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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

Réponses 1 à 10 sur un total de 80

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Décrypter le modèle managérial

Article de Danièle Linhart

Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 91-97.

Mots clés : Travail-Emploi, Management, Organisation du travail, Émotion, Socialisation, Conditions de travail, Concurrence, Individu, Rentabilité, Risques psychosociaux, Souffrance psychique

La modernisation managériale se caractérise par une focalisation sur l’humain, sur la personne au détriment du respect de la professionnalité. Elle crée une atomisation du monde du travail où la mobilisation d’un certain type d’émotions vise à conformer la subjectivité des salariés aux objectifs des directions et à leur rationalité économique. Les collectifs informels de salariés ont été déstabilisés et ont fait place à une compétition effrénée où chacun cherche à tirer du travail le maximum de récompenses personnelles et de satisfaction narcissique.

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Le genre de l'autonomie temporelle : inégalités entre les femmes et les hommes salariés face aux libertés d’organisation du temps de travail

Article de Jeanne Ganault

Paru dans la revue Revue des politiques sociales et familiales, n° 149, 2023/4, pp. 15-35.

Mots clés : Lien social-Précarité, Genre, Inégalité, Homme, Femme, Salarié, Organisation du travail, Autonomie, Conditions de travail, Temps, Aménagement du temps

De nombreux travaux rendent compte d’inégalités persistantes entre hommes et femmes salariés sur le marché du travail. Les inégalités d’autonomie temporelle, c’est-à-dire de libertés dans l’agencement de leur temps de travail rémunéré, restent en revanche méconnues. À partir des enquêtes Conditions de travail de 2013, 2016 et 2019 et de 38 entretiens réalisés entre 2019 et 2021 auprès de salariés, cet article examine les écarts d’autonomie temporelle entre femmes et hommes et leurs déterminants. Toutes choses égales par ailleurs, une femme salariée a moins de chances qu’un homme de pouvoir modifier ses horaires de travail, s’absenter librement et ne pas subir de contrôle de présence, ce qui peut venir d’un traitement différencié sur le marché du travail ou des préférences genrées antérieures à la vie professionnelle. Toutefois, même lorsque ces différences sont contrôlées, l’autonomie des hommes et des femmes salariés évolue différemment au fil des changements familiaux et professionnels. Ces derniers tendent à encourager les mères plus que les pères à prendre en charge l’articulation famille-travail, ce qui rattache à nouveau les femmes à la sphère domestique et les hommes à la sphère professionnelle.

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Aux marges de la marchandisation du travail associatif. Positions critiques et limites des résistances dans les recycleries et ressourceries associatives

Article de Jennifer Deram

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, novembre-décembre 2023, pp. 279-300.

Mots clés : Travail-Emploi, Association, Vie associative, Économie sociale et solidaire, Financement, Privatisation, Travail, Bénévolat, Sociologie du travail, Consommation, Organisation du travail, Écologie, Autonomie, Insertion par l'économique

Cet article s’appuie sur une étude de terrain menée auprès de salarié·es et de bénévoles qui travaillent au sein de recycleries et de ressourceries ainsi que sur l’observation participante de l’une d’entre elles. Ces structures, dont la grande majorité sont des associations, reflètent les logiques de marchandisation publique à l’œuvre dans le monde associatif ainsi que l’hétérogénéité des positions à leur égard. Les réticences et les résistances à ces dynamiques seront abordées au travers des différents modèles existants et de leurs financements respectifs. En effet, si certaines associations s’adaptent aux évolutions du secteur en développant leurs activités économiques et en changeant d’échelle, d’autres se tiennent à la marge de ces transformations, que ce soit pour préserver leur vision de la culture associative ou bien parce qu’elles n’ont pas les moyens ni les compétences requises pour se « moderniser ». Il sera alors question des marges de manœuvre à leur disposition ainsi que des conséquences de cette mise à l’écart.

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Les contremaîtres des services d’aide à domicile : un personnel « réformé » par l’innovation managériale ?

Article de Lucie Chevalier

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, novembre-décembre 2023, pp. 173-191.

