PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
En nous référant à la théorie des systèmes familiaux de Murray Bowen, nous nous intéresserons à la place de l’alcool au sein du couple. À travers la présentation d’une étude de cas, nous montrerons comment l’alcool participe à la régulation de la distance relationnelle et à la différenciation au sein du couple comme tiers dysfonctionnel. En effet, l’anxiété d’intimité peut conduire à des processus de triangulation impliquant l’alcool pour pallier le stress relationnel. C’est pourquoi, et contrairement à ce qui est attendu par les partenaires, le fait de surmonter le problème d’alcool peut amener à une augmentation de la détresse conjugale, et mettre en lumière les déséquilibres relationnels originels. Les défis pour les thérapeutes systémiciens sont alors d’accompagner les partenaires vers un plus grand degré de différenciation, tout en prenant soin de leur appartenance au couple, en veillant à libérer le système du tiers alcool. De même, il s’agira d’être attentifs pour les cliniciens à ne pas être investis comme nouveau tiers à trianguler.
Article de Claude Marie Côté Dion, Jenny Lee Gagnon, Marie Josée Letarte, et al.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 3-4, 2022, pp. 165-190.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Alcoolisme, Drogue, Parents, Compétence, Soutien à la parentalité, Québec
Cette étude vérifie si différentes caractéristiques des parents et de leur famille prédisent l’évolution de la supervision, de la discipline et de la chaleur ou affection, chez des parents ayant une addiction à l’alcool ou aux drogues, au cours de leur participation au programme d’entraînement aux habiletés parentales (PEPH) Cap sur la famille (Laventure et al., 2018). L’échantillon est composé de 29 parents ayant une addiction à l’alcool ou aux drogues ayant un enfant âgé entre 6 et 12 ans. Les résultats des régressions linéaires à rebours montrent que l’âge, l’état de santé psychologique (anxiété et irritabilité) et le problème de consommation des parents prédisent l’évolution de leurs pratiques chaleureuses au cours du PEHP. Les résultats montrent que l’anxiété prédit 15,2 % de la variance de l’évolution de la supervision lacunaire. Plus le parent présente un état psychologique anxieux avant le programme, moins il améliore sa supervision durant le programme [...].
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 393, décembre 2021-janvier 2022, pp. 60-65.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Alcoolisme, Addiction, Discours, Contre-transfert, Psychisme
Que vient nous dire un patient en consultation d’addictologie et qu’entendre derrière ce qu’il vient nous déposer ? À partir d’une analyse des éléments contre-transférentiels et des thématiques récurrentes observées dans le discours des patients alcoolodépendants, il s’agit ici d’en comprendre les différentes significations émergentes afin d’accéder à une compréhension plus fine du fonctionnement psychique de ce type de patients et de pouvoir ainsi mieux les accompagner.
À l’instar des comportements suicidaires, les conduites addictives sont souvent dépeintes comme des fuites devant les contraintes de la réalité. Elles ne sont pourtant qu’une façon désespérée de faire face à un travail ou à des conditions de vie détériorées. Sortir des produits sans être exclu du travail reste toutefois possible, pour peu qu’un lien de confiance soit restauré.
Article de Jean Marc Alexandre, Fuschia Serre, Lucie Fournet, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 259, juin 2021, pp. 32-37.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Addiction, Alcoolisme, Alcool, Dépendance, Traitement médical, Prévention, Soin, Technologie numérique, Accompagnement
Au cours des deux dernières décennies, les nouvelles connaissances issues de la recherche ont graduellement conduit à une révolution conceptuelle en addictologie, passant d'une approche cloisonnée basée sur les effets des substances à une approche holisitique centrée sur la perte de contrôle dont la conséquence est la rechute, quel que soit l'objet d'addiction. Longtemps perçue comme un échec, la rechute a été replacée comme la manifestation objective et attendue d'une maladie chronique, dont la prise en charge s'effectue sur le long terme avec un objectif réaliste de réduction de la fréquence et de l'intensité. Le meilleur repérage de son principal facteur prédictif, le craving, et de ses déterminants individuels ouvre de nouvelles perspectives pour des soins personnalisés, qualitatifs et efficaces. Dans cet esprit, les nouvelles technologies permettront demain de franchir une étape supplémentaire.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 259, juin 2021, pp. 24-31.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Addiction, Alcoolisme, Alcool, Dépendance, Maladie chronique, Suivi médical, Soin, Déni, Prise en charge
L'alcoolodépendance est par essence une maladie chronique hautement récidivante, et la rechute en est un des symptômes, qui devrait donc être considérée non pas comme un échec mais un épisode attendu, au cours duquel le premier objectif est d"éviter la rupture des soins. Cet article appelle ce qu'est l'addiction, les étapes très progressives de son installation (en particulier dans l'alcool), permettant de mieux comprendre comment situer cette rechute dans le parcours du patient et de la prendre en charge fans un dispositif spécialisé aujourd'hui structuré.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 259, juin 2021, pp. 56-60.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Alcool, Alcoolisme, Addiction, Dépendance, Abstinence, Atelier, Thérapie, Équipe pluridisciplinaire, Hôpital de jour, Médiation, Témoignage
L'hospitalisation de jour en addictologie tend à devenir le pivot de la prise en charge hospitalière des patients présentant une dépendance à l'alcool, car elle permet aux personnes prises en charge d'avoir accès à des activités thérapeutiques collectives diversifiées tout en préservant leur insertion sociale et familiale. L'équipe soignante d'une telle structure de soins doit s'efforcer de proposer des programmes thérapeutiques adaptés à chaque patient, en fonction de ses besoins à un moment donné. S'appuyant sur une vignette clinique, l'auteure expose comment le patent, confronté de manière quotidienne au produit de son addiction hors de l'institution mais qui bénéficie d'un cadre thérapeutique structuré et contenant au sein de l'hôpital de jour d'addictologie, acquiert dans ces conditions les outils et stratégies nécessaires pour ne pas rechuter et, de ce fait, maintenir l’abstinence en alcool au long cours.
Dans l'alcoolodépendance, les interventions psychosociales sont la base du traitement. Cependant, les médicaments peuvent constituer une aide intéressante. Différentes molécules sont indiquées suivant que le patient s'inscrit dans le choix d'une abstinence ou d'une réduction de sa consommation, qui diminue déjà les dommages liés à la consommation. Les résultats obtenus avec les traitement existants montrent l'importance de poursuivre la recherche sur la personnalisation des traitements et sur des molécules plus actives.
Après avoir défini les seuils d'un consommation excessive d'alcool et les mécanismes d'action de l'alcool dans l'organisme, l'auteur décrit les principales complications somatiques liées à la consommation d'alcool : pathologies cancéreuses, complications cardiovasculaires et maladie alcoolique du foie.