En 2010, Joy Sorman menait une enquête de terrain sur les immeubles insalubres à Paris, en cours de réhabilitation. Elle visitait les bâtiments, interviewait les habitants, tentait de trouver le moyen de dire ces lieux qui échappent au regard. Cinq ans après, elle est y est revenue, pour savoir si l'habitable s'est substitué à l'inhabitable. Après Paris Gare du Nord, immersion d'une semaine dans la plus grande gare d'Europe, Joy Sorman ici observe six adresses parisiennes, comme un " biotope de béton, de pierre de taille et de zinc" au bord de l'effondrement, ou tout bouge mais tient par miracle. Une expérience aux frontières du reportage et du récit, de l'enquête et de la dérive urbaine.
Des 1 000 immeubles insalubres existant encore à Paris en 2001, indignes et dangereux pour la santé et le bien-être des habitants, il n’en restait quasiment plus en 2010. Mais il en reste... C’est dans ces îlots heureusement appelés à disparaître que Joy Sorman est allée voir de plus près ce que recouvre réellement ce terme d’insalubrité : Qui vit là ? Comment y vit-on ? Et pourquoi peut-il être difficile d’en partir malgré le délabrement généralisé, l’absence d’entretien, le non-respect des normes de sécurité, la promiscuité ? Joy Sorman raconte souvent, de manière prenante, le « non croyable », alors que Éric Lapierre trace l’histoire de cet état des lieux et les programmes successifs de réhabilitation.