PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article, adossé à un cas clinique, propose une réflexion sur la dimension traumatique à l’adolescence en analysant la problématique de l’intrus persécuteur et la problématique transgénérationnelle. L’adolescent manifeste une dynamique de survie psychique par des symptômes somatiques, des conduites phobosociales et une hypersensibilité narcissique. La différenciation et la séparation-individuation d’avec l’objet interne intruseur sont également apparues dans le travail psychique engagé dans les entretiens familiaux.
- Du traumatisme de la guerre au traumatisme de la naissance / Myriam Szejer
- Cahier psycho-ludique : un dispositif de médiation en temps de guerre / Anouch Sarafian-Chahbenderian
- L’expulsion du pays comme déclencheur de l’expulsion du corps / Arpine Nanyan
Article de Élide Dezoti Valdanha Ornelas, Claire Squires, Valeria Barbieri, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 241, septembre 2023, pp. 145-162.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Anorexie, Adolescent, Trouble du comportement alimentaire, Relation familiale, Relation enfant-parents, Psychanalyse, Identification, Traumatisme, Image de soi, Souffrance psychique, Rorschach (Test de)
Les troubles des conduites alimentaires surviennent le plus souvent à l’adolescence sur un fond d’organisation peu stable d’un moi en devenir, les symptômes focalisant sur l’alimentaire un déplacement de besoins affectifs, difficiles à assumer. Ils se constituent à partir d’une interaction complexe à la fois sur le plan individuel et sur le plan relationnel-familial. L’article présente une étude descriptive du fonctionnement intrapsychique individuel et des vécus familiaux du point de vue du père, de la mère et de la fille (diagnostiquée anorexique), à partir d’entretiens et de l’application du Rorschach. Les données recueillies montrent des liens familiaux marqués par des sentiments d’intrusion et de profonde solitude. Le couple parental a montré peu de soutien mutuel et des difficultés chroniques. Père, mère et fille ont montré une fragilité psychique importante avec un moi peu protégé par une enveloppe solide et/ou souple. Les moments de crise de la vie familiale (les maladies, l’adolescence, le vieillissement) étaient perçus comme des tragédies.
Lesdits « radicalisés » ne sont pas exceptionnels. Ce sont principalement des adolescents dont la complexité des trajectoires individuelles et familiales peut entraver la nécessaire séparation d’avec l’enfance pour se construire un devenir adulte. La clinique nous fait découvrir la multiplicité des stratégies possibles de l’adolescent prisonnier de ce dilemme. L’article analyse le cas d’une jeune fille aux prises d’un héritage familial traumatique et de sa propre régression archaïque, qui tente une séparation physique avec le vœu inconscient de parvenir à se séparer enfin psychiquement. Mais les séparations physiques, même radicales, ne favorisent, au contraire, que séparation sans séparation.
Dans un monde où le bruit est devenu une nuisance et une drogue, le silence apparaît autant comme un désir que comme une crainte. Il se décline d’ailleurs en de multiples versions, silence de vie et silence de mort, chez l’analysant et chez l’analyste, dans l’intériorité de la méditation et des initiations, dans les secrets de famille et les passés sous silence institutionnels… Polymorphe et polytopique, le silence laisse souvent entendre ce qui ne peut se dire ; il ouvre à la parole l’espace de l’écoute et offre à la musique la plénitude de son vide. C’est à explorer cette complexe et paradoxale multidimensionnalité du silence entre taire, se taire et faire taire que s’attachera ce numéro de Connexions.
La bouche : elle prend, elle donne, elle embrasse ou elle mord, elle chuchote ou elle hurle... Lieu de contact, lieu de rencontre, lieu de passage, elle initie des transformations tant physiques que psychiques. N’y a-t-il pas, en effet, plus de neurones dans le tube digestif que dans le cerveau ? Son rôle est structurant. Qu’elle se mette à engloutir compulsivement ou à expulser, qu’elle se ferme, qu’elle vocifère en tous sens, elle marque des distorsions dans l’équilibre personnel et dans les communications avec autrui. Le groupe familial, lieu des premières constructions psychiques, est particulièrement concerné par tout ce qui touche à l’oralité. Ce numéro centré sur l’approche clinique tant du côté de l’enfant que des adolescents et de la famille parcourra les problématiques orales dans leurs manifestations normales et pathologiques et dans les soins psychiques qu’elles nécessitent parfois.