Mots clés : Travail-Emploi, Aide à domicile, Formation, Ressources humaines, Changement, Management, Recrutement, Secteur privé, Organisation du travail, Directeur d'établissement, SAAD, Rentabilité, Innovation sociale

Les innovations managériales et organisationnelles se présentent comme des solutions aux problèmes dits « d’attractivité » rencontrés par le secteur de l’aide à domicile : pénurie de main-d’œuvre, sinistralité, difficultés économiques, etc. Accoutumé aux impératifs de rentabilité depuis son ouverture au marché lucratif, ce secteur traditionnellement associatif est réceptif aux dispositifs de gestion s’adressant à tous les échelons hiérarchiques des organisations, mais qui semblent toucher le plus directement les encadrants de proximité. Ces « contremaîtres du social » constituent l’échelon idéal à réformer, et d’importantes attentes pèsent sur leur poste, notamment celles d’adhérer au projet de « transformation » de la structure et d’en accompagner le déploiement auprès des aides à domicile tout en faisant évoluer leur propre activité. La mutation des postes préconisée par ces innovations comporte néanmoins le risque de voir cet encadrement intermédiaire constituer la variable d’ajustement économique de structures en difficulté.

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Une mise en marchandise du service d’accompagnement des personnes en situation de handicap : une remise en cause du travail bien fait par les professionnelles

Article de Anne Le Roy, Emmanuelle Puissant

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, novembre-décembre 2023, pp. 71-87.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Accompagnement, Personne handicapée, Politique économique, Législation, Association, Action sociale et médicosociale, Organisation du travail, Tarification, Établissement social et médicosocial

Cet article montre comment les évolutions des politiques publiques ont mené à une marchandisation des services associatifs dans le champ du handicap, comprise par un double processus de mise en marché et de mise en marchandise, fruit d’évolutions structurelles de régulation, de financement et d’organisation du secteur. La mise en marchandise du service s’opère en s’appuyant sur une définition du travail et du service en forte tension avec la définition portée par les salariées accompagnant les personnes en situation de handicap dans les associations. L’article expose ces deux conceptions idéal-typiques en coexistence et en tension dans les associations.

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Formes de coordination professionnelle et coopération interpersonnelle en maison d'assistantes maternelles

Article de Pascale Garnier, Catherine Bouve, Martine Janner Raimondi

Paru dans la revue Revue des politiques sociales et familiales, n° 148, 2023/3, pp. 89-104.

Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, MAM, Assistant maternel, Organisation du travail, Relation interpersonnelle, Coordination

Instituées en 2010, les maisons d’assistantes maternelles (Mam) permettent à des professionnelles de se regrouper pour accueillir des jeunes enfants (0-3 ans) dans un local distinct de leur domicile. Ces lieux représentent des formes d’hybridation entre des accueils individuels et collectifs. Cet article vise à les analyser en lien avec les modalités d’organisation du travail en Mam, en distinguant la coordination entre assistantes maternelles, fondée sur une division fonctionnelle du travail, de leur collaboration, s’appuyant sur leurs relations interpersonnelles. L’enquête empirique, réalisée en 2020-2021 dans six Mam aux caractéristiques très contrastées, comprend notamment un travail d’observation in situ, des entretiens individuels avec toutes les professionnelles des Mam et avec des acteurs de leur environnement local. L’analyse des différentes tâches des assistantes maternelles rend compte de la singularité de chaque Mam, parce qu’elle révèle la manière dont ces deux logiques de coordination et de collaboration se confortent ou s’opposent, modelées par les trajectoires des assistantes maternelles et leurs modalités d’accompagnement local.

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Lier parcours de vie et trajectoires de services pour améliorer la qualité des systèmes de santé

Article de Yves Couturier, Julie Martin, Maxime Guillette

Paru dans la revue Vie sociale, n° 40, mai 2023, pp. 173-182.

Mots clés : Santé-Santé publique, Accès aux soins, Coordination des services sociaux, Polyvalence de secteur, Qualité, Conditions de vie, Innovation, Organisation du travail, Coordination

Un peu partout dans le monde, les efforts sont nombreux pour augmenter l’efficacité de l’organisation des systèmes de santé. Dans cette perspective, les appels à la collaboration interprofessionnelle et intersectorielle se multiplient et génèrent un grand nombre d’innovations visant à mieux prendre en considération les trajectoires de soins. L’article présente dans un premier temps des principes généraux qui orientent les efforts d’innovation en matière d’actualisation des systèmes de santé. Puis il expose les potentiels d’amélioration des services de santé qu’une telle perspective contient en les concevant sous l’angle des parcours de vie. Enfin, il conclut sur quelques pistes d’action afin de lier parcours de vie et trajectoires de services en fonction d’une philosophie organisationnelle ancrant les services de santé dans une approche véritablement singularisante des soins.

