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Les conduites addictives des mineurs incarcérés : mécanismes de relativisation, de relégation et d’invisibilisation en détention

Article de Mathilde Caro, Morgane Carpezat, Christian Laubressac, et al.

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 30, printemps 2024.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Détenu, Jeune, Addiction, Accès aux soins, Non-recours, Mineur, Cannabis, Mineur non accompagné, Manque

Cette contribution s’intéresse à l’appréhension des conduites addictives des mineurs en détention, et met en lumière plusieurs facteurs de relativisation et de relégation dans le cadre carcéral. En s’arrêtant en premier lieu sur l’expérience vécue des mineurs détenus, l’enquête montre que la consommation est banalisée dans leur quotidien, hors et dans les murs de la prison. Les usages et représentations du cannabis contribuent à la relativisation de cette pratique, qui n’est pas associée à un enjeu de santé ; y contribuent aussi les résistances dont fait l’objet le recours aux soins, qui reste mobilisé dans le cadre de situations d’urgence. Malgré le sentiment d’une santé dégradée en détention, les représentations associées aux soins en prison renforcent les mécanismes de non-recours, déjà ancrés dans la vie quotidienne des jeunes. Par ailleurs, la situation singulière des mineurs non accompagnés fait l’objet d’une approche privilégiée, tant ils présentent des spécificités en termes de trajectoires et de polyconsommation. L’article propose dans un second temps d’étudier d’autres facteurs de relativisation et de relégation des conduites addictives, relatifs aux contraintes spatiales, temporelles et sociales de l’environnement carcéral. D’une part, l’enquête met en évidence le poids des effets de lieu sur la consommation des jeunes et l’accès aux soins en détention, relevant de contraintes aussi bien matérielles que symboliques. D’autre part, l’expérience de la détention est soumise à des temporalités contradictoires, où le temps long de la privation de liberté se confronte à celui de l’urgence et de l’incertitude, peu propice à la prise en compte des conduites addictives par les jeunes ou les professionnels. Enfin, si les liens sociaux en détention sont altérés, fragilisés et sous contrainte, ils sont peu envisagés comme des ressources concernant les conduites addictives, ce qui accentue leur positionnement marginal dans le champ d’intervention des professionnels. La troisième partie porte un regard complémentaire sur l’espace socioprofessionnel de la détention, dont les conditions matérielles et organisationnelles – du manque de moyens au déficit de coordination entre acteurs et institutions – participent à la mise sous silence de cet objet. Si le déficit de formation favorise la relativisation des conduites addictives des mineurs, il apparaît toutefois que les compétences informelles peuvent être mobilisées par les professionnels de terrain pour compenser cet impensé.

Faire famille et se séparer avec le groupe thérapeutique multifamilial

Article de Fabienne Poirier

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 1, janvier 2024, pp. 31-48.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Groupe, Famille, Addiction, Animateur, Interaction, Thérapie familiale, Compétence, Échange

Le travail de groupe est assez fréquent en addictologie. Les groupes d’entraide, en général portés par des associations regroupant des pairs, les groupes de parole pour les patients, les groupes de couples, de conjoints ou d’enfants de personnes aux prises avec l’addiction sont fréquents. Les groupes multifamiliaux sont plus rares. Nous avons voulu montrer à travers cet article quel pouvait être le potentiel thérapeutique de ce type de groupe et quelles étaient les conditions pour que ce potentiel se déploie. Appartenir et se différencier sont au cœur des fonctions d’une famille, le groupe thérapeutique multifamilial peut contribuer à activer ces processus.

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Addictologie : la réhab passe par le corps !

Article de Raphaëlle Pollet, Eric Peyron

Paru dans la revue Santé mentale, n° 280, septembre 2023, pp. 20-24.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Addiction, Corps, Émotion, Image du corps, Kinésithérapie, Relation soignant-soigné, Soin, Trouble du comportement alimentaire

"Parmi les affects qui peuvent surgir dans la relation thérapeutique, la tendresse, en particulier celle du clinicien, reste suspecte. Dans la clinique des traumatismes extrêmes, le soignant cherche activement, une solution à la détresse du patient et à sa propre impuissance à la soulager. Au-delà de l'empathie et de la bienveillance, il s'engage alors parfois dans le déploiement d'un acte de tendresse. Ce mouvement, qui le bouscule, peut ouvrir et élargir le cadre thérapeutique, qui s'entoure alors de bords pour rendre dicible l'indicible."

