PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 25, n° 1, janvier-avril 2024, pp. 25-78.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Inconscient, Identité culturelle, Approche historique, Histoire familiale, Algérie, La Réunion
Dossier composé de 4 articles :
- L’inconscient au risque de l’histoire ? Histoire des profondeurs et métamorphoses de l’affectivité II
- À l’écoute des histoires en terre créole pour un soin aux enfants de la Creuse et de La Réunion
- Algérie : un silence en héritage, une enfance confisquée
- Psychologie raciale et médecine : la construction d’une « mentalité africaine » dans le contexte colonial français (XIXe-XXe siècles)
Dossier composé de 5 articles :
- La prévention sociale et le jeune errant : quelle clinique « en » rue possible ?
- Un espace transculturel intermédiaire pour « soigner » des délinquants juvéniles et violents en Nouvelle-Calédonie
- La médecine coloniale en Afrique XIXe-XXe siècles : des soignants au service d’une entreprise politique ?
- Produire des « enfants » dans le cadre de rituels de possession tandroy (Madagascar). Relation thérapeutique et enjeux identitaires collectifs dans un contexte de mobilité
- Les deux médecines : pluralisme thérapeutique et santé mentale en Lorraine
Les thérapies systémiques familiales restent peu pratiquées au Cameroun et en Afrique. Ceci s’explique souvent par le fait que les modèles transactionnels familiaux traditionnels, de nature asymétrique, restent vivaces. Ils sont véhiculés à travers les mythes et rituels qui organisent la vie des familles, malgré la diversité des espaces de socialisation et d’enculturation qui se proposent à l’idiosyncrasie des générations actuelles. Ceci est souvent à l’origine de crises ou pannes du fonctionnement familial. Les thérapeutes eux-mêmes, sont souvent porteurs de ces modèles inconscients dans leurs interventions et leurs pratiques, qui agissent comme des contraintes à la formation et l’exercice des thérapies systémiques. L’article présente et analyse la prise en charge d’une famille dont les difficultés transactionnelles, portées par la mère, sont des symptômes d’une crise du fonctionnement familial dont le conflit père/fils est le nœud. L’observation clinique suggère que la famille négocie péniblement la transition entre traditions et modernité. La réponse proposée est une approche systémique-fonctionnelle conduisant à une réorganisation autonome et guidée du fonctionnement familial, laquelle a montré son efficacité dans la disparition des symptômes névrotiques chez le malade désigné.
Article de Sabine Housseini Houy, Hawa Camara, Marie Rose Moro
Paru dans la revue Perspectives psy, vol. 61, n° 4, octobre-décembre 2022, pp. 353-360.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Corps, Émotion, Psychomotricité, Mémoire collective, Migration, Identité culturelle, Relation enfant-mère
La culture est une réalité collective qui se transmet de génération en génération à travers l’éducation, nous indique M. Mead (1963). Nous développerons l’idée que le dialogue tonico-émotionnel de J. De Ajuriaguerra cher aux Psychomotriciens est un dialogue de transmission culturelle. Le dialogue tonico-émotionnel et les soins de maternage sont les supports de cette enculturation du corps maternant au corps du nouveau-né, et cela à leur insu. Notre approche théorique déroulera 3 temps forts de la régulation tonique et émotionnelle; le tonus sensoriel intra-utérin, le tonus gestuel accueilli par son berceau culturel, les effets de transparence psychique, corporelle et culturelle du dialogue tonico-émotionnel. Nous verrons comment cette enculturation s’inscrit et se transmet dans la construction et la remémoration du corps en relation.
