Cet article propose une lecture des différentes théories de la sortie de la rue des personnes sans-abri reposant sur un répertoire de ses modalités d'accomplissement. Aucune de ces théories ne s'est véritablement imposée dans le champ scientifique et, pratiquement, l'irrésolution de la question de la sortie demeure. Les deux règles de l'exceptionnalité et de l'individualité relevées par les chercheurs permettent de poser les termes d'une réflexion commune de recherche et d'action.

Le constat de près de 25 années de recherche sur les SDF et les études récentes sur et avec les personnes Sans domicile fixe (SDF), nous interrogent sur la parole des SDF. Après avoir montré la dissonance entre les représentations et l'appréciation des situations, nous verrons que si la parole des SDF révèle un malaise chez les travailleurs du social, elle questionne surtout notre modèle d'insertion en éclairant les failles même de la politique sociale.

Deux professionnelles animant au sein d'un ITEP (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) un atelier « conte » à vocation thérapeutique conversent sur les effets engendrés par cette activité.

Ce témoignage propose d'étudier la pratique de l'atelier éducatif. L'auteur, éducateur spécialisé dans un Institut thérapeutique éducatif et pédagogique (ITEP), présente le travail qu'il réalise durant cette activité de médiation. Il s'attache à mettre en évidence les objectifs qu'il poursuit et tente d'analyser les mécanismes à l'ouvre pour y parvenir.

Sans véritable boussole, la politique en direction des personnes sans domicile semble aujourd'hui se limiter à l'organisation des Services intégrés d'accueil et d'orientation (SIAO). Cependant, depuis les années 1990, le dispositif d'hébergement a connu une transformation qualitative. Désormais plus du tiers des personnes accueillies sont hébergées dans des « logements associatifs », considérés à tort comme des logements temporaires et susceptibles de permettre l'expérimentation véritable de la « stabilisation » et du « logement d'abord ».

En s'intéressant aux définitions de l'itinérance qui guident l'intervention politique à son égard dans plusieurs villes canadiennes (Montréal, Québec, Ottawa, Calgary, Toronto, Vancouver), cet article éclaire deux modèles d'intervention qui différencient la gestion sociale de l'itinérance, l'un accordant la priorité au logement et l'autre à la cohabitation dans les espaces publics. Cette analyse se conclut notamment par une réflexion sur les enjeux de normalisation des populations itinérantes que ces modèles soulèvent.

Un article sur la partie anglophone d'une recherche européenne Interreg III, relative à l'évaluation des services en faveur des jeunes sans domicile fixe menée entre l'université Christ Church de Canterbury et l'Institut social de Lille. Il s'agit d'analyser les dispositifs de prise en charge de ces jeunes au Royaume-Uni et les problèmes rencontrés par les professionnels dans l'accompagnement de ce public.

Cet article rend compte des résultats d'une enquête portant sur trois dispositifs sociaux d'une ville de Suisse romande destinés (notamment) aux personnes sans domicile et leur permettant de dormir, de manger, de faire leur lessive et de se laver. Il montre que les règles mises en place par ces dispositifs pour la gestion de la misère, qui ont des effets sociaux, découlent en premier lieu des politiques de pénurie décrétées par les autorités qui les financent.

La création d'un service public de l'hébergement constitue un élément majeur de la refondation du secteur de l'intervention sociale. Ce changement représente un pas vers une gouvernance étatique qui se veut efficace, mais surtout efficiente. En parallèle, les professionnels s'inscrivent dans l'évolution conséquente des pratiques, tantôt avec résistance, tantôt en participant à cette nouvelle gestion dans une recherche renouvelée de sens et de transformation sociale.

Les sans-abri, ont toujours été aussi les plus contraints à devoir supporter les obligations de la vie en collectivité. Depuis 2009, les pratiques des pays du nord de l'Europe et de l'Amérique viennent tout doucement infiltrer nos modes de pensée et de gestion de l'accès des SDF à un logement autonome. « Un logement d'abord », se positionne dans cette mouvance de l'accès à un logement comme préalable à toute intervention visant le changement.