PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article est la version écrite de la plénière que nous avons animée lors des 14e Journées de Lyon. Il présente une approche systémique de la périnatalité. Nous décrirons l’évolution dans la manière de soigner le naître, et ses présupposés historiques, philosophiques, anthropologiques et éthiques. Nous pensons que ces présupposés agissent de manière voilée dans la conception du soin. L’obstétricien nous dit : « Le bébé se porte bien. » Cette phrase labellise une opérativité de la réalité très partielle. Nous présenterons en réponse les principes d’une obstétrique de la complexité et d’une périnatalité systémique qui prennent en compte la globalité des participants, familles et réseaux.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 4, décembre 2018, pp. 439-444.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Risques psychosociaux, Motivation, Travail, Usure professionnelle, Psychothérapie, Parole, Récit de vie, État dépressif
Le concept de diégèse issu de la critique cinématographique nous permet de conceptualiser qu’il y a des implicites derrière tout énoncé de problème. Nous prendrons l’exemple du burn out pour illustrer notre propos et montrerons qu’avec une investigation émique on peut aider le/les patients à passer de la diégèse du problème à celle des préférences de vie, en passant du récit du burn out à celui de la démoralisation au travail.
Article de Astrid Lebert Charron, Jaqueline Wendland, Géraldine Dorard, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Mère, État dépressif, Fatigue, Stress
Cet article propose une revue critique de la littérature récente sur la notion de burnout maternel. Dérivée du syndrome de burnout professionnel, l’application de ce concept au domaine de la parentalité est récente et il convient d’évaluer dans quelle mesure ce phénomène constitue une nouvelle entité clinique. Une analyse des facteurs de risque potentiels de burnout maternel est proposée. Ensuite, les points de rapprochement et de divergence avec les notions de burden, de dépression maternelle et de stress parental sont explorés. Cette revue de littérature suggère la nécessité d’élaborer des recherches empiriques permettant de mieux définir le concept de burnout maternel, ses composantes, son processus d’apparition ainsi que d’identifier ses facteurs de risque et de protection. De telles études pourraient mener à la proposition de modalités de prévention, mais aussi de soins spécifiques pour les mères atteintes de ce syndrome, domaine qui demeure à ce jour inexploré.
Après l’évocation d’un cas clinique illustrant le découplage entre la naissance physique et la naissance psychique chez un enfant autiste, l’auteur rappelle ce qu’il en est des mécanismes d’accès à l’intersubjectivité qui permettent de vivre l’objet comme extérieur à soi-même. Ces mécanismes d’accès à l’intersubjectivité se trouvent aujourd’hui centrés par le concept de synchronisation polysensorielle. La dernière partie de ce travail est consacrée à l’hypothèse selon laquelle certains bébés ayant vécu une dépression précoce et donc la douleur de la perte, seraient amenés à effacer l’objet par le biais d’une désynchronisation sensorielle pour éviter le risque d’avoir à le perdre à nouveau (mécanismes post-dépressifs pseudo-autistiques).
Article de Jessica Schulz, Bérengère Beauquier Maccotta, Marie José Soubieux, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LIX, n° 2, juin-décembre 2016, pp. 361-423.
Mots clés : Enfance-Famille, Interruption médicale de grossesse, Périnatalité, Deuil, Recherche, Honte, Culpabilité, Grossesse, État dépressif, Approche clinique
La perte d’un enfant lors d’une interruption médicale de grossesse (IMG) constitue une forme spécifique de deuil et fait craindre des conséquences sur la grossesse suivante. Cette recherche étudie les vécus de honte et de culpabilité lors de cette grossesse qui suit. Le matériel est issu d’un protocole clinique se référant à la psychanalyse en milieu hospitalier. Le chercheur réalise trois entretiens semi-structurés au cours de la grossesse. La honte et la culpabilité se retrouvent nettement lors d’une grossesse qui suit une IMG. L’intensité et le mode d’expression de ces deux mouvements freinent ou contribuent à l’investissement du bébé décédé et du bébé actuel. La honte et la culpabilité sont à comprendre comme les deux pôles d’un gradient continu. Leur étude dans le contexte d’une grossesse suivant une IMG permet de donner des repères sémiologiques et psychopathologiques pertinents dans le cadre d’une prévention primaire et secondaire des troubles de la parentalité et des dysharmonies relationnelles précoces.
L’objectif général de ce travail est d’étudier les aspects psychologiques, sociaux et de risque psychopathologique liés au projet de procréation, à la maternité et aux soins prodigués aux enfants chez les femmes immigrées qui vivent dans la province de Pavie. On a soumis 55 femmes immigrées, entre la 28ème et la 32ème semaine de grossesse, à une entrevue semi-structurée comprenant six modules dont l’un s’inspire de l’IRMAG (Intervista per la Rappresentazioni Materne in Gravidanza) pour la section concernant la maternité qui étudie différentes dimensions des représentations de la femme relativement à son identité féminine et maternelle. Étant entendu que l’histoire de chaque femme migrante échappe à toute généralisation, nous pouvons toutefois affirmer qu’on retrouve un vécu de solitude et une charge de responsabilités amplifiée par l’expérience migratoire. Cette condition favorise l’apparition de vécus dépressifs qui ont une incidence sur la relation avec l’enfant, tant dans le présent que dans le futur.
De nombreux professionnels de la santé ont vu ces dernières années, le nombre de consultations d’adultes en « burnout » monter en flèche. Nous sommes cependant frappée par leur jeune âge et l’arrivée croissante d’étudiants qui semblent présenter les mêmes symptômes que leurs aînés : ils sont déscolarisés, démotivés, fatigués, désocialisés, désabusés, indifférents à tout, souvent suicidaires. Cet article propose un regard systémique sur ce phénomène à partir d’une vingtaine de situations rencontrées dans notre cabinet privé, pour pouvoir, dans un article ultérieur, fonder des interventions thérapeutiques à partir de ces analyses.
Cet article illustre le processus de transformation que vit l’adulte quand il devient parent, à partir de situations cliniques tirées de notre pratique en consultation Petite Enfance, de témoignages de parents de notre entourage, et – mais nous pouvons seulement y renvoyer le lecteur et non les citer dans l’article – de blogs et bandes dessinées qui s’attachent à décrire la parentalité d’aujourd’hui de manière drôle et décapante. Cette transformation présentée comme naturelle est en fait une aventure psychologique complexe, qui a ses dangers propres et ses écueils, mais qui est aussi porteuse d’évolution. Il s’agit de garder présent à l’esprit, quand nous rencontrons une famille, le processus dans lequel les parents sont engagés et l’investissement que cela représente pour eux.