PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 21, août 2018, pp. 55-68.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Laïcité, Éthique, Philosophie, Religion, Tolérance, Égalité, Altérité
Le philosophe n’a pas de compétence particulière pour étudier les problèmes contemporains de la laïcité, mais il peut étudier l’idée de laïcité en elle-même de manière à éviter les séparations trop brutales comme les confusions dangereuses. Si la laïcité se veut une réponse au nihilisme actuel, elle ne peut pas être simplement le rejet de la religion dans la sphère privée ; elle ne peut pas non plus s’identifier totalement à l’une de ses formes historiques particulières et il est nécessaire d’envisager non seulement une évolution de la pratique de la laïcité, mais également une très grande diversité de sa réalisation. Toute la difficulté est de ne pas transformer la laïcité en un processus d’exclusion de toute une catégorie de la population. Cela suppose de concevoir la laïcité aussi comme un espace d’expression des religions. Cela n’est possible que par un dialogue interreligieux et par une reconnaissance réciproque du religieux et du politique, en ayant bien soin de donner un sens large au religieux. Il ne s’agit pas de lever toutes les apories, mais au moins de parvenir à les mettre en lumière.
Article de Frédéric Vanderberghe, François Gauthier, Emir Mahieddin, et al.
Paru dans la revue Revue du MAUSS, n° 51, premier semestre 2018, pp. 5-234.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Sciences humaines et sociales, Philosophie, Pensée, Courant de pensée, Valeur, Capitalisme, Libéralisme, Idéologie
Impossible de ne pas accepter l’héritage de la pensée critique. Pour autant, ne devient-il pas urgent de se demander si elle n’a pas épuisé une part de sa fécondité et de sa lucidité ? Pire encore, la posture constructiviste-déconstructionniste généralisée n’est-elle pas devenue largement contre-productive de par ses affinités électives avec l’hégémonie mondiale du capitalisme spéculatif ? Marx et Eng els l’avaient déjà parfaitement exprimé : tout – le bon, le juste, le beau – « part en fumée et se dissout dans l’air ». Dans l’air de la spéculation financière, parfait doublon de la spéculation conceptuelle, de cette critique stérile qu’ils dénonçaient en 1845 dans La Sainte Famille sous-titré, avec ironie, Critique de la critique critique.
Peut-être est-il temps, au nom d’une exigence critique renouvelée – généreuse, créatrice et résolument anti-utilitariste – , de reconnaître la beauté, la bonté et la justice de ce qui est, de rappeler que le monde n’est pas seulement immonde, mais qu’il manifeste des qualités morales ou esthétiques dignes d’être dévoilées et ainsi approfondies. Sauf à rester enlisés dans les ornières du soupçon et de la dénonciation systématiques qui alimentent les passions tristes et, finalement, l’impuissance, comment pourrions-nous, sinon, comme y invitait Marx, « cueillir la fleur vivante » ?
Paru dans la revue Forum, n° 154, mai 2018, pp. 27-36.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Philosophie, Éthique, Travail social, Intervention sociale, Parole, Rencontre
Aux temps où nous sommes de la juridisation, après leur marchandisation, des rapports sociaux, de leur rationalisation comptable et mesurable, parler d’éthique est devenu chose courante. Désormais leitmotiv de la rhétorique du new public management, il n’est cependant pas très difficile de voir que sa signification raisonne, trop souvent, comme une « coquille vide » et que son utilisation surabondante sert, tel un paravent de la bonne conscience, de cache-sexe au cynisme le plus éhonté. Pas un document officiel, pas un règlement, charte, discours, recommandation, etc., qui ne contienne ce terme. C’est la valse des éthiques, super éthiques, ultra-éthiques, des éthiques environnementales comme des affaires, éthique des professionnels, des politiques, des médias, des automobilistes, des piétons, des propriétaires de chiens en milieu urbain, etc. [...]