Extrait du sommaire du dossier :
- TOVMASSIAN Laurent Tigrane. La tendresse, un acte thérapeutique
- GOLSE Bernard. La tendresse, entre affect et émotion
- MALINOWSKI Christophe. "Je voudrais juste que tout s'arrête..."
- JANSSEN Christophe. Faut-il être une bonne mère pour être tendre ?
- SCHWERING Karl-Leo. La neutralité affective du soignant n'existe pas
- VANKERCKHOVEN Nancy, VERRECHT Elisabeth, FREITAS PEREIRA David de."Je m'occupe d'elle comme d'une enfant"
- GIBEAUX Audrey Adeline. La tendresse dans le soin aux personnes migrantes
- CROMPHOUT Sophie-Caroline. Quand la tendresse fait événement...

Apport du soin-étude chez les adolescents en refus scolaire anxieux avec addiction aux jeux vidéo au travers d’une illustration clinique

Article de J. Alais, O. Phan

Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 71, n° 3, mai 2023, pp. 143-148.

Mots clés : Jeu, Jeu vidéo, Addiction, Phobie, Scolarité, Trouble de la personnalité, Thérapie familiale, Prise en charge, Anxiété, Équipe pluridisciplinaire

Depuis 2019, la Fondation Santé des Etudiants de France propose une nouvelle offre de soins : une unité soins-études spécialisée dans la prise en charge des conduites addictives à l’adolescence. Cette unité articule son projet thérapeutique autour de trois axes : la thérapie familiale multidimensionnelle, les médiations thérapeutiques et la scolarité adaptée à la situation. Une équipe multidisciplinaire composée de médecins psychiatres, d’un psychologue, d’éducateurs, d’infirmiers et d’une assistance sociale, intervient auprès des jeunes au sein de ce dispositif. À travers l’observation d’un patient ayant présenté un état de claustration au domicile suite à une dépendance aux jeux vidéo associée à un refus scolaire anxieux, et qui a bénéficié de plusieurs types de prise en charge dont une hospitalisation dans cette unité soins-études spécialisée, nous essayerons d’approcher l’impact de ce dispositif sur ce type de pathologie. L’ensemble du dispositif de soin en collaboration avec les intervenants extérieurs tels que le juge pour enfant, la psychiatre du CMP et l’éducatrice de l’ASE, a permis au patient une reprise de sa scolarité, mais aussi une amélioration de sa symptomatologie. Ce dispositif a ainsi permis une meilleure prise en charge de ses troubles comportant notamment une angoisse de séparation, et une phobie sociale invalidante.

Les joueurs de jeux video : Qui sont-ils ? Qui joue à quoi ? Quels sont les risques ?

Article de G. Bodi, C. Maintenant, V. Pennequin, et al.

Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 71, n° 3, mai 2023, pp. 134-142.

Mots clés : Jeu, Jeu vidéo, Addiction, Genre, Étude de cas, Risque, Population

La pratique des jeux vidéo a été très largement étudiée ces dernières années, notamment leur utilisation problématique voire pathologique. Cependant, les études s’intéressant aux spécificités des joueurs de jeux vidéo et aux jeux vidéo eux-mêmes se font rares, particulièrement en France. Pourtant, ne serait-il pas important de mieux connaitre cette population et ce loisir pour mieux comprendre les résultats obtenus dans la littérature ?
La présente étude a donc l’objectif de répondre aux questions suivantes : Qui sont les joueurs de jeux vidéo ? Qui joue à quoi ? Et quels sont les risques de cette pratique ?

Jeunes à la rue usagers de drogues : se construire des territoires existentiels

Article de Caroline Loth, Nina Tissot

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 131-151.

Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Jeune, Addiction, Toxicomanie, Sociabilité, Territoire, Cohabitation, Travail social, Errance, Marginalité, Drogue

Des jeunes usagers de drogues à la rue à Lyon occupent l’espace public, y construisent des abris, y font la manche, consomment des produits psychoactifs, s’inscrivent dans un réseau de relations sociales, et ainsi développent des aptitudes à habiter et à cohabiter dans la ville. En marge – ou en plein cœur ? – de celle-ci, ils génèrent ainsi des territoires physiques et existentiels bien loin du concept d’errance qui les définit souvent dans l’action sociale et politique. À partir d’une recherche conduite à divers moments et dans différents cadres (interventions en travail social, études en anthropologie, ethnographies pour un observatoire de recherche), nous souhaitons ici restituer l’épaisseur des modalités d’être à la ville de ces jeunes. L’article rend compte de leurs compétences urbaines manifestes, que les usages de drogues conditionnent nécessairement, et ainsi de leurs existences éminemment politiques dans la ville.

