social et de la souffrance psychique, évoquant une corrélation évidente entre l’état du lien social et la production de symptômes et de signes témoignant d’une souffrance psychique : c’est ce qu’a minima on peut nommer « souffrance psychosociale ». Comment définir le public précaire où se côtoient des individus aux histoires et aux parcours divers, dont le destin semble marqué par la rupture et le désarrimage au cadre symbolique, jusqu’à des états de souffrance extrême produisant des tableaux cliniques inquiétants au pronostic effroyable, faisant alors parler « d’exclusion » ? Comment articuler les pratiques de disciplines à la fois différentes et complémentaires, qui sont celles des travailleurs sociaux d’un côté et des « psys » de l’autre, pour forger une véritable « clinique psychosociale », dans une perspective institutionnelle, capable de replacer l’exclu dans un cadre langagier, dans la perspective éventuelle d’une réapparition du sujet ?
Comment concevoir le « social » dans ses rapports avec la psychiatrie et la santé mentale ? Illustration de l’enrichissement réciproque de la psychiatrie et du champ social dans des visées de santé mentale, cette clinique des frontières est marquée par l’apparition d’une nouvelle séméiologie, pour d’authentiques pathologies, du fait des effets destructeurs de la grande précarité sociale. Pour l’intervenant social, la pratique implique une attention, sinon un soutien en regard des effets déstabilisants de la rencontre, lorsqu’il faut établir un lien avec un sujet en détresse, caché sous un masque « antisocial » de non-demande, de négation ou de violence.
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 98, juin 2015, pp. 60-63.
Mots clés : Équipe, Rue, Précarité, Relation d'aide, Maintien du lien, Prison, SDF, Réinsertion sociale
L’équipe mobile sociale et de santé est une équipe de travail de rue dont les principales missions sont d’aller à la rencontre et d’établir du lien avec les personnes vivant à la rue. sdf, srs, gens de la rue, sans-abri, autant d’appellations qui ne s’attachent qu’à la question du non-logement. Il y a une grande différence entre le fait de se retrouver temporairement à la rue et y choir durablement. Les années passées dehors abiment considérablement les personnes, elles altèrent aussi de ce fait la capacité des institutions à leur venir en aide.
Violent, imprévisible, alcoolique, polytoxicomane, frontal, James en est un bon exemple. Plus de dix années dehors l’ont presque fait disparaître au profit de ses symptômes. C’est paradoxalement en allant à sa rencontre en prison qu’un lien de qualité a pu germer, permettant à sa sortie une prise en compte globale de sa situation et une réinscription dans le réseau des institutions aptes à lui venir en aide.
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 98, juin 2015, pp. 64-69.
Mots clés : Exil, Traumatisme, Symptôme, Réfugié, Psychanalyse, Rêve
Ce texte prend appui sur une expérience clinique auprès de réfugiés – avec ou sans papiers – accueillis au service de la pass-psy du chu de Toulouse. Il en ressort que l’exil constitue pour nombre d’entre eux le prolongement d’une lutte pour la vie, d’un combat qui se poursuit ici sous une autre forme et sur une autre scène ; celle d’un théâtre privé traversé par le conflit psychique. Les séquelles du trauma mais aussi la surdité institutionnelle, entre procédure kafkaïenne et rejet administratif, mettent le sujet à l’épreuve d’une survie pour ne pas disparaître. Une néantisation contre laquelle il lutte par le symptôme qui se fait – de façon concomitante avec son expression pathologique – le refuge d’une singularité qui résiste à être avalée par le discours et la jouissance de l’Autre (d’ici et d’ailleurs). De l’insomnie qui résiste au traitement, jusqu’au rêve qui s’ouvre sur une Autre scène habitable pour le sujet, cet article est avant tout le témoignage des refus, mais également des lueurs et des malgré tout au lieu du désir indestructible.
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 98, juin 2015, pp. 70-75.
Mots clés : Écoute, Soin, Accueil de jour, Parole, Accueil
Qu’entend-on par « prendre soin » ? Comment élargir cette notion, lui faire prendre sens dans une pratique au sein d’un accueil de jour a priori non dévolu au soin ?
Nous verrons comment cette notion s’inscrit dans l’accueil quotidien de personnes aux prises avec une dure réalité sociale et psychique, laissant souvent peu de place à l’attention de soi. Il s’agira alors de donner une place à cette parole face à un trop fréquent « mais qui voudra m’entendre ? » et de mesurer les effets thérapeutiques de cette simple attention portée à l’autre, de ce simple accueil qui signifie déjà tant.