PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue des politiques sociales et familiales, n° 150, 2024-1, pp. 31-46.
Mots clés : Santé-Santé publique, Deuil, Politique sociale, Émotion, Société, Mort, Santé publique
Les politiques sociales, de santé et du funéraire se montrent de plus en plus soucieuses de l’impact de leurs mesures sur les personnes en deuil. Cette nouvelle visibilité publique des endeuillés pose toutefois la question de la reconnaissance et de l’unification d’un ensemble de personnes que ne rassemble, a priori, que la seule expérience de la perte. À partir de l’étude d’un corpus de travaux parlementaires, cet article propose d’analyser les ressorts de la catégorisation des endeuillés comme destinataires de l’action publique. En dépit des arguments qui s’opposent à la politisation du deuil et à la reconnaissance des endeuillés comme un sujet collectif, l’analyse de la parole parlementaire témoigne de la construction des endeuillés comme un public vulnérable, tant du fait des responsabilités qui lui incombent (prendre en charge et organiser le départ du mort) que de la nécessité de réorganiser matériellement sa vie à la suite d’un décès. Toutefois, cette reconnaissance ne permet pas d’inscrire durablement le deuil dans les rapports sociaux et contribue, en cela, à sa dépolitisation.
Paru dans la revue Dialogue, n° 243, mars 2024, pp. 19-35.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Thérapie familiale, Temps, Répétition, Psychanalyse, Génération, Histoire familiale, Psychisme, Émotion, Périnatalité, Symptôme
La période périnatale suscite un bouleversement psychique de la famille où le passé, le présent et le futur s’entremêlent. Quand des traumatismes ont affecté des générations en amont, il est possible qu’un passé non élaboré resurgisse à la naissance d’un enfant. Des organisations défensives délétères se transmettent sans transformation. Une confusion des temps peut s’installer, entre passé et présent, obturant le futur, plongeant la nouvelle famille dans de la désorganisation, faisant apparaître des symptômes. Les autrices proposent un éclairage théorique, puis des vignettes cliniques dont un accompagnement de thérapie familiale psychanalytique périnatale pour permettre à la nouvelle famille de se différencier et de construire un avenir détoxifié et « déconfusionné ». Le développement favorable de l’enfant et une parentalité plus harmonieuse peuvent en découler au bénéfice de tous.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 91-97.
Mots clés : Travail-Emploi, Management, Organisation du travail, Émotion, Socialisation, Conditions de travail, Concurrence, Individu, Rentabilité, Risques psychosociaux, Souffrance psychique
La modernisation managériale se caractérise par une focalisation sur l’humain, sur la personne au détriment du respect de la professionnalité. Elle crée une atomisation du monde du travail où la mobilisation d’un certain type d’émotions vise à conformer la subjectivité des salariés aux objectifs des directions et à leur rationalité économique. Les collectifs informels de salariés ont été déstabilisés et ont fait place à une compétition effrénée où chacun cherche à tirer du travail le maximum de récompenses personnelles et de satisfaction narcissique.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 40-46.
Mots clés : Travail social : Métiers, Éducateur de jeunes enfants, Créativité, Corps, Jeune enfant, Émotion, Affectivité, Formation professionnelle, Atelier, Éveil, Culture, Rencontre
La broyeuse économique voudrait nous faire accroire que la vie c’est froid comme un écran tactile. Que nos missions de travailleur·ses du médico-social seraient comptables. Foin de nos émotions, ça nous ferait perdre de l’argent. Nos émotions sont vivantes et partageables. Elles nourrissent nos pratiques des liens si on se donne la peine de leur redonner du temps conté (et pas compté) et de l’espace. Pousser les murs, c’est comme faire pousser des graines d’utopie.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 22-30.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Médecine, Littérature, Corps, Socialisation, Guerre, Vocation, Émotion
La publication récente de deux « inédits » de Céline permet de soutenir que le goût de la médecine lui vint selon le précipité suivant provoqué par sa participation à la Grande Guerre et à ses suites : rompre avec ses dispositions premières ; se gaver des humeurs des corps suppliciés, à commencer par le sien ; se voir inculquer la médecine sur le tas, au sens premier du terme.
Article de Florence Bernadou Debrulle, Jean Luc Sudres, Sylvie Lenoir Piat, et al.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 572-573, janvier-février 2024, pp. 169-182.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Art-thérapie, Musicothérapie, Soin, Prématurité, Dispositif, Ouïe, Émotion, Psychologie du développement
Contexte. Les prématurés développement des troubles d'apprentissages et comportementaux sur lesquels la médiation thérapeutique sonore/musicale peut avoir un effet positif.
Objectif. Repérer l'intensité sonore proposée en fonction de l'âge gestationnel, élaborer un dispositif musicothérapique, explorer l'impact stimulation sonore adaptée.
Méthode. 14 prématurés ont bénéficié d'un dispositif de musicothérapie standardisé en 4 séances. Des mesures ont été effectuées (avant/ après séance) avec un métallophone et un sonomètre.
Résultats. L'intensité sonore supportée correspond à l'âge gestationnel à la naissance. La stimulation musicothérapique permet d'améliorer la tolérance sonore et d'individualiser davantage les soins. La résonance affectivo-sonore parents/enfant créée constitue une enveloppe sonore « secure »
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 572-573, janvier-février 2024, pp. 143-152.
