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Troisième prix des jeunes auteurs - Les hommes se déplacent, d’un pays à un autre, ou d’une région à une autre, en quête, pour la majorité, de meilleures conditions de vie. Cela implique déchirement, rupture des liens d’appartenance avec le monde connu. En situation de migration, l’identité propre et l’identité sociale sont questionnées. Le travail thérapeutique en systémique consiste à comprendre l’homme et ses systèmes. Le thérapeute systémicien étant, bien souvent dans cette relation, confronté lui-même à ses propres liens d’appartenance et à ses résonances.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 45, 2017, pp. 63-75.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Anthropologie, Objet, Famille, Migration, Identité, Génération, Mémoire, Histoire familiale, Mode de vie, Portugal, Mozambique, Brésil
Le texte rend compte d’une ethnographie réalisée au Brésil avec trois familles portugaises dont le parcours de vie transcontinental est passé par le Portugal, le Mozambique et le Brésil. Il montre que les objets qui ont accompagné les migrations de ces familles font partie de ce que Jean Remy (2015) désigne par la « matérialité du social ». Ces objets ont servi à reproduire, dans les nouvelles maisons, les habitudes incorporées dans les maisons du passé, à soutenir les processus de construction de la mémoire familiale et à consolider la reconstruction d’une position de classe. Ils ont été la matérialité du déroulement de leurs vies.
Depuis plusieurs années, la notion de reconnaissance a été mobilisée dans des champs variés (psychologie, sociologie, philosophie, etc.) pour saisir les enjeux dans les relations entre les groupes sociaux de statuts inégaux. Dans cette contribution, nous nous proposons donc de présenter les différentes conceptualisations dont cette notion a fait l’objet en psychologie (Mead, 1934 ; Erikson, 1972 ; Tajfel, Turner, 1986) et en philosophie politique (Honneth, 1992). Nous mettrons en évidence les avantages d’une posture de reconnaissance sur le plan des relations interculturelles. Mais nous discuterons aussi des limites d’une approche axée exclusivement sur la promotion de la diversité. Nous développerons l’intérêt des politiques d’égalité mises en œuvre, et sans lesquelles les minorités culturelles ne peuvent sortir des rapports de domination (historiques, économiques, politiques, etc.). Dans ce cadre, nous développerons le concept de justice sociale proposé par Nancy Frazer, qui met l’accent sur l’exigence de partage des ressources entre les groupes sociaux autant que sur l’exigence de reconnaissance identitaire.
De nombreuses femmes se sont retrouvées mères d’enfants nés d’un viol qu’elles avaient subi pendant le génocide de 1994. Ces rescapées du génocide ont été violées, torturées et parfois laissées pour mortes par les génocidaires. Elles se sont retrouvées avec des enfants qu’elles n’avaient pas désirés et dont l’existence même leur a souvent valu d’être rejetées par leur famille et mises au ban de la communauté. Les enfants considérés comme les enfants des bourreaux n’ont pas pu bénéficier d’une famille accueillante et aimante. Leurs mères n’ont pu bénéficier pour les élever ni d’un tissu affectif soutenant ni de l’aide financière octroyée pour les enfants rescapés du génocide. Nous sommes parties à leur rencontre pour voir ce qu’étaient devenues ces familles stigmatisées, précarisées affectivement et paupérisées matériellement vingt ans après les massacres. L’objectif de l’étude était de relever les fragilités et les ressources psychiques et relationnelles dont disposent ces familles, afin de dégager les moyens et les conditions d’un dispositif systémique susceptible d’aider ces enfants nés du viol et leurs mères à se relever et à se reconstruire.