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Le crack

Article de Marie Jauffret Roustide, Sayon Dambélé, Camille de Azevedo Martinho Porto, et al.

Paru dans la revue Psychotropes, vol. 29, n° 4, 2023, pp. 7-121.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Cocaïne, Sociologie, Santé publique, Sécurité, Politique, Épidémiologie, Milieu urbain, Prise en charge, Réduction des risques, Conflit, Usager, Consommation, Trafic de drogue, Empowerment, Santé, Communauté, Accès aux soins, Éducation à la santé, Addiction, Psychiatrie, Précarité, Traitement médical, Recherche médicale

• La construction du crack à Paris comme un « problème » épidémiologique, de prise en charge et d’écologie urbaine. Marie Jauffret-Roustide, Sayon Dambélé, Camille de Azevedo Martinho Porto
• Vivre avec le conflit : l’expérience d’Espoir Goutte d’Or dans l’accueil des consommateurs de crack à Paris. Léon Gomberoff
• Le collectif AGORA : faire émerger une parole collective des usager.es de crack. AGORA
• Disparaître dans le crack pour subsister. Approche clinique phénoménologique et psychopathologique de l’addiction au crack. Mario Blaise, Carola Arends
• Pistes actuelles d’expérimentations pharmacologiques dans le traitement de la dépendance à la cocaïne. Nicolas Marie, Florence Noble

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Place des conduites addictives dans les histoires de travail et de chômage

Article de Gilles Amado, Dominique Lhuilier

Paru dans la revue Psychotropes, vol. 29, n° 4, 2023, pp. 125-149.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Recherche-action, Addiction, Alcool, Drogue, Chômage, Chômeur, Travail, Emploi précaire, Parcours professionnel, Santé

Cet article porte sur un domaine peu exploré : celui des liens entre conduites addictives (avec et sans produit) et chômage, explorés ici à travers l’analyse des trajectoires croisées de travail et de santé. Pour ce faire, une recherche qualitative a été menée en partenariat avec plusieurs institutions et associations accompagnant les chercheurs d’emploi. Privilégiant dans cet article les données recueillies lors d’entretiens individuels semi-directifs (108) avec des personnes privées d’emploi, nous explorons la diversité des usages plutôt que les troubles qui leur sont liés, le poids des épreuves et des contextes du travail et du chômage. L’analyse diachronique des processus conduisant à la consommation de substances psycho-actives (SPA) au travail, puis au chômage permet de différencier les fonctions des recours aux conduites addictives, d’identifier les modes d’entrée et de dégagement de ces conduites. La reconnaissance de l’expérience des usagers et de leurs stratégies pour réguler leur consommation ouvre à la fois vers une analyse systémique du contexte de travail et des conditions d’un authentique travail de santé au travail comme au chômage.

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Conduites addictives et difficultés de régulation émotionnelle à l’adolescence

Article de Nathalie Duriez

Paru dans la revue Psychotropes, vol. 29, n° 2-3, 2023, pp. 11-40.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Adolescent, Émotion, Relation enfant-parents, Thérapie familiale, Outil, Étude de cas

L’adolescence est une période où les individus font face à de nombreux défis émotionnels, existentiels et physiologiques. Une régulation émotionnelle déficiente peut conduire à une incapacité à gérer efficacement le stress, l’anxiété, la frustration ou d’autres émotions négatives. Ces difficultés qui ont souvent commencé dans la petite enfance peuvent influencer de manière significative le processus de subjectivation à l’adolescence et augmenter le risque de conduites addictives. Dans cet article, nous présentons deux cas cliniques en thérapie familiale : Flavien, un jeune homme impulsif, et Eugénie, une jeune fille alexithymique. Après avoir exploré le contexte relationnel dans lequel s’est installé ce déficit de la régulation émotionnelle, le thérapeute invite tous les membres de la famille à s’accorder émotionnellement et à découvrir ensemble de nouvelles stratégies de régulation émotionnelle plus adaptées dans le but d’améliorer le fonctionnement émotionnel de l’adolescent et de réduire l’addiction.

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