Livre de Maurice Godelier, édité par CNRS, publié en 2021.
Mots clés : Enfance-Famille, Inceste, Tabou, Parenté, Interdit, Sexualité, Anthropologie, Société, Enfant, Animal
En quoi consiste l'inceste ? Est-il l'objet d'une prohibition universelle ? Cette interdiction concerne-t-elle les seules parentés " biologiques " ou s'étend-elle aux diverses parentés " sociales ", comme celles qui se tissent aujourd'hui dans les familles dites recomposées mais qui existent aussi dans beaucoup d'autres sociétés ? Cette prohibition joue un rôle fondamental dans le fonctionnement des multiples systèmes de parenté étudiés de par le monde.
Mais d'où vient-elle ? Peut-on penser, avec Claude Lévi-Strauss, que l'interdit de l'inceste marque à lui seul le passage de la nature à la culture ? Et comment comprendre, alors, la tension persistante entre l'interdit proclamé, institutionnalisé, et la pratique incestueuse qui, partout, demeure ? Voyage dans l'espace et dans le temps, cette réflexion met en évidence un fait essentiel, le caractère spontanément asocial et indifférencié de la sexualité humaine et la nécessité d'une régulation sociale de cette spontanéité.
Il met ainsi en lumière les principaux enseignements de l'anthropologie sur la question de l'inceste, fait social majeur et aujourd'hui d'une actualité brûlante.
Livre de Daniel Delanoe, Marie Rose Moro, Maurice Godelier, édité par Erès, publié en 2017.
Mots clés : Enfance-Famille, Châtiment corporel, Maltraitance, Éducation, Religion, Traumatisme, Psychanalyse, Approche historique, Culture, Violence, Trafic d'être humain, Classe sociale, Enfant, Droits de l'enfant, Domination
Frapper les enfants pour les éduquer est un fait social. Claques, fessées et autres coups : depuis des millénaires, les parents élèvent leurs enfants en leur infligeant douleurs et humiliations. La Suède a été le premier pays, suivi dune cinquantaine à ce jour, à interdire les châtiments corporels envers les enfants. La France reste un des rares pays européens qui refusent dabolir cette violence éducative, malgré les demandes des Nations unies et les condamnations du Conseil de lEurope.
Pourtant, depuis une vingtaine dannées, de nombreuses études ont établi que frapper un enfant na aucune efficacité éducative mais produit des effets négatifs à court et long terme. Mieux, elles montrent quarrêter de le corriger améliore son intégration scolaire, ses relations avec les autres et diminue les comportements violents, dès lenfance et à lâge adulte.
À partir dune recherche clinique et anthropologique, nourrie de nombreux témoignages, Daniel Delanoë livre un bilan des connaissances médicales, juridiques, historiques et ethnologiques sur la violence éducative, qui, dans le long processus démocratique de nos sociétés, demeure lune des dernières à être interrogée, les droits de la personne humaine sarrêtant encore à la porte des foyers.[Présentation de l'éditeur]
Livre de Martine Gross, Séverine Mathieu, Sophie Nizard, Joëlle Allouche Benayoun, et al., édité par Erès, publié en 2011.
Mots clés : Famille, Famille recomposée, Adoption, Famille monoparentale, Homoparentalité, Couple mixte, Couple, Changement social, Religion, Norme sociale, Christianisme, Judaïsme, Islam, Laïcité, Filiation, IVG, Procréation médicalement assistée, Mariage, HISTOIRE
Les transformations des formes conjugales et familiales (couples mixtes, familles recomposées, adoptives, monoparentales, homoparentales) et les avancées scientifiques en matière de procréation interrogent les modèles normatifs juridiques, religieux ou politiques ainsi que les représentations sociales, les pratiques religieuses et le fonctionnement des institutions.
À travers leurs travaux au croisement du religieux, du genre, de la sexualité et de la famille, des chercheurs en sciences sociales et humaines montrent comment les individus, les institutions religieuses et les autres acteurs sociaux (politiques, juridiques, médicaux, médiatiques...) agissent et interagissent.
En dépit de l'évolution des idées, des pratiques et des techniques, la dissociation entre filiation et engendrement n'est pas encore complètement entrée dans les représentations sociales. En témoigne le statu quo sur lequel a débouché la révision des lois de bioéthique en 2011, notamment en maintenant l'anonymat des dons de gamètes, l'interdit du recours à la grossesse pour autrui et l'accès à l'assistance médicale à la procréation aux seuls couples hétérosexuels.
La référence récurrente à la « nature » dans le droit, dans les pratiques et les imaginaires collectifs, relève de la sacralisation des liens biologiques. À certains égards, la référence au biologique et le discours religieux puisent au même réservoir de sens. Cette dimension symbolique nous donne ici à penser.