Ils ont 19 ans, 30 ans ou 50 ans et, un jour, ces anciens enfants confiés ont décidé d'aller consulter leur dossier ASE. La plupart ne savaient pas trop à quoi s'attendre, mais tous entreprenaient la démarche pour mieux connaître leur histoire et mieux se connaître eux-mêmes. Un espoir souvent déçu, voire source de souffrances, tant ce qu'on y trouve (rapports éducatifs, comptes-rendus d'audience, procès-verbaux, documents administratifs, données médicales...) occulte ce qui fait l'essentiel d'une vie : le quotidien. Celui des joies, des colères, des vacances, des copains, des doudous préférés, des comptines écoutées, des dessins réalisés à l'école... De tout cela, le dossier ASE ne conserve souvent que très peu de traces. Et pour cause, sa vocation n'est pas là. Faut-il se contenter de ce triste constat ? Des choses peuvent changer pour remettre ce passé au présent. Certains acteurs s'y emploient, conscients que notre histoire, si précieuse pour l'avenir, s'est tissée dans une multitude de petits riens qui comptent beaucoup.