PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Sur la base d’interviews et d’observations dans des collèges et lycées, cet ouvrage montre comment les violences entre élèves sont liées à des modèles de virilité et de refus du féminin, et comment les adultes, tout en luttant contre ces violences quand elles sont transgressives, ont tendance à soutenir le système hiérarchique qui les fonde, sans le savoir et en dépit de leurs intentions.
Les violences genrées entre élèves fondent un fonctionnement hiérarchique à deux niveaux. Entre garçons, et dans une moindre mesure entre filles, on observe une hiérarchie instable où le statut de chacun est mis à l’épreuve dans chaque interaction. Entre garçons et filles, il s’agit de l’emprise stable d’un groupe sur l’autre. Ce système se manifeste crûment en milieu populaire et sous une forme plus euphémisée dans un milieu social privilégié. L’observation des adultes met en évidence comment dans les interactions quotidiennes, ce fonctionnement hiérarchique entre élèves est plutôt soutenu que vraiment combattu par l’institution, malgré les intentions explicites et les efforts incontestables de tous et toutes, ou presque.
Dès le début des années 80, les pouvoirs publics encouragent les offres de loisirs sportifs dans le cadre d’une politique dite d’insertion par le sport des jeunes garçons habitant les quartiers populaires urbains. Considéré comme « naturellement » éducatif et pacificateur, le sport apparaît comme un instrument légitime de lutte contre la délinquance masculine et l’échec scolaire.
L’ouvrage a pour objectif de cerner les enjeux et la réalité des effets de ces dispositifs sportifs extrêmement variés, souvent pensés comme homogènes et forcément positifs, en portant une attention spécifique aux inégalités entre les sexes et aux relations filles/garçons.
L’enquête de terrain révèle que les situations de concurrence (obtention des subventions, nombres de licenciés) entre les structures proposant du sport à visée sociale au sein du quartier favorisent le développement, voire la prolifération, d’actions spécifiques (essentiellement à destination des garçons) mais génère, dans le même temps, des tensions entre associations et de la discrimination envers les adolescents les plus démunis et l’ensemble des filles.
De même, l’étude approfondie de différents contextes sportifs non mixtes (football, danse hip-hop) et mixtes (tennis, dispositifs municipaux, EPS) montre que le sport peut accentuer certaines inégalités sociales et sexuées tout comme il peut permettre de s’en distancer lors d’expériences corporelles ou relationnelles novatrices. Les encadrants qui définissent les situations pédagogiques jouent également un rôle central dans l’engagement des jeunes, les apprentissages effectués et la mise en œuvre de la mixité.
L’ouvrage analyse les effets de l’engagement des filles et des garçons de cités dans différents contextes sportifs à visée sociale en se focalisant sur les relations filles/garçons, les formes de virilité et de féminité valorisées par les pratiquants, leurs parcours scolaires et leurs rapports au corps. Le rôle des encadrants fait l’objet d’une analyse spécifique.
Livre de Cédric Hugree, Etienne Penissat, Alexis Spire, édité par Agone, publié en 2017.
Mots clés : Classe sociale, Inégalité, Organisation du travail, Marché du travail, Mobilité sociale, Migration, Mouvement social, Précarité, Culture populaire, Culture, Conditions de travail, Santé, Consommation, Crise économique, Domination, Europe
Les classes populaires européennes ont été touchées de plein fouet par la crise : l'expérience du chômage et de la précarité fait partie de leur quotidien et constitue un marqueur qui les distingue des autres classes. Un autre trait récurrent est la pénibilité physique au travail, qui touche davantage les actifs peu ou pas qualifiés dans la quasi-totalité des pays européens. Pourtant, ces inégalités dans le monde du travail n'ont guère été prises en charge politiquement : la délégitimation du monde ouvrier s'est accompagnée d'une occultation de la déstabilisation des classes populaires.
Alors que la crise économique et les politiques néolibérales incitent les peuples des pays européens à se replier sur leurs frontières, cet ouvrage pose la question de ce qui rapproche ou distingue celles et ceux qui travaillent sur le vieux continent. A partir de données statistiques et d'enquêtes inédites, il prend le parti de penser l'Europe en termes de classes sociales, rendant visibles les rapports de domination.
Une étape nécessaire pour explorer les conditions de possibilité d'un mouvement social européen.
