Lorsque nous interrogeons les pratiques d'accueil et d'éducation des jeunes enfants mises en œuvre dans les crèches ou chez une assistante maternelle, cela revient toujours à se demander pourquoi les choses sont faites ainsi. Et force est de constater que souvent, nous avons perdu le sens de certaines de ces pratiques qui, malgré tout, continuent d'exister. C'est le cas pour les transmissions, celles que nous faisons chaque soir aux parents et celle que nous attendons d'eux chaque matin. Devenue routinière, obligatoire et ritualisée, cette façon de procéder semble rassurer certains professionnels, et sans doute aussi quelques parents. Mais qu'apporte-t-elle réellement, quelle est sa valeur ajoutée au bien-être de l'enfant ? C'est le sens de ce dossier, qui propose de réinterroger la pratique en la mettant en rapport avec la réalité vécue par le tout-petit.

Au sein des structures d’accueil du jeune enfant, la question de la séparation est centrale et devient parfois un impératif, voire un objectif. “Il faut travailler la séparation”, entend-on régulièrement. Cette phrase, comme le mot “séparation” seul, questionne. Prenons un instant pour réfléchir à son utilisation et à son impact dans le travail d’accompagnement des familles.

Recif, association suisse pour femmes immigrées, a pour mission de favoriser leur intégration à travers la dispensation de cours et l’organisation d’activités. Elle leur propose également d’accueillir leurs enfants dans un espace dédié, sous la responsabilité d’éducatrices de l’enfance (l’équivalent des éducatrices de jeunes enfants en France) assistées par de nombreuses volontaires, dont certaines sont d’anciennes bénéficiaires. Depuis sa création, l’association met en œuvre des pratiques éducatives originales autour de l’interculturalité au quotidien.

Se substituant aux salles d'asile du XIXème siècle, dont la vocation était essentiellement sociale, l'école maternelle, devenue publique et laïque en 1881, est aujourd'hui une institution phare que l'enfant doit fréquenter dès l'âge de 3 ans; Cette étape, considérée comme essentielle, a pour mission de lui donner envie d'apprendre et de lui permettre d'affirmer et d'épanouir sa personnalité.

Lorsqu'un bébé est séparé de sa première niche affective, quelle qu'en soit la raison, cela représente pour lui un bouleversement sensoriel total. Pour en prendre la mesure et ne pas l'occulter, il nous faut comprendre sa réalité. En proposant une traduction de cette traversée perceptive au regard des théories actuelles du développement du tout-petit, notre objectif est in fine de permettre au professionnel d'être au plus juste dans la rencontre avec la nouvelle famille et de coconstruire un nouveau lien de qualité.

La question de l'organisation des couchers et des levers et des représentations des capacités des enfants quant à leur autonomie à ce sujet fait l'objet de réponses très différentes de la part des professionnels des crèches, à en croire un questionnaire leur ayant été adressé sur le sommeil des tout-petits en 2020. [...] en matière de pratiques éducatives de la petite enfance, pour le sommeil comme pour le reste, il existe peu de consensus et beaucoup de diversité. Reste à savoir si cela constitue une richesse ou une entrave au développement de la qualité de l'accueil. En attendant la réponse à cette question, nous avons choisi de poursuivre cette réflexion sur le sommeil des tout-petits en prenant en considération le fait que, s'il s'agit d'un besoin naturel, dormir s'apprend et c'est culturel, comme l'alimentation ; et en mettant en lumière des pratiques de terrain ainsi qu'une nécessaire réflexion sur la prise en considération de l'état tonico-émotionnel des adultes qui accompagnent leurs enfants au sommeil.

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Laisser son enfant dans une structure d'accueil alors qu'il n'a que quelques mois est un passage délicat dans la vie d'une mère et d'un père. Peut être ne sommes nous jamais vraiment prêts avant que cela n'arrive. Les circonstances de la vie nous font avancer et nous montre que ce moment appréhender est finalement plus facile que ce que nous imaginions. Notre enfant nous aide à passer ces étapes et à accepter les changements inhérents à son développement.

Le temps de l’accueil du matin et du soir invite les parents et leur enfant à se quitter et à se retrouver. Les professionnels vivent d’un côté la mise en route de la journée, les retrouvailles avec leurs collègues et, de l’autre, la fin d’une journée de travail et d’attention constante pour répondre aux besoins des enfants. Et pourtant, lorsque le parent revient le soir, chargé de ses attentes, il reste encore un moment de transition et de transmission dont les enjeux sont multiples et qui nécessite un cadre précis.

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