Article de Marion Feldman, Malika Mansouri, Paola Revue, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LIX, n° 1, juin 2016, pp. 291-307.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, HISTOIRE, Psychologie clinique, Identité, Enfant, Devenir, Traumatisme, Récit de vie, Psychopathologie, Transmission, ALGERIE, INDOCHINE, GUERRE D'ALGERIE, 1939-1945
Partant d’une analyse approfondie de trois recherches en psychologie clinique sur l’impact de l’histoire collective sur la construction individuelle, cet article propose une réflexion permettant de prendre en considération les aspects relatifs aux affiliations dans la prise en charge des jeunes patients. La première étude concerne le vécu singulier et le devenir adulte des enfants juifs cachés pendant l’Occupation. La deuxième recherche porte sur les enjeux de la construction identitaire chez les descendants des ex-rapatriés d’Indochine. La troisième montre l’impact du colonial sur la construction psychique des sujets adolescents de filiation algérienne. Tous les sujets rencontrés dans ces trois recherches souffrent d’un ébranlement de leur historicité. Le dénominateur commun réside dans le fait que la violence de l’histoire, au sens des événements de la grande histoire, conduit à une éjection des familles, des individus, de leur enveloppe culturelle, de leur place, soit des éléments similaires qui relèvent potentiellement d’une psychopathologie des affiliations. L’article propose de penser à une clinique des affiliations suggérant de considérer l’histoire collective des patients et d’accorder un espace de pensée à la transmission des héritages familiaux et collectifs.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 43, 2016, pp. 67-83.
Mots clés : Travail social : Formation, Partenariat, Université, Organisme de formation, Économie sociale et solidaire, Diplôme, Travail social, DEIS, Pédagogie, Identité, Travailleur social
Un partenariat récent entre l’Université de Haute-Alsace et les centres de formation au travail social de Strasbourg (ESTES) et Mulhouse (ISSM) a pour but de préparer à un double diplôme : le Master « Ingénierie de projet en économie sociale et solidaire » et le « Diplôme d’État en intervention sociale ». Ce partenariat émerge dans le contexte de la crise d’identité des travailleurs sociaux et de leurs interrogations sur leur place et leur rôle dans les politiques nouvelles, notamment le Développement social urbain. Pratiquant une participation observante et réflexive, les auteurs analysent les tensions dans le partenariat entre étudiants, universitaires et formateurs (non-universitaires) en travail social, et aussi avec leurs partenaires locaux. Leur résolution passe par des transactions sociales qui aboutissent à des compromis acceptables et à des synergies. Cette formation a besoin de s’élargir à de nouveaux terrains (le monde rural) et de s’internationaliser encore davantage.
La vie quotidienne, les expériences liées à la diversité interculturelle, aux relations interpersonnelles (incluant les liens amicaux et amoureux), aux voyages et à l’apprentissage des langues sont, parmi d’autres, des dimensions importantes des séjours académiques internationaux. Ce texte porte sur les modalités de transition et de transformation vécues par des étudiants internationaux, à partir d’une étude de cas basée sur un entretien biographique. Le récit sélectionné met l’accent sur des dimensions personnelles, informelles, expérientielles et interculturelles des séjours académiques, tout en étant attentif aux enjeux et exigences académiques des stages ainsi qu’aux contraintes institutionnelles des universités. L’intérêt central de cet article porte sur la relation entre transitions et transformations, dans une perspective biographique et dynamique.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 41, janvier-avril 2016, pp. 81-93.
Mots clés : Travail social : Formation, Travail-Emploi, Parcours professionnel, Projet, Expérience, Identité, Identité professionnelle, Formation professionnelle, Perte, Altérité, Savoir, Soi
Dans un contexte de transformation du marché du travail, les transitions professionnelles se diversifient. La contribution s’intéresse aux effets de ces transitions sur les dynamiques identitaires des acteurs. Sur la base des résultats de deux études conduites auprès de professionnels qui se réorientent dans un nouveau métier ou font la démarche d’un retour en formation, plusieurs éléments sont mis en lumière : l’expérience de la transition est analysée à la fois comme un moment de perte, une épreuve plurielle et un espace de développement potentiel dans lequel de puissants enjeux identitaires sont à l’œuvre.