Livre de Margaret Maruani, édité par la Découverte, publié en 2017.
Mots clés : Travail-Emploi, Travail des femmes, Emploi, Salaire, Évolution de carrière, Scolarité, Niveau scolaire, Inégalité, Chômage, Égalité professionnelle, Travail à temps partiel, Analyse comparative, Statistiques, Discrimination sexuelle, Niveau de qualification, Niveau de vie
Depuis le début des années 1960, en France comme partout en Europe, lemploi féminin progresse à la manière dune lame de fond. La féminisation du salariat et la montée en puissance du secteur tertiaire, les transformations du rapport à lemploi et des comportements dactivité féminins, la réussite des femmes dans le système scolaire et universitaire constituent les principaux ingrédients de cette mutation.
Les écarts de salaire faiblissent mais demeurent, les disparités de carrière perdurent, la ségrégation professionnelle reste dominante. Comment les différences, les clivages, les hiérarchies entre hommes et femmes se (re)construisent-ils ?
Plus de femmes actives, salariées, instruites, mais aussi plus de femmes au chômage, en situation précaire et en sous-emploi. Cest cette situation contradictoire que ce livre se propose danalyser, dans toute sa complexité.
Margaret Maruani est sociologue, directrice de recherche au CNRS, rattachée au Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS/CNRS/Université Paris-Descartes). Elle dirige le réseau de recherche international et pluridisciplinaire « Marché du travail et Genre » (MAGE) quelle a créé en 1995, ainsi que la revue Travail, genre et sociétés. Elle est l'auteure de nombreux ouvrages, dont avec Monique Meron, Un siècle de travail des femmes en France (La Découverte, 2012).
Livre de Chantal Zaouche Gaudron, Michel Vandenbroeck, édité par Erès, publié en 2017.
Mots clés : Lien social-Précarité, Enfance-Famille, Enfant, Précarité, Pauvreté, Interaction, Psychologie du développement, Inégalité, Santé, Affectivité, Cognition, Quartier, Conditions de vie, Logement, Environnement social, Parentalité, Mère, Identité, Père, Famille monoparentale
Cet ouvrage fait le bilan des recherches les plus contemporaines en psychologie sur les liens qui existeraient entre le développement de lenfant et ses conditions de vie notamment quand elles sont marquées par la précarité. Dix ans après la parution du 1001BB Les conditions de vie influent-elles sur le développement de lenfant ?, aujourdhui épuisé, cet ouvrage sattache à rendre compte des avancées de la recherche dans ce domaine en sintéressant aussi aux enfants de plus de 3 ans. Lobjectif est dexaminer comment lenfant qui grandit dans des conditions de vie précaires peut se développer. Quelles sont les incidences de lenvironnement (social, économique, familial) sur sa santé physique et psychique ? Et surtout sur quel levier pouvons-nous agir pour améliorer la situation de ces enfants de la précarité, toujours plus nombreux dans notre pays et dans le monde, et leurs parents ?
Mots clés : Milieu urbain, Environnement social, Approche historique, Évolution, Mutation industrielle, Industrie, Ouvrier, Élu local, Vie politique, Administration, Crise économique, Adaptation, Inégalité, Emploi, Chômage, Précarité, Jeune en difficulté, Socialisme, Tradition, Militantisme, Association, Culture, Exploitation minière, Industrie textile, Nord, Lille
A Lille, le récit dune agglomération reconvertie en métropole tertiaire, culturelle et créative semble avoir chassé les fantômes de la crise économique. Mais, cinquante ans après le début de sa désindustrialisation et sans nier les dynamiques économiques et culturelles nouvelles, la « bifurcation tertiaire » est loin davoir tenu ses promesses.
Lille est aujourdhui la grande agglomération régionale la plus ségrégée de France. Les politiques publiques nationales et locales se sont révélées impuissantes à réduire les inégalités sociospatiales héritées du développement industriel et à contrecarrer un chômage persistant. La reconversion tertiaire sest accompagnée dune précarisation accrue du marché du travail et de ségrégations renouvelées, tant sur le plan résidentiel que scolaire.
Cet ouvrage rend compte de ces transformations, indissociablement politiques, économiques et sociales, qui font de lagglomération lilloise un site privilégié pour comprendre les dynamiques inégalitaires des villes contemporaine.
