PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Le présent article tente d’analyser l’usage des drogues dans la société sénégalaise et le contexte de la traite des esclaves et de l’économie de traite. Elle concerne deux groupes : les Saafi et le groupe Maniwel. Son intérêt réside dans le choix d’une approche visant à mettre en évidence le caractère transculturel de l’usage des drogues mais aussi les perceptions, attitudes et comportements qui lui sont liés. Les Saafi sont une composante de l’entité ethnoculturelle Seereer, longtemps réfractaire à l’islam, et qui ont traîné, jusqu’à une période récente, la réputation de grands consommateurs d’alcool ; le groupe Maniwel, une culture marginale née d’une identité fabriquée par le métier des transports en commun et qui se superpose aux valeurs culturelles de différentes communautés nationales. Ce groupe « transethnique » a fait de l’usage des drogues un moyen de marquer sa particularité dans un environnement fortement islamisé.
Article de Dominique BODIN, Sophie JAVERLHIAC, Stéphane HEAS
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 1, pp. 5-26.
Mots clés : Violence, Sport, Enquête, Entretien, HISTOIRE INDIVIDUELLE, Comportement social, Groupe, Groupe d'appartenance, Bande, Identité, Motivation, Sociologie
Très souvent, le hooliganisme est analysé à travers les facteurs de risques qui conditionnent son émergence ou sous l'angle de la construction des identités collectives. Aucune analyse n'a pris en compte la question des carrières déviantes à long terme et la signification des comportements violents dans leur dimension diachronique, en s'intéressant à trois étapes particulières : l'intégration, la sortie et le retour dans le groupe hooligan. C'est à cette perspective que s'attache cet article en cherchant à comprendre, à partir de 7 entretiens sur 31 réalisés, comment interpréter les différentes phases d'une carrière hooligan.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 35, n° 4, pp. 459-484.
Mots clés : Prostitution, TRANSSEXUALISME, Homosexualité, Migration, Sociologie, Identité, Rue, Socialisation, Travail, GENRE, FEMME IMMIGREE, EQUATEUR, FRANCE, NORD, LILLE
Migration, genre, prostitution, seront abordés ici à travers le parcours prostitutionnel de transsexuelles équatoriennes lilloises. La fabrication de l'identité transgenre, identité inscrite dans un « vide du genre », se décline comme un processus, où différents univers de référence s'imbriquent : l'homosexualité, la prostitution, la migration. Ce dessein de transmutation de soi, de « conversion de soi » qui se résout dans et par un long travail identitaire, place le transgenre dans une position paradoxale : celle de s'ancrer dans une identité sexuelle désirée devenir presque femme ou celle de rester dans une identité indéterminée qui dans les deux cas inscrit sa vie dans un espace de marginalité et de transgression.
Cette contribution interroge, à partir d'enquêtes conduites dans les lieux d'enfermement pour demandeurs d'asile et migrants en situation irrégulière en Autriche et en République tchèque, le rôle de ces espaces dans la production des catégories du « réfugié » et du « clandestin ». L'observation ethnographique de la situation d'entretien entre agents de l'Etat et migrants détenus est envisagée ici comme un moment particulier permettant d'appréhender les processus de catégorisation, par l'institution, des migrants détenus, mais aussi les modes de contournement ou de réappropriation par les migrants des catégories normatives qui fondent l'ordre institutionnel en détention.
Historiquement associée à l'immoralité et la criminalité, la prostitution est, encore aujourd'hui, l'objet de croisades morales qui en maintiennent la stigmatisation. Face à ce stigmate, les travailleurs et travailleuses du sexe vont soit le repousser aux autres, soit le remettre en question. Bien que la nature dégradante de cette activité soit posée comme étant due à une aliénation de la sexualité qui aliénerait l'identité et que des travaux de recherche en font un a priori, l'analyse des pratiques indique que ce ne serait pas le cas. Le lien existant entre sexualité et identité n'est pas inhérent, mais est le produit d'une construction sociale visant le contrôle de la sexualité.
Article de André LEMAITRE, Jacques TELLER, Sarah BLANDY, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 4, pp. 543-612.
Mots clés : Sécurité, Insécurité, Environnement, Milieu urbain, Quartier, Peur, Communauté, Groupe d'appartenance, Statut social, Identité, Logement, Habitat, Secteur privé, Logement social, Environnement social, Délinquance, Sociologie, Théorie, Classe sociale, Ordre social, Perception, Aménagement du territoire, SEGREGATION, ANGLETERRE, BELGIQUE, HONGRIE, BUDAPEST, PORTUGAL, LISBONNE
On trouvera dans ce dossier certaines des contributions issues d'un séminaire de l'Action de Coordination CRIMPREV (Assessing Deviance, Crime and Prevention in Europe), financée par la Commission Européenne dans le cadre du 6e PCRD [1]- [2]. Dans ce cadre, l'Université de Liège a organisé les 10 et 11 avril 2008, un séminaire consacré à l'étude de l'insécurité et du phénomène de l'exclusion sociale.
Les sociétés occidentales se montrent aujourd'hui plus ouvertes et tolérantes envers l'homosexualité. Toutefois, l'ordre social demeure fortement hétéronormatif. Or, la présomption d'hétérosexualité étant toujours aussi prégnante, les homosexuels sont appelés à s'engager dans une construction identitaire complexe. Comment construit-on une identité homosexuelle dans un tel contexte social ? Comment la gère-t-on socialement ? Telles sont les questions au coeur de cet article qui vise à rendre compte des dimensions intervenant dans le processus de construction de l'identité homosexuelle, des tensions pouvant surgir, ainsi que des stratégies identitaires développées pour gérer celles-ci...
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 1, pp. 51-67.
Mots clés : Prison, Détenu, Maintien du lien, Famille, Identité, Espace, Relation familiale, UNITE DE VISITE FAMILIALE
Cet article est issu d'une recherche consacrée à l'analyse de la mise en oeuvre des Unités de Visites Familiales (UVF) en France. Il montre comment les personnes détenues se positionnent face à un dispositif nouveau qui bouleverse les repères instaurés durant le temps de la détention et se réinscrivent dans une autre symbolique sociale, affective et relationnelle : autant d'éléments majeurs du parcours intime du détenu qui peuvent influer sur son processus identitaire et lui permettre de s'envisager en tant qu'être à soi et aux autres, dans un temps carcéral qui ne suspend pas tout avenir. L'assignation identitaire des UVF est plus variée et valorisante que celle de la détention mais elle est également source de tension et de conflit pour les détenus qui ont vécu plusieurs années de détention et ceux qui sont condamnés à de longues peines.
Le concept de carrière a été utilisé autant par les théories de l'apprentissage qui mettent l'accent sur l'aspect occupationnel que par les interactionnistes qui s'intéressent aux processus subjectifs et identitaires. A partir d'une étude empirique sur les conflits en Irlande et au Pérou, ces deux perspectives sont mises à contribution pour analyser les différentes étapes et enjeux de la carrière des femmes dans la lutte armée. Cet article met en avant la complexité du parcours en articulant les différents rôles joués par l'attachement, l'engagement et le stigma selon trois modes d'initiation et de continuité de la carrière déviante (par vocation, circonstanciel et sous contrainte).