Mots clés : Culture-Loisirs, Cinéma, Émotion, Psychologie, Art-thérapie, Apprentissage
États-Unis, années 30. L'Amérique est aux prises avec la Grande Dépression, Cecilia est serveuse dans un bar et supporte son quotidien grâce aux séances cinéma du Jewel Palace, le cinéma de son quartier. Lors d'une projection de son film préféré, La Rose pourpre du Caire, Tom Baxter, l'un des personnages du films, interpelle Cecilia dans la salle, traverse la toile de projection et la rejoint dans le monde réel.
Ce film de Woody Allen, qui s'intitule aussi La Rose pourpre du Caire (Allen, 1985), joue sur l'effacement des frontières entre réalité et fiction, entre l'univers diégétique et le réel. Les limites séparant le cinéma et la vie y sont donc poreuses, on peut aimer un personnage fictionnel (comme Cécilia aime Tom) et cet amour peut « sortir » de l'écran et se vivre sur un monde non imaginaire.
La Rose pourpre... est une métaphore de ce que l'on nomme la cinémathérapie. La cinémathérapie, ou thérapie filmique, est une pratique novatrice d'art-thérapie, plus répandue dans les pays anglo-saxons que dans les pays francophones, qui consister à utiliser le médium cinématographique pour mieux vivre : favoriser des prises de conscience, initier de nouveaux comportements, réfléchir sur nos relations...
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 572-573, janvier-février 2024, pp. 125-131.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Accompagnement, Art-thérapie, Émotion, Estime de soi, Théâtre, Psychologie
Pirandello nous apprend que chacun d'entre nous est en même temps une seule personne, aucune personne et cent mille personnes. A l'intérieur de notre personnalité se conjuguent différents aspects du caractères et, comme sur une scène de théâtre, se présentent plusieurs personnages à l'intérieur d'une même représentation.
Il y a des périodes dans notre parcours existentiel ou le fait d'être en même temps plusieurs personnes, en lutte ou en opposition entre elles, est tout à fait physiologique. En effet, la croissance de chacun d'entre nous correspond à la recherche d'une identité propre. Cette recherche engage beaucoup d'énergies et implique souvent de grandes difficultés et des obstacles à franchir, avant de parvenir à choisir ou à assumer cette identité. Le niveau de souffrance que cela implique dépend du caractère plus au moins avantageux et adéquat du modèle adopté par les adultes qui constituent notre référence au cours de ce processus.
Quand, en revanche, les différents aspects d'un caractère se déclinent à l'intérieur d'un sujet atteint par des troubles psychiques, on peut facilement envisager que leur compréhension et, encore plus, leur acceptation, puisse devenir un obstacle difficile à franchir.
Par contre, c'est seulement en retrouvant de l'amour pour soi-même qu'on peut reconstruire une personnalité avec laquelle cohabiter. Voilà donc la mise en scène des paries les plus conflictuelles celles qui peuvent séquestrer émotionnellement un individu et empêcher une interaction avec soi-même et avec les autres permet une élaboration axée sur sa conscience critique. Grâce à l'improvisation, nous pouvons, protégés par la fiction, donner une voix à d'autres parties de notre être.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 572-573, janvier-février 2024, pp. 115-124.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Accompagnement, Art-thérapie, Atelier, Modelage, Art, Sculpture, Psychologie, Émotion, Langage
Dans ce partage en « médiation terre/sculpture », nos objectifs sont aussi simples que complexes... Par l'observation et ses différents regards, nous cherchons d'abord à mettre en avant les aspects thérapeutiques du modelage avec l'argile. Puis, nous interrogeons « l'objet » dans son processus de création, dans le cheminement de l'acte de créer. Ensuite, nous tentons de mettre en évidence les routes et détours, du dedans vers le dehors, des angoisses intérieures vers les tensions extérieurs, de l'informe vers la structure qui sont empruntés. Et enfin, toutes les perceptions possibles viennent nous servir pour postuler au « modelage du psychisme » et ouvrir des voies de recherches. En route !
Article de Agnès Lacroix, Gaïd Le Maner Idrissi, Audrey Noel, et al.
Paru dans la revue Devenir, vol. 35, n° 4, 2023, pp. 285-309.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Émotion, Enfant handicapé, Surdité, Appareillage, Recherche, Orthophonie
L’objectif de cette étude est de déterminer quels indices (prosodie, expressions faciales ou contexte) sont privilégiés par les enfants équipés d’implants cochléaires (IC) lorsqu’ils interprètent les états émotionnels des personnes. Vingt-et-un enfants porteurs d’IC et 110 enfants normo-entendants ont visionné une série de 24 vidéos dans lesquelles nous avons manipulé la valence émotionnelle (positive ou négative) de trois indices. Les enfants devaient identifier l’état émotionnel du protagoniste et justifier leur réponse. Les résultats ont montré que les utilisateurs d’IC donnaient la priorité au contexte plutôt qu’aux expressions faciales ou à la prosodie. Pour les utilisateurs d’IC, l’âge chronologique est corrélé à une plus grande prise en compte des expressions faciales, tandis que la durée d’utilisation de l’IC n’a pas influencé la reconnaissance des émotions. Nos résultats fournissent des informations précieuses qui devraient participer à améliorer le contenu de la prise en charge orthophonique pour les enfants utilisateurs d’IC. La présentation multimodale a semblé perturber les enfants utilisateurs d’IC. Nous devons les encourager à tenir compte de tous les indices, tant linguistiques que paralinguistiques.