De la sociologie aux sciences cognitives, tous les champs de l’éducation instruisent la même question : qu’est-ce qui fait réussir ou échouer les élèves ? La sociologie porte plutôt la focale sur le poids du milieu social ; les psychologues s’intéressent aux ressorts personnels de la performance (motivation, persévérance, confiance en soi, affectivité…) ; les cognitivistes mesurent l’intelligence (les intelligences ?) et prétendent décrypter les circuits neuronaux de l’apprentissage ; les pédagogues mettent l’accent sur le rôle et les méthodes de l’enseignant… Le marché s’en mêle aujourd’hui, dans un contexte d’anxiété parentale, en proposant de nouvelles explications, applications et pédagogies, pas toujours si nouvelles, ni toujours très fondées.
Ce dossier ne fournit pas de réponse univoque ni de mode d’emploi – ce qui serait vain ! – mais permettra de mieux comprendre les grands paradigmes de l’éducation, leurs développements et leurs croisements actuels. On voit notamment apparaître, chez les chercheurs, des problématiques très concrètes, au croisement de la sociologie, de la psychologie et de la pédagogie : comment les parents peuvent-ils transmettre « le goût de l’effort » ? L’école sait-elle nourrir la confiance en soi ou la persévérance ? Quel rôle jouent les camarades de classe dans le développement de l’ambition scolaire ?
À l’heure où l’école doute et se cherche, où les parents s’angoissent et préssurent leurs enfants, où la phobie scolaire explose chez les adolescents, on gagnerait enfin à sonder cette quête de performance. Réussir à l’école est-il si décisif pour réussir sa vie professionnelle et sa vie personnelle ?