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Les plateformes d’accompagnement social en hôtel social : une organisation du travail déstabilisante pour les professionnelles de l’accompagnement

Article de Mathilde Sempé

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2022, pp. 37-59.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Accompagnement social, Hôtel social, Organisation du travail, Travailleur social, Entretien, Reconnaissance, Accueil d'urgence, Enquête, Plateforme, Rythme, Intervention à domicile, Intimité, Aménagement du temps, Isolement

À partir d’une recherche doctorale, cet article aborde les liens entre les évolutions organisationnelles dans le secteur social et le malaise ressenti par les professionnelles de l’accompagnement social. À partir d’une enquête ethnographique sur une plateforme d’accompagnement social à l’hôtel francilienne, il démontre d’abord comment le déplacement régulier des équipes, couplé aux demandes de restitution d’activité donne lieu à la multiplication des sources d’intensité du travail (demandes extérieures, pressions hiérarchiques, désorganisation temporelle de l’activité, tensions avec le public). Dans un deuxième temps, l’analyse se porte sur les conséquences de ces évolutions organisationnelles sur le vécu du travail. On montre comment le contexte hôtelier affaiblit le sens des accompagnements sociaux et conduit les travailleuses sociales à réaliser des tâches qui leur sont déléguées par divers partenaires du dispositif d’hébergement, créant un sentiment de dévalorisation de leur position. Enfin, dans le contexte de crise sanitaire, les modalités d’intervention font émerger la question de la fragilisation du collectif de travail et de son caractère potentiellement durable.

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Capitalisme de plateformes et transformations de l’équilibre des rapports de genre. Une enquête en psychodynamique du travail dans la livraison à vélo

Article de Stéphane Le Lay, Fabien Lemozy

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2022, pp. 239-256.

Mots clés : Travail-Emploi, Organisation du travail, Genre, Masculinité, Pouvoir, Inégalité, Plateforme, Commerce, Concurrence, Agressivité, Emploi précaire, Invisibilité sociale, Travail des femmes

À partir de l’exemple du métier de livreur à vélo et des évolutions récentes des activités avec l’apparition des plateformes de livraison, cet article analyse ce que modifient ces nouvelles organisations du travail en matière de rapports de genre. Loin de confirmer les espoirs placés dans les technologies numériques sur leurs capacités à passer outre les rapports sociaux de domination, la permanence de l’hégémonie masculine dans un secteur d’activité « ubérisé » soulève de nouvelles questions relatives à l’évolution des formes de virilité, faisant écho aux travaux sur la division sexuelle du travail. L’article montre que l’organisation du travail plateformisée renforce les clivages de genre, tout en creusant les inégalités, d’une part parce qu’elle exploite ces dernières pour attirer sa main-d’œuvre et pour tirer le prix des courses vers le bas. D’autre part, parce qu’elle rend beaucoup plus difficile le déploiement d’une pensée politique, en instaurant comme maître-mot le chacun pour soi concurrentiel.

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Derrière le masque du consensus… Analyse des divergences syndicales autour des enjeux de santé mentale au travail

Article de Fabien Brugière, Sabine Fortino, Lucie Goussard, et al.

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2022, pp. 167-191.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Syndicat, Santé mentale, Organisation du travail, CHSCT, Management, Souffrance psychique, Enquête, Réduction des risques

Cet article questionne le positionnement revendicatif des organisations syndicales de salariés sur les enjeux de santé mentale au travail en mobilisant les principaux résultats d’une enquête sociologique menée, au niveau confédéral, auprès des responsables de la santé au travail et de la formation d’une dizaine de syndicats, ainsi que sur une étude documentaire (documents de congrès, presse syndicale, sites internet). Il montre qu’aussi structurantes que puissent être les lignes de fracture « traditionnelles » instituées sur les enjeux économiques comme l’emploi ou les salaires, ces oppositions s’avèrent peu opérantes pour comprendre les divergences et convergences en matière de santé mentale, aussi bien dans la manière de désigner les facteurs explicatifs de ces risques de santé – notamment le rôle joué par l’organisation du travail et le management – que de nommer les risques eux-mêmes. Ces clivages ressurgissent toutefois nettement concernant la définition des modalités d’action et, surtout, des finalités poursuivies à travers elles. Les positions syndicales s’ordonnent alors selon un continuum allant du projet de convergence avec les employeurs à la nécessité de construire des rapports de force pour obtenir des avancées sur le sujet.

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