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L’étude Rising-Dom est un projet visant à évaluer l’impact de l’intervention à domicile d’une infirmière expérimentée en gériatrie sur la mortalité et l’entrée en institution des personnes âgées qui chutent. Il s’agit d’une étude interventionnelle multicentrique randomisée. Le suivi sur deux ans permettra de comparer l’évolution de deux groupes : intervention (évaluation de l’infirmière et proposition de plan de soins) versus soins usuels (simple information sur le bien vieillir et sur la prévention des chutes à domicile). Premier retour d’expérience des acteurs sur le terrain.
En quoi la prise en compte des émotions permet-elle de mieux analyser les dynamiques au travail ? La pluralité des chapitres vise à répondre théoriquement et concrètement à la question en montrant que les émotions dialoguent avec le sens du travail et son organisation, impulsent ou réduisent les potentiels d'action. Les lecteurs auront accès à une traduction inédite d'un très beau texte de la grande sociologue américaine Arlie Russell Hochschild.
La manière dont le discute Christophe Dejours met en saillie les différences de préoccupations et de concepts entre sociologie et psychanalyse. En outre, plusieurs chercheurs et praticiens disent comment la prise en compte des émotions s'articule avec les corpus de leur discipline. Sociologues, anthropologue, historienne, cliniciens nous livrent la manière dont ils et elles s'appuient sur l'existence des émotions dans le travail pour fonder leurs repères, leur approche et leur contribution à l'analyse des mondes sociaux et particulièrement du travail.
Ainsi, la visibilité des émotions ou son invisibilité peuvent constituer un indicateur très pertinent pour l'historienne, nous explique Arlette Farge. Les émotions jouent comme révélateur des conditions de travail et participent activement des spécificités professionnelles. L'expression des émotions est sociale et genrée (Angelo Soares). Elles peuvent être prises dans des rapports de domination et instrumentalisées par autrui pour conduire à des comportements particuliers, ainsi qu'en témoigne Patricia Paperman.
Elles supposent toujours une activité de travail spécifique pour les assumer, les mettre à distance, les exprimer ou les taire selon les contextes et les situations. Cela peut conduire, lorsque l'organisation du travail est pathogène, à une désaffection, risquée pour le sujet (Thomas Périlleux). On pense couramment à la dimension individuelle de ce travail sur les émotions mais l'ouvrage montre qu'il fait l'objet d'une appropriation collective (Julien Bernard) et parfois institutionnalisée comme dans les hôpitaux (Michel Castra), ce qui permet de penser qu'une prise en charge organisationnelle des émotions est possible.
A quand sa généralisation ?
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3-4, automne 2022, pp. 75-84.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Relation soignant-soigné, Participation, Formation, Profession médicale, Projet, Recherche, Participation des usagers, Belgique
Aujourd’hui, les patients souhaitent que les soignants prennent en compte leurs objectifs de vie et de santé. Toutefois, les professionnels éprouvent parfois des difficultés à répondre à cette demande, car ils sont peu formés à cet aspect. En prenant appui sur le projet « Patients-Formateurs » que développe la LUSS depuis 2019, anisi que sur différents témoignages, cet article explore comment de nouveaux outils méthodologiques dans l’enseignement permettent de faire émerger d’autres types de savoirs chez les professionnels.
Livre de Luc Massardier, Aldo Naouri, Patrick Ayoun, édité par Fabert, publié en 2022.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyste, Psychiatre, Biographie, Deuil, Inceste, Mort, Relation soignant-soigné, Anorexie, Recherche médicale, Relation enfant-mère, Raimbault (Ginette), Balint (Michael), Association Docteurs Bru
Ginette Raimbault, mal connue du grand public, a pourtant pris une place importante dans l'histoire de la médecine des enfants victimes ou gravement malades. Directrice de recherches à l'INSERM, soutenue par Jacques Lacan et Michael Balint, elle fut une des premières dans les années 70 à introduire la psychanalyse dans les institutions soignantes.
Penser la mort, le deuil et les relations soignants-soignés est devenu le thème principal de ses recherches. Par son engagement auprès des enfants gravement atteints, des jeunes filles anorexiques ou victimes d'inceste, elle a montré comment l'écoute analytique pouvait les aider à maintenir leur dynamique de vie et a permis aux soignants de reconnaître et respecter leur singularité de sujet.
