S’appuyant sur une proposition récente (Duvoux & Vezinat, 2022), cet article entend montrer comment, au carrefour de savoirs, d’orientations normatives et de pratiques, la médecine, puis la santé publique et enfin ce que nous appelons « la santé sociale » permettent de saisir un ensemble de conceptualisations du rapport entre les conditions sociales de la population et son exposition, différentielle, à la dégradation de la qualité et de la durée de la vie. Ce concept a vocation à faire apparaître un continuum de problématisations, d’organisations et de pratiques reliant, de manière étroite, réponses à des enjeux de pauvreté et d’inégalités d’une part, élaboration et diffusion d’un socle de soins primaires en interaction dynamique (et critique) avec les principes directeurs (hospitalo-centré ; libéral pour la médecine ambulatoire dite « de ville » ; et curatif pour l’ensemble) du système de santé d’autre part.