Le collectif Degeyter est composé de neuf enseignants-chercheurs sociologues, politistes et géographes des universités Lille 1, Lille 2, Lille 3 et Paris-Est-MLV : Antonio Delfini, Fabien Desage, Fabien Eloire, Remi Lefebvre, Yoan Miot, Frédéric Poulard, Stéphanie Pryen, Juliette Verdière et Cécile Vignal (coord.).
Livre de Christophe Adam, Vincent Faucherre, Pierre Micheletti, et al., édité par Ellipses, publié en 2017.
Mots clés : Santé, Précarité, Pauvreté, Inégalité, Santé publique, Politique sanitaire, Financement, Sécurité sociale, Éthique, Pratique professionnelle, Population, Migration, Étranger, Femme, Violence conjugale, Enfant, Addiction, Prison, Handicap, Territoire, Quartier, Politique de la ville, Milieu rural, Accès aux soins, Logement, SDF, Union européenne, OMS, Pathologie, Maladie infectieuse, Santé mentale, Alimentation, Dent, Protection sociale, Participation, Technologie de l'information et de la communication, Innovation sociale, Prise en charge, Pluridisciplinarité, Partenariat, Approche historique, Vulnérabilité, Rom, Rétablissement, Non-recours, Atd quart monde, Pass
Depuis la naissance dun individu, se développent de manifestes inégalités face à la santé et à la maladie qui impactent directement lespérance de vie, notamment au détriment des personnes aux revenus les plus faibles. La mortalité prématurée évitable touche de façon très discriminante les différentes catégories sociales. Pour les professionnels concernés, agir à cet égard ne relève pas dune charité où la bonne volonté se substituerait à la compétence. Des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être sont indispensables. Ils résultent de nécessaires processus dapprentissage enrichis par lexpérience.
Livre de Martine Court, édité par la Découverte, publié en 2017.
Mots clés : Enfant, Sociologie, Socialisation, Approche historique, Groupe d'appartenance, Inégalité, Classe sociale, Genre, Enquête, Sociabilité, Famille, Norme sociale, Etablissement d'accueil du jeune enfant
Alors que létude de lenfance a longtemps relevé de manière exclusive de la psychologie, cet âge de la vie suscite aujourdhui un grand nombre de recherches en sociologie.
Comment les enfants vivent-ils au quotidien dans les sociétés occidentales ? Quelles normes président à leur éducation ? Que font-ils lorsquils se retrouvent entre eux, hors de la présence des adultes ? Quel rôle joue lenfance dans la reproduction des inégalités et dans lapprentissage des rapports de domination, de classe et de genre ? Telles sont quelques-unes des questions que les sociologues se posent à propos des enfants et auxquelles ils apportent des réponses à travers de nombreuses enquêtes de terrain.
Centré principalement sur la période actuelle, mais en mobilisant aussi des travaux dhistoriens, cet ouvrage propose une synthèse de ces recherches. Ce faisant, il montre que lenfance est fondamentalement une réalité sociale, qui renvoie à des expériences extrêmement différenciées en fonction de lépoque historique, du lieu de naissance, de lorigine sociale et du sexe. [Présentation de l'éditeur]
Livre de Dominique Boullier, édité par A. Colin, publié en 2016.
Mots clés : Sociologie, Sciences humaines et sociales, Technologie numérique, Approche historique, Informatique, Internet, Usager, Identité, Sociabilité, Inégalité, Cognition, Éducation, Économie, Administration, Milieu urbain, Démocratie, Réseau, Réseau social
"Le numérique au sens large (informatique, réseaux, médias, Internet) a envahi lensemble des activités humaines, des plus personnelles aux plus collectives, et profondément modifié notre rapport aux autres, à lespace, au temps. Porteur dinnovations permanentes, il fascine et effraie tout autant, et fait lobjet de multiples débats, analyses, controverses.
Pour saisir ce quest vraiment la « révolution » numérique et ses principaux enjeux, cet ouvrage didactique vient fournir aux étudiants et aux chercheurs des cadrages théoriques, des concepts clés ainsi quune synthèse critique des travaux réalisés sur le sujet. Après avoir dressé une histoire du numérique, il en analyse les usages, les dimensions économiques, cognitives, organisationnelles et socio-politiques. Il interroge enfin le rôle des sciences sociales et leur responsabilité pour faire exister des « social data sciences » dans le cadre du nouveau domaine des « humanités numériques »."