Article de Marc Antoine Podlipski, Malaika Lasfar, Gisèle Apter, Priscille Gerardin
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 90, octobre-décembre 2021, pp. 116-123.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Anorexie, Repas, Thérapie, Famille, Adolescent, Relation soignant-soigné
Le repas familial thérapeutique s’inscrit dans les différentes approches familiales participant au traitement hospitalier et ambulatoire des adolescentes présentant une anorexie mentale. Associant un repas non conventionnel entre famille et soignants, ce temps thérapeutique s’intégrait dans les prises en charge sur notre hôpital depuis près de dix ans et venait conclure, jusqu’à l’année dernière, la prise en charge en hospitalisation d’adolescentes présentant une anorexie mentale sévère. À partir d’une recherche qualitative que nous avons menée, nous proposons de développer les enseignements dans la pratique des soins que cet outil apporte.
Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne.
L’article L.1111-4 du code de la santé publique précise : « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment ». Il faut expliquer et parfois convaincre en restant vigilant sur le pouvoir d’influence.
Qu’en est-il pour la santé mentale, en particulier pour la psychiatrie ? La difficulté survient quand la personne se met en danger. Un conflit se manifeste alors entre deux modalités de la liberté : celle de continuer à être et celle d’aller et de venir. Les fondateurs de la psychiatrie au XIXe siècle ont choisi de supprimer cette dernière, du moins temporairement, sans obtenir nécessairement le consentement. En a résulté la loi du 30 juin 1838.
Après la Deuxième Guerre mondiale et au cours des années 1960, l’internement psychiatrique a progressivement décru. Cela a fait que certains, dans l’effervescence de mai 1968, ont pu espérer sa totale abolition. Il a fallu attendre 1990 pour une réforme. Elle maintient le régime de privation de liberté, tout en inversant son application : de règle en 1838, il devient seulement d’exception en 1990. Par contre, à partir de la loi de 2011 apparaissent des soins sans consentement étendus à l’ambulatoire.
Le dernier rapport du Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL) s’inquiète du recours croissant aux pratiques dépourvues de consentement, avec isolement et contention. Pour les réduire, la Loi de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS) pour 2021 a adopté en son article 84 des mesures jugées inapplicables par les professionnels et nombre d’associations militantes sur le terrain. Outre l’absence de concertation, elles dénoncent le manque de moyens, en amont pour éviter les soins sans consentement et, en aval, pour une meilleure insertion sociale et professionnelle.
Paru dans la revue Empan, n° 124, décembre 2021, pp. 125-129.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Déontologie, Secret, Éthique, Récit de vie, Pratique professionnelle, Prévention, Formation initiale, Institution, Vie privée, Intimité, Relation soignant-soigné, Partage d'informations, Responsabilité
Cet article propose une réflexion sur le thème de la curiosité mal placée, qui mériterait, selon l'auteur, une plus grande vigilance déontologique dans nos pratiques quotidiennes et une meilleure prévention au sein des formations initiales. Il en décrit les principaux effets délétères, les conséquences possibles au niveau institutionnel et quelques pistes pour la contenir.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 2, juillet-décembre 2021, pp. 189-196.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Césarienne, Urgence, Relation soignant-soigné, Relation enfant-parents, Traumatisme, Image mentale, Anxiété
Nous soutenons ici l’hypothèse que la naissance d’un bébé, et singulièrement la césarienne réalisée en urgence, est l’occasion de vivre une expérience régressive, résonnant avec les vécus primaires du sujet. Les expériences archaïques vécues par les parturientes durant l’enfance sont alors reconvoquées et la césarienne risque d’être vécue comme un moment de détresse. La position parentale soignante de l’équipe obstétricale peut toutefois permettre que la césarienne soit l’occasion d’une illusion positive, ce qui soutient l’intégration psychique de cet événement. À défaut, une rencontre ultérieure avec un soignant, inscrit dans une préoccupation soignante primaire, peut permettre d’apaiser la détresse. C’est ce que nous étudierons à travers trois vignettes cliniques.
L’équipe de consultation d’adoption internationale de la Maison des Adolescents de l’Hôpital Cochin revient dans cet article sur sa pratique de séances par visioconférence avec les familles durant la période de confinement. Les observations cliniques révèlent pour certaines familles une période de régression, vécue comme harmonieuse et nécessaire, permettant le renforcement des liens filiatifs et les identifications réciproques. Les séances en visioconférence représentaient alors un espace intermédiaire entre l’espace familial à proprement parler et l’espace thérapeutique classique. Les situations cliniques marquées par une clinique traumatique importante se sont en revanche avérées problématiques, tant dans le vécu contre-transférentiel de l’équipe thérapeutique que dans leur intérêt clinique. La déstabilisation du métacadre a alors fragilisé la contenance ainsi que la fonction transitionnelle du cadre thérapeutique.