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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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L'expertise sociale : la définir pour l'agir ?

Livre de Régis Robin, Brigitte Bouquet, Marcel Jaeger, édité par Chronique sociale, publié en 2016.

Mots clés : Expertise, Assistant de service social, Travail social, Sociologie, Approche historique, Terrain, Communication, Contrôle, Résistance, Relation travailleur social-usager, Évaluation, Relation professionnelle, Partenariat, Hiérarchie, Employeur, Référentiel, Reconnaissance

Devant la diversité des questions que pose l’expertise sociale, Régis Robin montre bien qu’il faut étudier cette expertise plutôt que faire comme si elle n’existait pas, et prendre conscience des enjeux. S’en saisir permet de poser un autre regard et de veiller à ce qu’il n’y ait pas une confiscation du sens. Il ne s’agit pas de se positionner comme « l’expert de référence » mais de mobiliser des savoirs, des compétences différentes mais complémentaires de l’intervention individuelle et l’intervention collective, et de construire ses postures pour être dans sa fonction. Cela nécessite de porter un regard pragmatique sur la notion d’expertise et d’envisager l’analyse réflexive en cours d’action et l’analyse réflexive sur l’action, permettant de prendre une distance vis-à-vis de la pratique quotidienne. Ainsi l’expertise sociale peut être envisagée comme une activité située, figure métisse, dont le déploiement ne s’effectue pas seulement sur le mode d’un savoir-faire, mais sur celui d’un « art » qui convoque des habiletés plurielles et des savoirs multiples. Comme l’expertise sociale s’effectue dans le cadre de l’aide personnelle ou de portée sociale, veiller à lui donner une forme citoyenne, partagée, collective, permet de participer aux réflexions sur les grandes questions de la société.

Mères sous influence : de la cause des femmes à la cause des enfants

Livre de Sandrine Garcia, édité par la Découverte, publié en 2011.

Mots clés : Mère, Maternité, Statut social, Sociologie, HISTOIRE, Idéologie, Responsabilité, Culpabilité, Éducation, Éducation familiale, Politique familiale, Politique sociale, Morale, Médecine, Procréation, IVG, Enfant, Protection de l'enfance, Psychanalyse, Pédiatrie, Parentalité, Déviance, Expertise, Expertise psychologique, Pouvoir, Accueil enfant-parents, Médicament

Comment est-on passé de la toute-puissance parentale à l'encadrement des parents par les professionnels de la santé et de l'éducation ? De la dénonciation, avec le MLF (Mouvement de libération de la femme), de la « maternité esclave » à la culpabilisation des mères ? De la difficulté à faire reconnaître la maltraitance parentale à la définition du mauvais traitement comme écart par rapport à la norme éducative ? Interrogeant pour la première fois ces évolutions paradoxales, Sandrine Gracia identifie plusieurs mécanismes articulés autour de la question de l'autorité scientifique et morale.Revisitant, dans une évocation à la fois vivante et érudite, la grande lutte pour la régulation des naissances, elle met en lumière la manière dont l'éthique médicale s'est laïcisée en matière de procréation, et la ressource qu'a constitué l'expertise psychanalytique pour les médecins promoteurs de la régulation des naissances. Décryptant ensuite la construction psychanalytique de la « cause de l'enfant », qualifiée par Françoise Dolto de « révolutionnaire », l'auteur montre comment la conduite et le destin des femmes fut désormais indexé sur le bonheur de l'enfant, et comment se brouillèrent les frontières entre clinique et morale. Outre la limitation de l'autonomie des femmes, l'une des retombées de ce brouillage des registres et compétences est la dénonciation d'une nouvelle maltraitance (la « violence éducative », qui serait exercée par les parents réfractaires aux bons usages), et l'émergence d'un militantisme individuel et institutionnel (aux niveaux national et européen) pour faire sanctionner les « déviances » parentales, coïncidant de fait avec les pratiques des milieux populaires. Sandrine Garcia est maître de conférences en sociologie à l'université de Paris-Dauphine et enseignante chercheuse à l'IRISSO (Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales). Ses recherches portent sur l'expertise et la mobilisation des savoirs scientifiques dans les luttes sociales et/ou les politiques publiques.

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Ce que sait la main : la culture de l'artisanat

Livre de Richard Sennett, Pierre Emmanuel Dauzat, édité par A. Michel, publié en 2010.

Mots clés : Travail manuel, Pratique professionnelle, Expertise, Sociologie, Philosophie, Artisanat, Expérience, Travail, Qualité, Temps, Apprentissage, Culture, Artiste, Profession, Résistance, Art

En proposant une définition de l’artisanat beaucoup plus large que celle de "travail manuel spécialisé", Richard Sennett soutient que le programmateur informatique, l’artiste, et même le simple parent ou le citoyen font œuvre d’artisans. Ainsi pensé, l’artisanat désigne la tendance foncière de tout homme à soigner son travail et implique une lente acquisition de talents où l’essentiel est de se concentrer sur sa tâche plutôt que sur soi-même. Dans ce livre stimulant, Richard Sennett aborde l’expertise sous toutes ses déclinaisons. Nous voyageons ainsi à travers le temps et l’espace, des tailleurs de pierre de la Rome antique aux orfèvres de la Renaissance, des presses du Paris des Lumières aux fabriques du Londres industriel ; nous observons les expériences de l’informaticien, de l’infirmière, du médecin, du musicien ou du cuisinier. Face à la dégradation actuelle des formes de travail, l’auteur met en valeur le savoir-faire de l’artisan, coeur, source et moteur d’une société où primeraient l’intérêt général et la coopération. Et tandis que l’histoire a dressé à tort des frontières entre la tête et la main, la pratique et la théorie, l’artisan et l’artiste, et que notre société souffre de cet héritage, Richard Sennett prouve que "Faire, c’est penser".