Paru dans la revue Recherche en soins infirmiers, n° 132, mars 2018, pp. 91-102.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Philosophie, Éthique, Soin, Responsabilité, Lévinas (Emmanuel)
Malgré un abord particulièrement difficile, Emmanuel Levinas reste un philosophe qui « parle » assez naturellement aux soignants.... il s’est intéressé à une question longtemps occultée en philosophie, mais qui touche directement le soin : la vulnérabilité....Levinas nous propose donc une éthique de l’absolu, une morale hyperbolique qui tient peu compte des circonstances. ..
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 60, décembre 2017, pp. 11-19.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Violence, Philosophie, Confiance, Justice, Relation, Non-violence, Platon, Socrate, Aristote, Grèce, Antiquité
La douceur est un acte éthique ; dans la socialité qu’elle imprime, sa sagesse pratique marque la capacité des hommes à s’opposer à la violence qui s’impose à eux, à la démesure du monde, aux effets néfastes du réel, aux atteintes du sort. Plus que tout autre qualité, la douceur se distingue par son humanité et les liens de solidarité qu’elle tisse dans une forme modérée de rapport à autrui. En un sens, cette préoccupation tendue vers le prochain est un principe agissant où le bien se manifeste comme un soin et la vertu de celui qui s’y prête se réalise en acte.
Paru dans la revue Esprit, n° 439, novembre 2017, pp. 62-72.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Philosophie, Ricoeur (Paul)
Ricœur était philosophe et protestant, comme Derrida et Levinas étaient philosophes et juifs, et Gabriel Marcel philosophe et catholique. Chez eux tous, la pensée n’est pas sans lien avec la confession, mais ne saurait se réduire à elle. Il est inévitable pourtant que leurs lecteurs s’emploient à déterminer ce qui, dans leurs œuvres respectives, peut s’expliquer par une « influence » particulière, qu’ils la déplorent ou s’en réjouissent....
Article de François Vatin, C.J. Singer, Laurence Kaufmann, et al.
Paru dans la revue L'Année sociologique, vol. 67, n° 2, octobre 2017, pp. 289-4421.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Action sociale, Recherche en sciences sociales, Sociologie, Philosophie, Société, Concept
Le terme de « sociologie » a été introduit dans la littérature française par Auguste Comte en 1839. Mais il avait déjà été employé par Emmanuel Sieyès dans des manuscrits de la fin du XVIIIe siècle, lesquels n’ont été publiés que récemment. Le terme de société est, lui, beaucoup plus ancien et se trouve dès la première édition du Dictionnaire de l’Académie, en 1694, dans son acception juridico-économique. Le « social » était donc bien là avant la « sociologie ». La question posée dans le présent dossier est de comprendre les conditions de la genèse de la sociologie sur ce terreau d’une interrogation sur le social. Comme ce rapide survol lexicologique le montre, cette question se joue au carrefour des XVIIIe et XIXe siècles et a à voir avec cet évènement fondateur des sociétés modernes que fut la Révolution française. Les études réunies dans ce dossier tendent à confirmer cette hypothèse, en soulignant le lien étroit entre le principe d’une « science de la société » et le mode d’organisation politique institué.
Paru dans la revue Idées économiques et sociales, n° 189, septembre 2017, pp. 68-77.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Démocratie, Individu, Société, Libéralisme, Totalitarisme, Ambivalence, Sociologie, Philosophie, Vie politique, Courant de pensée, Tocqueville (Alexis de)
Paru dans la revue Forum, hors-série 2017, septembre 2017, pp. 44-55.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Recherche, Philosophie, Sciences humaines et sociales, Travail social, Expérience, Deleuze (Gilles), James (William), Whitehead (Alfed North)
La question traitée dans ce texte consiste à saisir si, dans la perspective du courant de la philosophie pragmatiste, nous pouvons proposer une conception de la recherche dont nous pouvons faire usage dans les sciences humaines et sociales et plus particulièrement dans le travail social. Je vais situer mes propos dans un courant pragmatiste large sur une ligne passant par William James, Alfred North Whitehead et Gilles Deleuze.