L’histoire de Mme R et de son bébé, reçus dans notre unité de Périnatalité, viendra soutenir cette lecture psychomotrice et transculturelle. Mme R venue en France alors qu’elle était une jeune enfant n’a pu se soutenir du processus de transparence corporelle dans sa rencontre à son bébé. Nous développerons l’hypothèse que cette migration précoce a eu un effet sur la construction de sa mémoire corporelle et, a été un empêchement à la mise en route du processus de transparence corporelle ainsi que culturelle. Nous tenterons alors d’inventer et d’adapter un cadre de soins, pour cette dyade, au travers d’une expérience de suivi à domicile et au sein d’une unité ambulatoire de périnatalité.
Article de Claire Mestre, Léa Pinheiro, Laura Guery
Paru dans la revue L'Autre, vol. 23, n° 1, janvier-mars 2022, pp. 21-72.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Violence, Crime sexuel, Identité collective, Identité culturelle, Intergénérationnel, Traumatisme, Souffrance, Transmission, Adoption, Contre-transfert
Liée aux effets des violences collectives et intentionnelles (crimes de guerre, tortures, viols, génocides, déplacements forcés de populations), la notion de traumas extrêmes renvoie aux tentatives de déshumanisation infligées par des hommes à d’autres hommes. Ces violences systématiques ont pour effet de briser les affiliations collectives (religieuses, culturelles, ethniques, politiques) en abolissant ce qui fait le ciment des communautés humaines : les valeurs communes, la langue, les traditions, la spiritualité et les cultes. Assimilés à un séisme à la fois interne et externe, ces traumas extrêmes sont doublés pour les populations exilées par l’expérience de la migration qui entraîne aussi une perte des contenants externes et le bouleversement de repères internes structurants, conduisant à une altération de l’identité, du rapport à soi et aux autres et à une perte de sens de l’existence et de la fiabilité du monde. Cela a un impact considérable sur la transmission entre les générations et altère parfois durablement les liens au sein des familles, puisque les traumas extrêmes touchent, dans un même temps, le collectif en soi et la capacité d’être soi dans le collectif.
Aux prises avec cette clinique ardue aux enjeux multiples, de nombreux soignants s’engagent avec courage auprès de ces femmes et de ces hommes pour les réinscrire dans une communauté humaine et témoigner aussi de ces parcours traumatiques, au risque d’être parfois sidérés et épuisés par la violence et l’inhumanité des récits. Il s’agit alors pour le clinicien d’être à l’écoute de la souffrance individuelle mais aussi de la part collective et politique de ces traumas inscrits dans les corps et au plus profond de la psyché humaine. Avec, pour principal enjeu, la nécessité de restaurer les garants sociaux, le récit de soi, les espaces imaginaires et de plaisir afin de permettre à ces patients de retrouver l’espoir d’une vie meilleure.
Ce dossier spécial nous invite à mieux comprendre la dimension collective des traumas extrêmes et des manières possibles d’en tenir compte dans les modalités de soin. L’adoption d’une démarche complémentariste liant les perspectives individuelles, familiales, historiques, culturelles et géopolitiques apparaît comme une nécessité majeure pour appréhender la complexité de ces traumas.
