Livre de Samuel Philippon, Sabrina Labbé, Véronique Bordes, édité par l'Harmattan, publié en 2022.
Mots clés : Justice-Délinquance, Trafic de drogue, Quartier, Habitat collectif, Emploi précaire, Enquête, Ethnographie, Emploi, Politique de la ville, Déviance, Travail, Prévention spécialisée, Éducateur spécialisé, Délinquance juvénile, Réduction des risques, Compétence professionnelle, Toulouse
Le trafic de stupéfiants, pratique illicite dangereuse, occupe une place considérable dans l'espace public des quartiers populaires. Plages horaires, rémunérations, rapports hiérarchiques, clientèle, multiplicité des rôles et compétences de chacun des acteurs inscrivent la vente de drogue dans le champ des mondes professionnels. Pourquoi cette activité socialement ambiguë attire-t-elle de jeunes hommes alors que de nombreuses études relativisent les réels avantages pour ces petites mains du trafic ? Quel degré d'engagement ont-ils dans cette pratique ? Quel impact cette conduite déviante a-t-elle sur eux ? Quelles représentations et quelles aspirations ont-ils vis-à-vis du travail légal ? Cette enquête ethnographique au sein d'un grand ensemble de la région toulousaine puise dans "la rue" des clés de lecture pour tenter de comprendre les logiques d'action de ces individus dans le deal.
Elle propose un autre angle de vue que celui trop souvent adopté par l'attention médiatique.
Livre de Sylvie Dazy, édité par Le Dilettante, publié en 2016.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Vie quotidienne, Éducateur spécialisé, Ethnologie, Souffrance, Délinquance, Justice, Enfermement, Violence
Autant prévenir, avec Métamorphose dun crabe pas de vue sur la mer, de bar terrasse et densoleillement record : on y vit gris, ça gagne petit, à la rude, sans trop dair et avec nul sourire. Ce que nous dévoile, au fil de ce monologue fiévreux, de cette confession rêche, Sylvie Dazy, cest la prison au quotidien, la vie et rien dautre dun fonctionnaire de la pénitentiaire. Les plaisirs et les jours dun maton lambda, mais qui médite lécriture dun « grand livre sur la prison ». Notre homme sappelle Christo, un gars du Nord, nanti dune absurde licence danglais, poussé à lombre de la prison de Bapaume et qui, loin du café familial, « lève lancre pour une exotique nature » à savoir le monde de la tôle. Car là, sans doute avec son goût de lécoute et de son il dethnologue, il pense assouvir son goût dun ailleurs périlleux, dune aventure en temps réel : « Du danger parfois, du risque, des armes. De la solidarité entre hommes aussi, et de la joie, les surveillants aimaient rire fort. Le matin serait une aventure. » Mais si laventure est là, elle prend surtout lallure dune ronde sans fin, rythmée par le choc des talons et le cliquetis des clés, le grondement des roulantes et les alertes soudaines : suicide, feu, émeute, une vie de déambulations dans un sempiternel corridor ponctué de remontrances, de promotions et de mutations. Ensuite viennent les hommes, surveillants et surveillés, balances et demi-chefs, faux potes et vrais dingues. « La prison est une drôle décole, on y travaille autant à la louche quau pinceau délicat,cest ce que personne ne veut comprendre.