Choisir le public des 3-6 ans, ce n'est pas spontané pour bon nombre d'animateurs. Les raisons sont multiples : craintes, manque de formation, méconnaissance de cette tranche d'âge. Les animateurs sollicités dans l'appel à témoins du Journal de l'Animation - en majorité des femmes - témoignent d'un public attachant, spontané, qui réclame de l'attention. La psychologue spécialisée dans la petite enfance, Héloïse Junier, par son approche respectueuse de l'enfant, met en avant leur compréhension du monde, leur relation à l'abstraction et à leur manque de régulation de leurs émotions et de leur comportement, pour dégager des pistes pour les animateurs en charge de ces petits enfants : comment les sécuriser, dialoguer avec leurs parents et leur proposer des activités à la hauteur de leurs compétences.

Le dispositif des Enfants conférenciers invite les élèves du Grand Paris, de la maternelle à l'université, à faire découvrir des oeuvres d'art à d'autres jeunes qui deviendront eux aussi par la suite des médiateurs. Quelque 4000 élèves y participent et parmi eux une exception : plus de 160 enfants des accueils de loisirs d'Issy-les-Moulineaux.

Pour celui qui dessine, l'étude des illusions d'optique est importante : les raccourcis, la perspective et le mélange optique des couleurs sont des illusions d'optique ; comprendre ces phénomènes permet d'obtenir des dessins réalistes et d'harmoniser les couleurs des peintures. Mais comprendre les illusions d'optique a un intérêt plus généraliste, plus philosophique. Il s'agit de réfléchir à la question : "Qu'est-ce qui est vrai ?" Alors, si les informations données par nos yeux ne sont pas fiables, comment dessiner, et surtout, comment apprendre ? Est-il possible de définir des règles, qui perturbent notre vision, et de les déjouer ? Et comment jouer avec ces déformations pour s'amuser à créer des images qui n'existent pas, mais que nos yeux voient ? C'est ce que nous allons découvrir dans ce dossier, avec des activités destinées principalement aux préadolescents et aux adolescents.

Silence... Moteur. Ça tourne. Action ! Prononcer ses mots, c'est déclencher l'usine à rêves et animer de magie la grande toile blanche. C'est penser cinéma. Même loin des budgets hollywoodiens et sans matériel à la pointe de la technologie, chacun peut aujourd'hui bâtir un film de A à Z. Un rêve désormais largement accessible grâce notamment au smartphone, cet outil nomade qui est à la fois une caméra, une table de montage et un projecteur ! Les propositions d'activités présentes dans ce dossier permettent aux animateurs d'établir un plan concret pour mener à bien un projet de création d'un film court ou très court. Des premières inspirations à l'écriture de scénario, de la préparation du tournage au début de l'enregistrement, en passant par le montage et même le marketing de son oeuvre, voici les étapes ludiques et indispensables à la fabrication d'un court-métrage avec un groupe d'adolescents ou d'adultes.

Les pop-up sont ces éléments qui prennent du relief, qui quittent le plan de la page quand on ouvre un livre ou une carte. La technique du pop-up ressemble à celle de l'origami : il s'agit dans les deux cas d'un art du pliage, de créer du volume à partir d'une simple feuille de papier. A l'origine destinés aux enfants qui pouvaient ainsi manipuler des livres, à tirettes ou animés, même sans savoir lire, les pop-up sont encore souvent utilisés dans les livres mais aussi dans des cartes en trois dimensions. Il est magique de voir un papier tout plat qui prend du volume, qui s'ouvre et se déplie. Cette transformation permet de valoriser des dessins peu originaux, c'est une technique très gratifiante. Les pop-up ont toute leur place dans l'animation ; ils nécessitent peu de matériel, peu de connaissances, et leur durée d'exécution peut varier de quelques minutes à plusieurs heures. Alors à vos papiers et à vos ciseaux !

Les cours d'école végétalisées commencent à fleurir en France. Les enfants de certains accueils de loisirs périscolaires peuvent aussi en profiter. Ces espaces naturels répondent mieux à leurs besoins que les traditionnelles cours bétonnées et permettent aussi de leur proposer des activités plus variées.

Dans notre société, l'individualisme règne en maître. Les individus cherchent leur propre intérêt en oubliant qu'ils font partie d'une collectivité. A contrario, la personne est noyée dans une masse anonyme tant la pression du conformisme est forte. L'animateur arts plastiques est confrontée à cette opposition. Quel que soit leur âge, certains participants veulent uniquement peindre ou dessiner dans leur coin, sans se soucier des autres et sans prendre part aux tâches collectives. D'autres ne veulent que des dessins collectifs ou ne dessinent que les stéréotypes de leur classe d'âge, pour ne pas se différencier du groupe. L'atelier d'arts plastiques peut être l'un des lieux où les participants expérimentent avec plaisir le développement et l'expression de leur personnalité tout en se sentant reliés aux autres.

Bien que le jeu -et particulièrement le jeu libre extérieur- soit fondamental dans le développement de tout enfant à travers le monde, il tend à disparaître dans notre société au profit d'activités plus productives, plus sécurisées, moins risquées, mais moins ludiques aussi. Dernier bastion du jeu libre extérieur, la cour de récréation voit aussi ses possibilités réduites par crainte du danger, par manque de matériel ou par manque de formation des professionnels en charge de la "surveillance". Le projet Ludimalle, développé dans la région lyonnaise en 2017, prend le contre-pied de cette tendance et montre tous les bienfaits du jeu libre extérieur, organisé et pensé par les adultes, que les enfants s'approprient pour le bien-être général. Voici quelques pistes pour avancer dans cette idée.

Quiconque a déjà participé à un grand jeu en garde un souvenir impérissable, parce que, lors de cette grande animation, on a été amené à endosser un rôle et parfois un costume, à vivre des aventures imaginaires et trépidantes, à surmonter avec l'autre des défis et des épreuves... Parce que, lors de cette animation exceptionnelle, on a découvert et appris, on s'est construit à plusieurs une histoire et une culture communes. Pourtant, le grand jeu tend à disparaître, à se raréfier dans les accueils collectifs de mineurs. Est-ce dû aux mutations qu'a connues le secteur ? A sa professionnalisation ? A la méconnaissance de cette animation par les jeunes stagiaires ? A la vision plus consumériste qu'on porte sur la programmation des activités ?

Recenser des ressources numériques et papier, essentielles à tout animateur, tient autant de la gageure que du besoin. De la gageure car, en sélectionnant 50 ressources, nous en laissons nécessairement de côté et de qualité... Du besoin, car tout animateur, inexpérimenté ou chevronné, a besoin de renouveler régulièrement les activités qu'il propose comme il est nécessaire qu'il garde toujours à proximité une boîte à outils, des ressources qui lui permettent de réaliser au mieux son travail quotidien.
C'est ce à quoi nous aspirons dans ce dossier : présenter aux équipes d'animation d'autres pistes de travail, de possibles nouveaux interlocuteurs, des outils et des supports pédagogiques à lire ou à exploiter... pour, à sa modeste échelle, toujours aller plus loin.