Article de Christine Bellas Cabane, Chiarella Mattern, Zoly Nantenaina Ranosiarisoa, et al.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 22, n° 2, avril-juin 2021, pp. 221-230.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Prématurité, Peau, Allaitement, Relation enfant-mère, Adaptation, Acculturation, Identité culturelle, Madagascar
En 2018, l’Institut Pasteur de Madagascar a mené une recherche anthropologique sur la prise en charge de la prématurité selon la Méthode mère kangourou (MMK) consistant à porter un enfant prématuré sur le ventre, en contact peau contre peau et à pratiquer un allaitement maternel strict. Mise au point en Colombie, cette méthode conçue comme une alternative au manque de couveuses pour les bébés nés avant terme a été rapidement considérée comme un dispositif miracle pouvant être répliqué quel que soit le lieu et évoquant les modèles voyageurs. Les données ont été collectées dans un centre hospitalier de la capitale par les observations collectives et directes du déroulement de la MMK, les observations individuelles et les entretiens semi-directifs avec les soignants, les mères et les porteuses. Les résultats montrent les difficultés des acteurs à respecter strictement le modèle compte tenu d’un contexte qui les conduit à adapter la méthode à la réalité du terrain.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 238, juin 2021, pp. 4-21.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Littérature, Identité culturelle, Personne issue de l'immigration, Représentation sociale, Algérie
En France, du début des années 1980 jusqu’au début des années 1990, dans un contexte socio-politique fortement marqué par l’évidence du problème que constituerait la migration postcoloniale, et en particulier algérienne, des récits littéraires apparaissent sur la scène publique et sont qualifiés de « beur » par les élites éditoriales et médiatiques, sans que leurs auteurs ne revendiquent ce terme. Ainsi, le présent article cherche à identifier et analyser les pratiques professionnelles, symboliques et matérielles, à l’origine d’une forme lettrée d’assignation sociale. Pour cela, nous recourons au concept d’identification – entendu comme toute action sociale où l’attribution identitaire est extérieure et s’exerce sur un individu, dans le cadre d’une institution sociale – et mettons en évidence la prégnance, au fondement de ladite classification littéraire, de rapports de classe articulés à des catégories fondées sur l’origine, susceptibles de perpétuer des modes de pensée essentialistes.
Article de Malika El Jilali, Malika Bennabi Bensekhar
Paru dans la revue L'Autre, vol. 22, n° 1, janvier-mars 2021, pp. 105-115.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Transmission, Solidarité, Intergénérationnel, Identité culturelle, Famille
Cet article rend compte d’une recherche sur le destin des transmissions familiales dans le domaine de la solidarité intergénérationnelle. Les outils utilisés sont, d’une part, le Répertoire de Positions Personnelles (Hermans & Hermans-Konopka, 2010), d’autre part, des fictions sur la solidarité à l’égard des personnes âgées qui ont été conçues pour la recherche. Ces derniers permettent d’observer les modalités de conciliation de représentations antagonistes dans le domaine de l’identité. L’analyse qualitative des narrations de soi produites par 14 adultes nous a permis de comprendre leur processus d’identisation et d’observer des identités fluides et conjoncturelles, ouvertes aux dynamiques transnationales. L’interculturation relève ici non pas d’une fusion mais d’une capacité d’alternance entre les normes en fonction des contextes.
Dossier composé de 5 articles :
- Dépression périnatale chez les femmes migrantes : le rôle du statut légal sur les difficultés éprouvées
- Les pères en exil sur la scène périnatale des enfants migrants
- La dimension transculturelle d’un accueil parents-enfant au service de l’alliance thérapeutique
- Être mère ici et là-bas : une parentalité complexe
- Co-construire une communauté transitionnelle avec les familles exilées
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 228, juin 2019, pp. 56-75.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Quartier, Socialisation, Mobilité sociale, Identité culturelle, Sport de combat, Enquête, Analyse comparative, Ethnométhodologie, Violence, Corps, Santé, Etats Unis d'Amérique, France
À partir d’une enquête ethnographique dans deux salles de boxe situées dans des quartiers populaires en France et aux États-Unis, cet article montre en quoi la socialisation à la boxe relève d’une transmission de capital culturel. La proximité sociale entre entraîneurs et boxeurs facilite le travail de socialisation de ces derniers qui s’engagent dans une transformation de soi indissociablement corporelle et culturelle. En retour, l’accumulation de capital culturel produit des effets différenciés sur les espaces sociaux étudiés. L’ethnographie comparée met en lumière des points de convergence et de divergence dans les principes constitutifs de la stratification sociale des jeunesses populaires racisées en France et aux États-Unis. L’analyse du processus d’accumulation du capital culturel montre en quoi les destins sociaux possibles divergent pour les boxeurs aux États-Unis et en France : pour les premiers, ce processus ouvre davantage d’espoir de mobilité sociale et résidentielle ; pour les seconds, il donne plus accès à des statuts locaux.