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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Au-delà des fondements politiques du génocide rwandais : une construction historico-socioculturelle de l'ethnisme

Article de El Hadj TOURE

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 4, pp. 463-485.

Mots clés : Génocide, Ethnie, Sociologie, HISTOIRE, Identité culturelle, Récit de vie, Témoignage, Racisme, Totalitarisme, Légitimation, RWANDA

Certes, les massacres de masse perpétrés au Rwanda par les Hutu extrémistes contre environ un million de Tutsi et de Hutu modérés ont fait l'objet de nombreux écrits depuis 1994. Toutefois, outre leur nature biographique et descriptive, certains de ces écrits surestiment la responsabilité des pouvoirs publics et de la communauté internationale. Aussi l'objet du présent article est-il de montrer qu'au-delà de ses fondements politiques, le génocide rwandais repose sur une construction historico-socioculturelle de l'ethnisme. S'appuyant sur une perspective résolument constructiviste, l'analyse concerne des récits de vie et témoignages colligés dans la littérature. Elle révèle précisément comment des schèmes racistes construits par les colons belges s'intègrent dans la culture et la société rwandaises et servent de caution à des régimes politiques totalitaires.

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Des mercenaires aux compagnies de sécurité privée : construction et pratiques de légitimation de la violence privée commerciale dans le système international

Article de Cyril MAGNON PUJO

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 4, pp. 487-508.

Mots clés : Violence, Sécurité, Légitimation, Sociologie, Secteur privé, Norme

La violence privée peut-elle être légitime ? Apparemment tautologique, cette proposition renvoie à la conception weberienne de l'État en tant qu'« entreprise politique [...] revendiquant avec succès le monopole de la contrainte physique légitime ». Elle mérite cependant une nouvelle analyse à l'aune du développement, récent, des compagnies de sécurité privée construites comme de nouveaux acteurs légitimes sur la scène internationale. Mettant en oeuvre diverses formes de violence physique hors des frontières nationales, ces opérateurs privés sont en effet utilisés aujourd'hui légalement et de manière croissante, par des entreprises, des États ou des organisations internationales. Ces usages massifs et diversifiés indiquent la légitimité nouvelle d'une pratique jusqu'alors condamnée moralement et juridiquement : le mercenariat. Comment comprendre alors un tel processus de légitimation d'une activité vue comme fondamentalement régalienne, mais exercée aujourd'hui par des sous-traitants privés ? Loin d'être anecdotique, l'analyse des pratiques de légitimation mises en ouvre par cette « industrie » illustre, à travers le passage du mercenariat stigmatisé à une identité redéfinie, la question plus générale de la construction d'une norme professionnelle et sociale, mais aussi celle de sa réception et de ses limites alors qu'elle est élaborée en premier lieu par des acteurs privés et qu'elle revient sur les fondements supposés de l'État moderne.

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De l'illégalité à la légitimation : la socialisation à la violence des conscrits de l'armée turque

Article de Sümbül KAYA

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 4, pp. 509-531.

Mots clés : Violence, Armée, Institution, Organisation, Légitimation, Sociologie, TURQUIE

L'objet de ce papier est d'étudier la formation à la violence effectuée dans les casernes turques, en amont de l'expérience combattante, afin de tester l'hypothèse selon laquelle les violences exercées et subies à l'intérieur de l'institution peuvent, par la suite, permettre aux soldats d'endurer la violence des combats. Dans une première partie, nous montrerons que les conscrits de l'armée turque en situation de non-guerre sont confrontés à une violence interne à l'institution militaire qui symbolise la mort par la violence. Nous montrerons, dans une seconde partie, qu'en contexte de guerre, la confrontation réelle avec la mort impose une reconfiguration institutionnelle face à la violence. En effet, il découle de la situation de guerre, une disparition progressive du sentiment de peur, une habituation et une distanciation vis-à-vis des atrocités de la violence guerrière chez les appelés. Parallèlement, les violences internes, qu'elles soient horizontales ou verticales, s'atténuent et sont redirigées vers un ennemi commun.

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