PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Moins nombreuses que les hommes sans domicile, moins souvent évoquées dans la littérature académique portant sur l’exclusion ou sur le genre, moins repérables dans les représentations sociales et très peu souvent sans-abri, les femmes sans domicile sont relativement invisibles. Cet article combine des analyses qualitatives et quantitatives pour comprendre, dans une perspective de genre, les trajectoires de ces femmes et leur prise en charge institutionnelle. Les femmes sans domicile sont exposées à des formes spécifiques de violences, structurantes dans leurs trajectoires de vie, mais bénéficient également de formes de protection particulières via une prise en charge institutionnelle différente de celle des hommes. Ces violences et ces formes de protection sont fondées sur le genre, qui constitue donc à la fois un facteur de vulnérabilité et de protection pour les femmes sans domicile.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 3, septembre 2018, pp. 569-595.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Femme, Sociologie, Addiction, Mère, Victime, Toxicomanie, Consommation, Représentation sociale, Féminisme, Recherche en sciences sociales
Bien que la sociologie des drogues soit un domaine de recherche dynamique et prolifique, une question reste minorée : les usages de drogues par des femmes. L’objectif de cet article est donc d’analyser la formation de ce domaine de recherches et d’en questionner les principaux axiomes académiques à partir d’un état des connaissances. Les approches et thèmes récurrents identifiés sont principalement des analyses comparatives ainsi que des constructions de figures de la littérature telles que les « mères toxicomanes » ou les « femmes victimes ». Un dernier temps de l’article reviendra sur les apports des productions académiques féministes sur le sujet. En conclusion, il est possible de dégager un thème, peu questionné, et qui pourrait faire l’objet d’un programme de recherche, à savoir, ce qui a trait plus particulièrement à des carrières institutionnelles de femmes usagères de drogues.
Article de S. Carof, M. Plessz, M. C Le Pape, et al.
Paru dans la revue L'Année sociologique, vol. 67, n° 1, 2017, pp. 11-162.
Mots clés : Alimentation, Sociologie, Repas, Diététique, Niveau de vie, Norme, Corps, Femme, Exclusion sociale, Classe sociale
Si l’alimentation a été étudiée depuis les origines de la sociologie, elle n’a été que tardivement considérée comme un objet en tant que tel, peinant à trouver sa place entre les discours des sciences biologiques et psychologiques. Manger, cet acte qui pourrait sembler anodin et banal, constitue pourtant une pratique culturelle dont la compréhension est une porte d’entrée idéale pour saisir l’organisation d’une société. Parce que les pratiques alimentaires jouent le rôle de marqueurs identitaires et occupent une place centrale dans les processus de différenciation sociale, elles sont à la fois le reflet et la source de nombreuses inégalités sociales, qu’il s’agisse de ressources économiques, d’apparence ou encore de santé.
Historiquement associée à l'immoralité et la criminalité, la prostitution est, encore aujourd'hui, l'objet de croisades morales qui en maintiennent la stigmatisation. Face à ce stigmate, les travailleurs et travailleuses du sexe vont soit le repousser aux autres, soit le remettre en question. Bien que la nature dégradante de cette activité soit posée comme étant due à une aliénation de la sexualité qui aliénerait l'identité et que des travaux de recherche en font un a priori, l'analyse des pratiques indique que ce ne serait pas le cas. Le lien existant entre sexualité et identité n'est pas inhérent, mais est le produit d'une construction sociale visant le contrôle de la sexualité.