PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Alors qu'une solide tradition de sociologie du curriculum s'est développée dans les pays anglo-saxons, peu de recherches empiriques concernent, en France, les contenus d'enseignement. L'article présente les résultats d'une recherche examinant comment, dans une variété de pays, se structurent les curricula, et explore si des liens peuvent être établis avec les attitudes observées par ailleurs chez les élèves. Il met en évidence trois grands modèles curriculaires idéal-typiques : à des systèmes éducatifs fondés sur une « éducation totale » s'opposent deux modèles fondés soit sur les matières académiques, soit sur la vie professionnelle. Ces différenciations de contenus d'enseignement s'inscrivent dans des organisations pédagogiques et sociales au sein de l'école différentes. L'hypothèse de relations entre, d'un côté, les attitudes des élèves et, de l'autre, ces modèles curriculaires et les organisations sociales qui les accompagnent au sein de l'école est confortée partiellement, même si ce résultat est évidemment contingent à la construction des variables d'attitudes dans la base de données utilisée (PISA). Mais de manière plus générale, c'est la possibilité d'évaluer les « effets » de l'éducation qui est questionnée, notamment dans le domaine des attitudes.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 13, printemps 2012, pp. 209-225.
Mots clés : Réforme, Diplôme, Éducateur spécialisé, Programme d'enseignement, Idéologie, Management, Projet, Expertise, Relation éducative, Accompagnement social, Sujet, Subjectivité, Sciences humaines et sociales, Formation, Travailleur social
Après s'être répandu dans le secteur public, le management vient contribuer à la rénovation du secteur social et médico-social. Les réformes des formations des métiers du travail social rendent compte de cette évolution appréhendée ici à partir de l'exemple des formations au diplôme d'Etat d'éducateur spécialisé (dees). Elles tendraient à minorer les questions relatives au positionnement professionnel (et à l'analyse des pratiques) portées traditionnellement par le travailleur social de base au profit de l'expertise (ingénierie sociale) et de la méthodologie de projet. L'approche managériale ainsi envisagée ne se contenterait pas de redéfinir l'acte éducatif dans une version plus individualisée et décontextualisée (au détriment de l'accompagnement social) en provenance d'un sujet plutôt métaphysique. Elle le ferait en réfutant les sciences humaines (disparition des références à elles dans la formation qui les rend facultatives) et surtout en ignorant le « sujet concret », celui qui se construit dans son rapport à l'extériorité, à son environnement et à l'autre. Une telle perspective ne peut qu'interroger le sens de la formation et le devenir même du travail social.
Paru dans la revue Revue française de pédagogie, n° 114, janvier-février-mars 1996, pp. 53-65.
Mots clés : Éducation à la santé, École, Programme d'enseignement, Recherche, Politique de formation, Santé publique, Formation, Valorisation de la recherche